jeudi 25 avril 2013 par la-croix.com

Depuis l'arrestation de Charles Blé Goudé, les anciens dignitaires ivoiriens ne se sentent plus protégés par le pouvoir ghanéen.

Son allure a bien changé depuis ses dernières apparitions publiques il y a deux ans. Casquette française, polo à rayures jaune et bleu, veste sans manches : Ahoua Don Mello a troqué le costume pour un style décontracté, passe-partout . L'ancien porte-parole du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, au premier plan pendant la crise post-électorale, s'est exilé à Accra, la capitale ghanéenne, en juin 2011 lorsque la justice ivoirienne a émis un mandat d'arrêt contre lui pour crimes économiques. Il s'y fait discret.

Alors que leur camp a boycotté les élections régionales et municipales ivoiriennes dimanche 21 avril, ils sont une petite centaine d'anciens dignitaires du régime de l'ex-président ivoirien, arrêté en avril 2011, dont une trentaine d'anciens ministres, encore exilés au Ghana, au Togo et au Bénin. La plupart sont à Accra : un choix logique compte tenu des affinités politiques entre certains membres du parti au pouvoir au Ghana et le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo.

Accueillis sans difficulté, dans les premiers temps logés dans des grands hôtels de la capitale, ils ont longtemps vécu tranquilles, ce qui n'a pas manqué de créer des tensions entre les deux pays. La donne pourrait être en train de changer. En janvier, quelques jours après l'investiture du nouveau chef d'État John Dramani Mahama, Charles Blé Goudé, le leader des Jeunes Patriotes, a été arrêté par la police ghanéenne, puis extradé le lendemain à Abidjan. Deux autres fidèles de l'ancien président ont connu le même sort deux semaines plus tard. Cela nous a secoués, reconnaît Douayoua Lia Bi, ancien ministre de la communication. Même si les autorités nous ont rassurés.

LOIN D'ABIDJAN QUI LEUR MANQUE CHAQUE JOUR
Pour Rinaldo Depagne, chercheur spécialiste de l'Afrique de l'Ouest à International Crisis Group, ces exilés ne sont plus protégés . L'ancien président, John Atta Mills, malade et en fin de mandat, avait mis le problème de côté. Mahama préfère entretenir de bonnes relations avec le grand voisin ivoirien plutôt que protéger des gens qui n'ont pas vraiment d'avenir , explique-t-il.

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