jeudi 30 mai 2013 par Boigny Express

Encore un peu d'efforts de la part de monsieur Miaka Ouréto et l'exception ivoirienne, donc notre ivoirité, qui faisait de nous le pays où l'on finit toujours par s'entendre, s'affirmera dans la tradition. Le président Houphouët-Boigny disait parfois, contre certaines idées reçues, que la colonisation n'a pas été totalement négative pour l'Afrique. Elle a le mérite d'avoir réuni sur le même territoire des groupes de tribus qui se faisaient la guerre entre eux, et leur a donné l'idée d'une nation avec tout ce que cela entraîne : territoire commun, plusieurs ethnies devenues un même peuple, un même destin, un drapeau, un hymne national, une armée unique de plusieurs corps dirigés par des officiers compétents et non sur la base de critères choisis. Bon, je n'en dis pas plus sur ce dernier aspect. Depuis donc la date de mars 1893 où notre pays a été classé colonie française, nos soixante ethnies ont appris à se considérer un même peuple avec un même destin. Aussi, les différentes actions de libération du joug colonial ont-elles été menées par des citoyens des quatre points cardinaux et sans distinction d'ethnie. Parfois les choix des stratégies différaient mais au dernier moment, les acteurs parviennent à se mettre ensemble. C'est ainsi qu'en 1958, les cinq partis politiques de Côte d'Ivoire ont librement accepté l'appel à l'union lancé par le PDCI-RDA pour aller à l'indépendance. C'était une vision de bon sens pour Houphouët et c'était une réponse de gens responsables et conscients que l'union fait la force et s'érige comme la meilleure arme pour combattre le sous développement. On a vu la suite de l'aventure avec tous les Ivoiriens unis dans un même parti : une Côte d'Ivoire de paix, une gouvernance homogène animée par les élus et les nominés de toutes les régions grâce à un savant dosage de géopolitique instaurée par le premier président et suivi par son successeur. Sans être nostalgique du passé de parti unique avec une civilisation politique commune dont le résultat largement positif nous a valu la reconnaissance de miracle économique, situation malheureusement décriée par nos intellectuels, contrariés par l'actualité depuis une dizaine d'années où après le multipartisme, notre pays n'a plus retrouvé ses fils unis. Pire, il se livre à des batailles stériles avec pour conséquence de tourner en rond en provoquant l'usure des infrastructures existantes et l'appauvrissement de plus en plus inquiétant des populations. Au sein de la classe politique, qui peut nous expliquer les raisons républicaines de l'imbroglio dans lequel ils ont plongé le pays ? Qu'est-ce qui a justifié la création du front républicain si ce n'était que la seule volonté d'enlever le pain des honneurs de la bouche d'Henri Konan Bédié ? Si donc aujourd'hui l'ancien allié du front républicain, le RDR s'est trouvé des raisons de s'allier à l'ancienne cible à abattre, pourquoi l'autre allié, le FPI ne pourrait-il pas rejoindre le groupe, encore que tous les Ivoiriens de tous bords politiques reconnaissent depuis un moment que celui dont la philosophie politique incarne le RHDP est le dénominateur commun de l'harmonie recherchée dans notre pays de haut en bas ? Je répète que si Charles Konan Banny avait été un peu plus imaginatif et attentif aux suggestions des journalistes de la presse écrite pour booster le dossier dont il a la charge, on aurait avancé dans la réconciliation et les retrouvailles entre hommes politiques auraient déjà réuni les Ivoiriens. Quel gâchis ! Bref nous y reviendrons avec un dossier les semaines à venir. Si le FPI peut lancer un appel à l'alliance avec le PDCI, pourquoi ne pas enfoncer cette porte entr'ouverte pour établir une charte d'union entre tous les partis politiques au nom de la paix ? Il revient à regarder plus en profondeur vers Miaka pour lui demander de faire encore un effort et dynamiser sa copie. Les Ivoiriens attendent la paix et sont tout ouïe à quiconque parle de paix sans repousser aucune solution pour y arriver. Faut-il que Blaise Compaoré, le médiateur dans notre crise reprenne son bâton de pèlerin pour revenir nous dérouler une méthodologie pour aller à la paix des braves ? Monsieur Miaka, creusez votre pensée, ne soyez pas frustré par la réaction, très justifiée du reste, du président du PDCI, le président Bédié. J'ai rêvé comme Miaka et j'ai vu sortir une dizaine de chefs de parti sortir d'une salle de réunion. Ouattara a dit à Bédié ce qu'il lui reproche et Bédié s'est expliqué ; Bédié a dit à Ouattara ce qu'il lui reproche. Chacun a fait la même chose avec Laurent Gbagbo qui a fait la même chose avec Anaky Kobenan. Mabri Toikeuse est l'observateur blazé en écoutant chacun parler. Et tous de lancer à la fin un appel solennel sur fond de remord et de virginité retrouvée. Ne dit-on pas que la paix est une seconde religion dans notre pays ?
G.A.

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