mardi 23 juillet 2013 par La Matinale

Après votre récente sortie médiatique très remarquée, au cours de laquelle vous avez encore une fois appelé les Ivoiriens à tourner la page et à se mobiliser autour de l'idéal de paix poursuivi par le Président de la République et par votre ONG Côte d'Ivoire
Fraternité, quelle est votre dernière actualité?
Je voudrais d'abord remercier toutes les rédactions qui ont pris part à la conférence de presse. Merci à La Matinale, qui rayonne désormais dans le paysage médiatique, pour avoir accepté de m'ouvrir ses colonnes. Dans le cadre de nos activités, nous préparons l'organisation d'un grand meeting et poursuivons parallèlement la sensibilisation dans les quartiers. Pour nous, la réconciliation qu'on empêche par le haut peut s'obtenir
par le bas.

Qu'entendez-vous par la réconciliation qu'on empêche par le haut peut s'obtenir
par le bas ?
Vous savez, pour contraindre les partis politiques à se réconcilier entre eux et sans conditions préalables, il faut les contourner. Il faut pour cela parcourir la Côte d'Ivoire et expliquer aux Ivoiriens qu'ils ne sont pas les otages des partis politiques et encore moins des hommes politiques qui, en réalité, sont les premiers responsables de leurs souffrances. Que les ethnies de ce pays, notamment Bété, Dioula, Baoulé, Attié, Guéré, Agni et toutes celles que je ne cite pas ici, retrouvent la raison de ce qui fait notre nation, car on a tous un membre d'une autre ethnie dans nos familles respectives. Il peut autant s'agir d'un neveu, d'une nièce, d'un oncle, d'une tante, que d'un beau frère, d'une belle soeur .... Chacun doit connaître sa place et accepter celle des autres dans ce pays, de même que dans toutes les familles quels que soient les tristes souvenirs et les blessures que nous portons. Nous sommes et restons une famille et nous avons toujours vécu de cette façon du vivant d'Houphouët-Boigny. Les Ivoiriens et les Ivoiriennes doivent se regarder comme des frères et des soeurs dont les liens ne peuvent être rompus quel que soit ce qui s'est passé.

M. Tanoh, les budgets conséquents alloués à certaines institutions (CDVR , PNCS, etc.) en vue de la réconciliation feraient courir nombre de personnes et des ONG. Est-ce votre avis?
J'aime bien votre question parce qu'elle me fait sourire. A titre personnel je gagne
bien ma vie. Vous savez, la politique ce n'est pas du coupé-décalé ; donc évitons
de faire étalage de nos mauvais penchants ou, pis, de nos ambitions mesquines,
égoïstes et démesurées. Le peuple n'a nullement besoin de cela. J'aurais pu me permettre de ne plus travailler si j'étais un paresseux. Pour être plus clair, si je n'étais pas un homme de principe éduqué aux vraies valeurs morales de nos riches traditions,
j'aurais pu m'enorgueillir d'avoir épousé une femme qui se trouve être une amie et
soeur de longue date de madame Dominique Ouattara, l'épouse du chef de l'Etat. Ceux qui savent lire entre les lignes comprennent de facto que je n'ai pas créé Côte d'Ivoire Fraternité pour changer de vie ; loin de là. Je n'aime pas l'injustice et je n'ai pas apprécié le traitement qu'a subi le président Alassane Ouattara à la mort d' Houphouët-Boigny. Pour faire simple et vous dévoiler nos ambitions, je dirais que notre souhait le plus ardent est que le FPI entre au gouvernement et change de stratégie dans l'immédiat.
Nous ferons libérer les prisonniers, c'est une promesse.
.
Parlez-vous sérieusement?
De quel pouvoir disposezvous? Est-ce une prophétie? Je ne suis pas un prophète,
et nul n'est indispensable. Une chose cependant est sûre : la Côte d'Ivoire n'a besoin ni de Laurent Gbagbo ni de Blé Goudé. La Côte d'Ivoire a besoin de paix et de l'apport de tous les Ivoiriens.

Nous avons souvenance de ce que, lors de votre conférence de presse, vous avez évoqué le rôle que, selon vous, doit jouer le président Bédié. Vous l'avez d'ailleurs baptisé "Doyen de la nation". Qu'attendezvous de lui?.
On a eu le "Père de la nation", feu le président Houphouët - Boigny. Aujourd'hui, nous
avons la chance d'avoir le "Doyen de la nation ivoirienne" en la personne du président
Bédié. C'est ainsi qu'il me plaît de l'appeler désormais. J'invite humblement nos compatriotes à suivre mon exemple. En ce moment je suis dans la phase d'élaboration
d'un projet qui consistera à former une délégation conduite par Madame le professeur Mariatou Koné (directrice coordonatrice du PNCS) que j'ai rencontrée, en vue d'aller demander au président Bédié d'être la main qui ira chercher le FPI et le ramener à la maison, aux côtés de tous les Ivoiriens. Il y va de l'intérêt supérieur de la nation. La parfaite reconstruction du pays avec la participation de toutes les forces vives est à ce prix. S'il subsiste des questions qui fâchent, elles seront réglées progressivement
et de manière certaine. Pour l'heure, et selon nos traditions africaines, la main de la réconciliation tendue par un doyen ne se refuse pas. C'est tout de même une gageure, admettez-le M. Tanoh Bliblot... Notre ONG envisage de se rapprocher davantage des
Ivoiriens, un site internet est mis à leur disposition pour maintenir le lien et poser
ensemble de grandes actions. Nous tenons à inviter toute la Côte d'Ivoire à nous
faire confiance car, assurément, nous pouvons et nous allons réussir la réconciliation nationale avec l'aide de Dieu. Nous avons pris l'habitude de dire : le pays d'abord, le reste après!

Entretien réalisé
par Tata N'Zambé

Président de l'Ong Côte d'Ivoire Fraternité, Tanoh Bliblot est un jeune cadre ivoirien soucieux du devenir de son pays. Les idées novatrices qu'il
prône en faveur de la paix, lui attirent de plus en plus de sympathie de la part de ses concitoyens. Et ce n'est guère un hasard si son ONG s'investit,
sans réserve et exclusivement, dans le processus de réconciliation nationale initié par le Président Alassane Ouattara. Pour lui, la Côte d'Ivoire
est une grande famille dont la survie ne dépend ni de Pierre ni de Paul ; ni de Laurent Gbagbo, ni de Blé Goudé, mais de tous les Ivoiriens.

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