mercredi 31 decembre 2014 par Star Mag

Inconstestablement l'un des meilleurs de sa génération, il est crédité d'une carriere bien remplie avec des prix glanés sur le plan national et international.
Sans faux-fuyant, Bailly Spinto, le chanteur à la voix d'or, répond à nos questions liées à sa carrière et donne son point de vue sur l'actualité nationale.
Vous êtes une îcone de la musique ivoirienne avec 30 ans de carrière bien trempés. Aujourd'hui, pouvez-vous nous faire un bilan de votre riche parcours?
Je ne suis pas encore à la retraite, bien au contraire je me bonifie comme un vieux vin. Pour parler de bilan, j'ai eu une carrière toujours sur la rampe de l'actualité musicale. Pendant une longue période, j'ai été meilleure vente, meilleur artiste africain. A preuve, j'ai été le premier artiste ivoirien à jouer à l' Olympia et à être sur la scène avec Africando au Zénith en France. Sur le plan mondial, j'ai fait des concerts dans plusieurs villes aux Etats-Unis et dans d'autres pays en Europe. J'ai une discographie qui continue de plaire à mes fans. La plupart de mes chansons sont devenues des classiques et sont reprises par des chanteurs d'ici et d'ailleurs. Pour ces fêtes de fin d'année, je serai en attraction pour des concerts live à Paris et au Golf Hôtel Abidjan.
 
Pourtant, vous ne roulez pas carrosse, ne menez pas une vie à la dimension des stars occidentiales. Des regrets?
Les artistes africains de ma génération auraient pu être des multi-milliadaires et avoir une vie en rose comme vous le dites. Mais nos gouvernants n'ont jamais mis sur place une politique de lutte contre la piraterie des oeuvres des artistes. C'est dans ce tohu-bohu que nous avons evolué. Il y a des moments où nous avons voulu tout abandonné. La grosse plaie de l'industrie musicale reste la piraterie qui a appauvri les artistes. Nos oeuvres à peine sortie sur le marché se retrouvent dans le réseau de la piraterie à telle enseigne que ces bandits à col blanc se remplissent les poches au detriment des artistes. Des regrets, oui je n'ai pas eu l'aubaine d'être encadré par une major pour mieux vendre mes albums qui étaient pourtant de bonne qualité. J'ai dû me battre tout seul et avec l'aide des mecènes pour me faire une place au soleil.
 
Il y a eu un duel musical entre Lougah François et vous qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive en son temps. Avec du recul, qu'est-ce que vous avez tiré de cette opposition?
Ce fut une belle époque de la musique ivoirienne et nous avions à coeur de montrer aux yeux du monde que les artistes ivoiriens avaient du talent à revendre. Pendant pratiquement deux mois, les promoteurs et managers ont fait monter le mercure. Personne ne voulait se faire raconter cette belle fête entre deux monstres de la musique ivoirienne aux répertoires aussi riches que variés. Même dans les coulisses le jour du spectacle, il y avait une bataille sur le choix de celui qui allait jouer en prémier entre François Lougah et moi. Selon les organisateurs, le gagnant de ce duel musical, c'est la musique Ivoirienne.Mais aprés ce spectacle, des personnes ont voulu faire des comparaissons malsaines pour porter atteinte à ma carrière. Il faut reconnaître que ce duel entre François Lougah et moi a boosté ma carrière.
 
L'on raconte que vous avez "mangé" avec tous les présidents, de Houphouét à Bedié et Guéi, en passant par Gbagbo et aujourd'hui le président Ouattara.
Le président Houphouët est un homme de culture de haut niveau et le premier sponsor des artistes africains, ivoiriens même mondiaux. Donc vous conviendrez que le premier président de la Côte d'Ivoire nous aide à nous épanouir. En ce qui me concerne, je pense que cette admiration est dû à mon talent et à la qualité de mes albums. Quant au président Henri Konan Bédié, il est mon parrain. Avec lui, j'ai une relation affective. C'était pour moi la continuité du Président Houphouët. Quant au président Guéi, j'ai été associé aux spectacles de sa campagne, c'est mon métier, les organisateurs ont payé mon cachet pas plus. Le Président Laurent Gbagbo, c'est mon frère, ça tout le monde le sait et je ne peux le renier. Lui et moi avions des relations fraternelles. Pour le président Alassane Ouattara certainement cela est dû à mon vécu parce que la plupart des minitres du gouvernement ont été bercés par mes chansons. Donc pour ceux qui pensent que je suis l'artiste des présidents, cela n'est pas de mon fait, je ne fais pas de la politique, je suis juste un artiste chanteur qui par ses mélodies adoucient les moeurs. Maintenant si cela est apprecié au haut niveau de l'Etat, je rends gloire à Dieu.
 
La musique Azonto ou Xmelya venue du Nigéria dame le pion au Coupé-Décalé en ce moment. Quel conseils pouvez-vous donner à la génération Arafat, DJ Mix, Serge Beynaud pour qu'elle prenne le dessus ?
Douk Saga est venu avec un mouvement qui s'est transformé en musique. Mais aujourd'hui qu'est-ce qu'on remarque ? Un véritable vacarme, mais qui plaît aux mélomanes de leur génération et cela marche puisqu'ils font des spectacles sur plusieurs scènes en Europe et aux Etats-Unis. Les artistes de coupé-décalé ont du succès médiatique. A ce titre, ils ont le devoir de péréniser cette tendance en hommage au créateur Douk Saga en apportant des nouveautés au niveau du feeling. Ils doivent apporter des textes bien agencés, et une bonne orchestration derrière au lieu de crier avec des paroles peu audibles.
 
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