Le mercredi 3 mars dernier, une folle rumeur faisant état du rapatriement du corps d'une femme décédée des suites de la maladie de l'Ebola a envahi la ville de Man. Aussitôt, le directeur régional de la santé, Coulibaly Seydou, met le système sanitaire en branle pour lever toute équivoque. Il saisit les services de la direction départementale de la santé de Biankouma qui confirment la provenance du corps d'une Ivoirienne de Conakry, en Guinée. La même information est soutenue par les agents des forces de l'ordre en faction au poste frontalier de Sipilou. La nouvelle de l'arrivée de la dépouille a suscité une véritable panique auprès de la population et du corps médical. Cette réaction s'explique par le fait que les premiers cas d'infection d'Ebola ont été signalés à Nzérékoré, une localité située à 100 kilomètres de Sipilou et à 150 kilomètres de Danané. En Guinée, l'une des premières victimes à succomber de la maladie est un médecin. Le corps est en effet arrivé en provenance de Conakry, le vendredi 21 mars 2014, à bord d'un véhicule de transport en commun jusqu'à la frontière de Sipilou. Puis un corbillard de l'Ivosep de Man est venu le prendre pour l'acheminer à la morgue , explique une source. La défunte, Keffa Blanche Caroline, née le 11 Mars 1983 à Man, ex-enseignante domiciliée à Conakry, est décédée le 10 mars dans la capitale guinéenne. Le corps est accompagné des certificats de décès, de non contagion, de formolisation, d'avis de décès et d'un extrait de décès délivré par l'ambassade de Côte d'Ivoire en Guinée. Selon le préfet de région, préfet du département de Man, la dépouille est arrivée à Man dans un double cercueil sous scellés. Malgré les assurances des services médicaux de Conakry, des consignes fermes ont été données aux parents de la défunte pour que le corps soit enterré, ce samedi, sans aucun attroupement autour. L'enterrement a lieu à Zêh, dans la sous-préfecture de Tiéniséably, département de Facobly. Une localité située à une dizaine de kilomètres de Man.
Par Kindo Ousseny à Man