mercredi 10 septembre 2014 par CDVR


Ce mardi 9 septembre 2014, la deuxième session des audiences publiques organisées par la CDVR s'est tenue en la salle des audiences de la CDVR, de 10 h à 13 h 30 et de 14 h 30 à 17 h. Cette audience a écouté 5 nouveaux cas de violation des droits humains survenues en Côte d'Ivoire : 1 cas de torture et de viol perpétrés en 2001 à Abidjan, 1 cas d'extorsion de fonds et de destruction de biens intervenus en 2002 à Bouaké, 1 cas de violence physique ayant entraîné la mort à Abidjan en 2010 et entraîné la vengeance d'un témoin , 1 cas de violation grave du droit de la guerre intervenu dans la banlieue d'Abidjan en 2011, 1 cas d'homicide et de destruction de biens privés perpétrés en 2011 à Ananguié dans l'Agnéby-Tiassa.
La première violation a été perpétrée à Abidjan en 2001 au lendemain d'un meeting organisé par un parti politique. La victime, qui été arrêtée lors de la traque organisée contre les manifestants, a subi des violences physiques et sexuelles à répétition de la part des agents des forces de l'ordre. Elle a été également incarcérée pendant des semaines après avoir été jugée par le Tribunal pour des motifs non avérés.Pendant sa détention elle a subi des traitements dégradants.
Le deuxième cas concerne une victime vivant à Bouaké qui a vu des fonds en sa possession arrachés en 2002 par des agents de forces qui tenaient la ville.Par la suite, elle a été la cible de violences physiques répétées occasionnées par des personnes qui lui ont rendu visite à plusieurs reprises. Par ailleurs, tous ses biens ont été emportés par les auteurs des violations.
La Commission a eu à connaître du cas d'un perpétrateur qui s'est enrôlé en 2010 dans les rangs des forces combattantes anti-gouvernementales qui avaient leur base au PK 18. Il dit avoir agi par vengeance, parce qu'il a vu son père brutalisé par des militaires lors d'une marche sur la RTI, père décédé par la suite, et son frère mourir des suites d'une blessure à la grenade reçue au cours de la même marche.Ces drames l'ont incité à tuer des personnes en uniforme pour obtenir réparation de la mort de ses parents.
Un deuxième déposant a avoué s'être engagé dans une milice qui s'opposait aux exactions des forces de l'ordre dans la banlieue d'Abidjan. Ces miliciens désarmaient les forces gouvernementales, s'emparaient de leurs armes et les passaient par les armes. Le perpétrateur a agi en considérant que les meurtres auxquels il a participé étaient des actes de guerre. Aujourd'hui il est saisi par le remords et regrette d'avoir participé à des exécutions sommaires.
Le dernier cas concerne des événements survenus dans le village d'Ananguié, où des soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire se seraient livrés à des exactions répétitives sur les villageois. Ces militaires ont torturé à mort un habitant, pillé des biens, violé des femmes, exercé des violences physiques sur la population. Le chef de village dont l'autorité a été ainsi constamment défiée a dit sa détresse et son impuissance.
Tous les acteurs qui se sont exprimés au cours de cette deuxième audience pour reconnaître les torts qu'ils ont causés, ont demandé pardon. Les victimes, pour leur part, se sont toutes dites disposées à pardonner aux auteurs des violations qui les ont affectées.
Fait à Abidjan, le 9 septembre 2014
La CDVR

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