jeudi 5 fevrier 2015 par tv5.org

Lorraine Koonce vit entre la France et les Etats-Unis. Constance Yaï navigue entre la Côte d'Ivoire et Paris. La première est américaine, avocate et a fait de la lutte contre les mutilations génitales féminines sa principale plaidoirie. La deuxième a été ministre de la Condition des femmes à Abidjan, et cette petite fille d'exciseuse donne de la voix pour en finir avec cette main mise des hommes sur la sexualité des femmes, via ces opérations dangereuses et humiliantes. Les deux veulent en finir avec les traditions prétextes.
Sylvie Braibant
Elles n'ont pas la même histoire et pourtant, Lorraine Koonce et Constance Yaï se rejoignent dans leur engagement indéfectible contre la perpétuations des mutilations génitales féminines qui continuent à marquer nombre de femmes au fer rouge de la douleur et du manque, en Afrique, en Asie mais aussi au sein de certains peuples autochtones d'Amérique latine, et à travers tous les continents à la faveur des migrations nécessaires et inéluctables. Selon Selon un rapport publié en 2013 par l'Unicef, environ 130 millions de femmes et de filles vivent avec une MGF dans le monde, c'est à dire après avoir subi une ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins externes, au premier rang desquels le clitoris, cette source infinie de plaisir sexuel pour les femmes.

Constance Yaï sait depuis toujours de quoi elle parle. Sa grand mère maternelle était une exciseuse réputée en Côte d'Ivoire, dans tout l'Ouest du pays. Mais, voilà, la fille unique de cette "matrone" a épousé un homme féministe. Et voilà comment Constance Yaï a grandi dans une famille qui préservait l'intégrité corporelle et sexuelle des filles, a poussé loin ses études, est devenue ministre et a toujours refusé de se taire pour dire ce qu'elle pense haut et fort.

Lorraine Koonce est littéralement tombée de sa chaise, le jour où elle a découvert ce que recouvrait cet acronyme de MGF (GMF en anglais) pour mutilations génitales féminines. Elle terminait ses études de droit à l'Université de New York, et attendait une amie à l'entrée de la bibliothèque universitaire. Pour patienter, elle feuilletait un magazine. Cette lecture changea le cours des choses : " Il s'agissait de l'hebdomadaire The Economist, et dedans il y avait un article sur les mutilations génitales féminines. Je l'ai lu par curiosité et j'ai été horrifiée. Cela a changé complètement ma vie. Auparavant, j'étais intéressée par le droit international, celui des affaires, et après cette lecture je me suis concentrée sur les droits humains, et en particulier sur les MGF." ... suite de l'article sur Autre presse

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