lundi 16 fevrier 2015 par L'Inter

Il y a manifestement une méfiance du Pdci vis-à-vis du Rdr sur la question de l'Appel de Daoukro.
Le premier reprochant au second son manque de sincérité dans ce deal pour le partage du pouvoir en 2015 et 2020. En effet, le président du Pdci, Henri Konan Bédié a appelé les militants de son parti à soutenir le président de la République, Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession à l'élection présidentielle prochaine. Mais, le message de Bédié, baptisé appel de Daoukro, puisque c'est dans cette localité qu'il l'a lancé le 17 septembre 2014, est une pilule que certains de ses militants ont du mal à avaler. Selon ces anti-appel de Daoukro, sa composition et sa ''posologie'' posent problème.

Pour rendre la pilule agréable, le président du Pdci y a ajouté une formule : celle de l'alternance entre le Rdr et le Pdci en 2020. Mais, à l'évidence, les militants du vieux parti s'en méfient toujours. Cela se constate sur le terrain pendant les tournées de sensibilisation du secrétaire exécutif de ce parti, Maurice Kakou Guikahué. A Yamoussoukro, où il était le mercredi 4 février 2015 pour rencontrer les secrétaires de section et les présidents de comité de base, Guikahué a tenté de botter en touche cette préoccupation de ses militants. Nous avons aidé le président Ouattara en 2010, on va l'aider en 2015. En 2020, il ne dira pas qu'il ne nous aide pas. Soyez rassurés. Nous allons soutenir l'Appel de Daoukro. En 2020, Pdci va devenir président en Côte d'Ivoire. Ne doutez même pas ! Partout où vous passez, dites seulement 2020. Ça va rentrer dans leur tête. Ne discutez plus ! Nous avons discuté avec Amadou Soumahoro, mais nous ne pouvons pas gérer le Rdr à leur place. Moi, je suis chargé de gérer ce que le président Bédié a dit, c'est-à-dire convaincre les militants pour qu'ils votent Ouattara en 2015 parce qu'en 2020, ce sera pour le Pdci. Faisons 2015 d'abord et nous, on travaille pour aller en 2020 , a-t-il tenté de convaincre des militants, qui ont souhaité un accord écrit et signé du Rdr sur la question de l'alternance en 2020.

L'émissaire du président du Pdci n'exclut pas en effet une éventuel ''rébellion'' au Rdr face à l'alternance en 2020 puisqu'il indique que son parti ne peut gérer les partisans de Ouattara à leur place. Mais il fonde un espoir sur le leadership du chef de l'État, qui pèsera de tout son poids pour calmer les ''appétits présidentiels'' dans son camp au moment opportun. En attendant, Guikahué souhaite que les militants du vieux parti soutiennent sans condition l'appel de Daoukro ; ce qu'ils refusent sans une garantie. D'ailleurs, le mardi 10 février dernier, à Bouaké, les secrétaires de section, les membres du bureau politique, les délégués communaux et départementaux ont relevé des inquiétudes sur l'alternance 2020.

La peur d'être doublé

Ils ont tenu, à cet effet, des propos qui en disent long sur leur état d'esprit : Il y a des sons de cloche discordants au sein du Rdr. Ils n'ont pas le langage qui sied à l'appel de Daoukro. Nous ne sommes pas rassurés et nous avons l'impression qu'une ruse se prépare . A Agboville, les responsables de base du Pdci ont même posé des préalables au soutien à l'appel de Daoukro. Outre trois millions de Fcfa qu'ils réclament chacun, ils souhaitent être au-devant de la campagne électorale du président Ouattara, avec bien sûr, tous les moyens. Ils ne s'arrêtent pas là pour autant. Ils réclament également la confirmation du poste de Premier ministre avec tous les pouvoirs de nomination et la dotation d'un budget de souveraineté consistant, sans oublier la formalisation de l'accord établi (Rhdp), la reprise du découpage électoral dans une recomposition équitable et équilibrée, le respect mutuel des parties en présence et un partage équitable et équilibré des postes de responsabilité. Autant de garanties qui traduisent cette peur d'être doublé des militants du Pdci. A Agboville, nos alliés du Rdr n'ont aucune considération pour le Pdci et ses cadres. Pour eux, rien ne vaut la parole donnée et ils foulent au pied les réalités sociologiques, a dénoncé le porte-parole du collectif des secrétaires de section des quatre délégations départementales d'Agboville, Adja Kokola. C'est vrai que, face à toutes ces ''revendications'', le secrétaire exécutif du Pdci a eu des propos rassurants. Mais il est conscient de la méfiance que nourrissent les militants de son parti vis-à-vis du Rdr. Parfois agacé, il leur demande de s'organiser et de laisser certains aspects aux mains du président Bédié. En 2020, quelqu'un nous suit oh, quelqu'un ne nous suit pas oh, On sera président , a d'ailleurs fait remarquer M Guikahué à Yamoussoukro. En un mot, le Pdci se méfie du Rdr, c'est pourquoi, certains de ses responsables locaux veulent des gages d'assurance avant de s'engager sur le chemin de l'appel de Daoukro. ... suite de l'article sur L'Inter

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