jeudi 1 octobre 2015 par Le Democrate

De retour sur les traces des déguerpis du village d'Abrogouaman et d'Adjouffou dans la commune de Port-Bouët, c'est à une triste réalité que l'on a été confronté.

De nombreuses personnes déguerpies précipitamment de leur maison le dimanche 27 dernier, dorment à la belle étoile ne sachant où aller.. Nous n'avons que notre village Abrogouaman. Nous n'avons absolument aucun sous pour pouvoir nous loger ailleurs. Nous ne savons pas où donner la tête , a affirmé très affligée dame C.D. Pour les populations déguerpies, les autorités sont à la base de cette opération anti-sociale qui les spolie de tout ce qu'ils avaient. Le gouvernement de Côte d'Ivoire a fini par nous spolier de nos biens et de notre village. C'est tout ce qui nous restait. Nous n'avons aucun autre endroit où aller , fustige M. K.P

Ce qui s'est passé le dimanche 27 septembre dernier

La journée du dimanche 27 septembre dernier restera à jamais gravée dans la mémoire de la population d'Abrogouaman et d'Adjouffou dans la commune de Port-Bouët. Le cauchemar des populations a commencé dès 7 heures du matin. Les riverains trouvés sur les lieux racontent, A partir de 7 heures, de grandes machines bulldozer ont envahi nos villages. Une multitude de forces de l'ordre, policiers, gendarmes et FRCI étaient présentes pour nous faire sortir de force , a raconté A.P. Il ajoute par ailleurs que la population n'avait pas été avertie avant cette opération de déguerpissement qu'il a qualifiée de brutale. Nous n'avons jamais reçu de mise en demeure pour qu'on se prépare à quitter les lieux. Sous la menace des forces de l'ordre, nous sommes obligés ce matin de quitter nos maisons. C'est la peine dans l'âme que nous nous empressons d'obtempérer aux ordres des forces de l'ordre. Pour cet infortuné, La population à tenté tout de même de résister et exprimer son mécontentement aux environs de 8 heures en tentant par des barricades d'interrompre la circulation. Mais, très tôt, les forces de l'ordre n'ont pas attendus longtemps pour nous disperser à l'aide de gaz lacrymogènes. Plusieurs parmi nous ont été blessés. Nous enregistrons de nombreuses victimes de la barbarie des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) , a-t-il fait savoir. Selon une autre riveraine l'ordre a été donné aux démolisseurs de tout ravagé sans nous donner le temps de récupérer ce que nous avions dans nos maisons. Devant ce désastre, nous n'avions que nos yeux pour pleurer , se lamente Mme G.E, une déguerpie.

La réaction du notable du chef

Pour M. Narcisse Ahoussou, un notable du village d'Abrogouaman, cela fait plusieurs mois que la population est sommée de quitter le village sans qu'un site de recasement lui soit proposé. La chefferie du village d'Abrogouman a toujours souhaité que les autorités donnent des moyens aux populations pour se recaser. Cela n'a jamais été le cas. A notre grande surprise, nous avons été sommés de quitter nos maisons sous la menace des forces de l'ordre , a-t-il dit désastré. Toujours selon ce notable, la mairie de Port-Bouët avait instruit les agents de la CIE et de la Sodeci de priver la population d'eau et d'électricité pour les contraindre à partir. La mairie nous a demandé de quitter les lieux sans des mises en demeure formelles ni aucune séance de travail. Pour nous pousser à bout, l'électricité et l'eau étaient constamment interrompues sur injonction des autorités municipales , a fait savoir M. Narcisse.
De nombreux enfants à la rue en pleine rentrée scolaire

Le gouvernement prône l'école pour tous et met des milliers de parents à la rue. Ce qui est synonyme d'abandon de l'école pour ces enfants qui aspirent à l'instar de ceux de leur âge à l'éducation. Pendant que le gouvernement parle de l'école obligatoire, les parents et leurs enfants sont mis à la rue sans aucune solution palliative. Nous nous demandons comment cette politique du gouvernement pourra prospérer si nous n'avons pas de domicile pour assurer la scolarisation de notre progéniture. Nous sommes vraiment déçus de la politique sociale de Ouattara et ses collaborateurs , s'éc?ure dame F.G très amère

Les populations regrettent Gbagbo

Spoliées de leur terre et de leurs biens, les populations d'Abrogouaman et d'Adjouffou se rendent compte une fois de plus du manque de politique sociale du régime Ouattara. Ces pères de familles sont désillusionnés par la politique de celui qui annonçait avoir des milliards pour mettre un terme aux souffrances des Ivoiriens. Nous sommes très déçus du comportement de Ouattara et ses collaborateurs qui est aux antipodes de ses promesses électorales. Nous ne sommes pas prêts à donner nos voix à quelqu'un qui n'a aucun état d'âme pour les pauvres populations. Nous sommes fatigués des agissements de Ouattara. Notre souhait est que Gbagbo soit encore là. Lui au moins, il a grandi parmi les pauvres et il sait ce que c'est que la souffrance. Si c'était lui, nous aurions eu un nouveau site de recasement pour nous reloger. En toute franchise nous regrettons le président Laurent Gbagbo , a déclaré dame B.E. une riveraine. A quelques jours des élections d'octobre prochain, Ouattara semble ne pas se soucier de la cohésion nationale qui n'a de cesse de mettre en mal.

Parfait Zio

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