jeudi 18 fevrier 2016 par La Tribune de l'Economie

Suite logique du documentaire Spécial Investigation de Canal + largement diffusé par les réseaux sociaux en raison de sa censure ? On pourrait le penser tellement les révélations qui y sont faites font froid dans le dos et incriminent directement de hauts responsables français en poste en 2004.
Selon l'hebdomadaire satirique français le Canard enchaîné , trois anciens ministres qui ont directement géré ce dossier pourraient s?expliquer devant la justice française, si la doléance de la juge Sabine Kheris venait à prospérer. Selon le confrère français dans sa livraison de cette semaine, la doyenne des juges d'instruction du tribunal de Paris a fait une proposition dans ce sens au procureur de Paris. Sa proposition a été accompagnée du dossier sur le bombardement du camp français de Bouaké en novembre 2004 lors de l'opération Dignité . Une chose est sûre. Il ne s'agit pas pour la juge de fouiller dans des affaires ivoiriennes mais de réclamer justice pour des citoyens français (neuf soldats au total) tombés lors dudit bombardement. La juge soupçonne les trois anciens ministres d'avoir sciemment laissé filer les pilotes biélorusses des avions responsables du massacre , écrit le Canard enchaîné. L'affaire n'est qu'à son prélude pour le moment. La réponse du procureur est attendue. Et le confrère de préciser : Si elle est approuvée, la requête de la juge Kheris sera transmise au procureur général près la Cour de cassation, seul habilité à saisir la Cour de justice de la République (Cjr) .
Pour rappel, Dominique De Villepin, Michèle Alliot Marie et Michel Barnier étaient respectivement ministre de l'Intérieur, ministre de la Défense et ministre des Affaires étrangères de France. Chacun d'eux avait joué un rôle dans ce dossier. Aujourd'hui avec les aveux et les pistes mis en avant par le documentaire de Canal + de forts soupçons de manipulation des pilotes biélorusses planent sur ces personnalités. L'on se rappelle que peu avant le déclenchement de l'opération Dignité visant à chasser les rebelles des territoires occupés, Laurent Gbagbo avait pris soin d'en informer par téléphone son homologue Jacques Chirac. Le chef de l'Etat français n'avait ni approuvé ni désapprouvé l'initiative. Il s'était simplement borné à dire à Laurent Gbagbo qu'il en assumerait seul, les conséquences, en cas de pépin. Les pilotes biélorusses qui travaillaient pour le compte de l'armée ivoirienne avaient été surveillés du début à la fin par les renseignements français. Appréhendés au Togo puis mis à la disposition de l'Etat français par les autorités de ce pays, ces pilotes furent relâchés.

S. DEBAILLY

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