mercredi 4 mai 2016 par La Tribune Ivoirienne

L'étincelle produite par l'augmentation sans aucun fondement des factures d'électricité a secoué la République, au point où Monsieur Alassane Ouattara, chef de l'Etat, a joué lui-même les pompiers face à la grogne des travailleurs, le 1er mai. Sans donner dans des explications qui dévoileraient les faiblesses de sa politique sociale, Monsieur Ouattara s'est juste contenté de dire que les secteurs de l'eau et de l'électricité sont ouverts à d'autres entreprises intéressées par la distribution. Dans l'esprit du président, cela favoriserait une certaine concurrence qui profiterait aux consommateurs. Mais cet arbre du chef de l'Etat n'a malheureusement pas caché la forêt des attentes et besoins de ses concitoyens. En attendant l'entrée dans le secteur d'autres sociétés va-t-on prendre les mesures nécessaires pour ramener les factures à la juste consommation ? Voilà la véritable question.
Mais ce que l'on a du mal à comprendre, sur quelle base les compagnies de distribution d'eau et d'électricité travaillent-elles ? N'ont-elles pas de cahiers de charges, au point où elles peuvent se permettre des augmentations hasardeuses ? Deux choses l'une. Soit, elles procèdent à des augmentations comme elles l'entendent pour combler leurs déficits sans la moindre crainte d'être interpellées par l'Etat parce adossées sur de puissants groupes d'intérêt financier qui ont l'avantage de dicter leurs lois aux autorités ivoiriennes. Soit ces augmentations se font avec la belle complicité de l'Etat et des personnalités qui l'incarnent, qui trouve là l'aubaine intéressante de renflouer ses caisses, lui qui impose, aux consommateurs, presqu'à la volée des taxes soigneusement mentionnées sur ces factures.
Or à écouter les autorités parler, on a le sentiment que tout se fait dans son dos et qu'elle n'est au courant de rien. Et pour esquiver les problèmes ou les déplacer, on propose l'ouverture du secteur. Il est vrai que le régime Ouattara a servi de beaux ponts et de belles routes aux Ivoiriens. Mais quand ils ont fini de les traverser et qu'ils n'ont rien à manger une fois à la maison, ou qu'ils ont du mal à se soigner, à avoir de l'eau ou l'électricité à moindre coût, n'allons pas leur demander si Ouattara a tenu ses promesses de campagne.

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