mardi 28 juin 2016 par N'gboadô

Mettre sur pied un observatoire avec à la clé un plan d'amélioration des conditions de détention en Côte d'Ivoire, c'est ce qui ressort du Forum Droits de l'Homme et Prisons qui vient de s'achever à Abidjan.
Pendant quatre jours du 22 au 25 juin, à l'initiative de l'Organisation non gouvernementale (Ong) N'gboadô, soutenue par la Commission Nationale des Droits de l'Homme, environ 300 participants (membres de la société civile, les étudiants et les jeunes leaders politiques) ont réfléchi sur l'accompagnement des détenus et la problématique de leur réinsertion sociale.
Des sujets sur le parcours du détenu, l'assistance juridique, les peines alternatives, santé et nutrition, les enfants en conflit avec la loi, la prise en compte du genre dans les centres de détention etc, ont fait l'objet d'intenses travaux en ateliers avec des personnes ressources du domaine.
De ces réflexions, un document final de recommandations en cours d'élaboration sera déposé sur la table des décideurs. Avec l'idée de donner un visage plus humain à l'univers carcéral ivoirien.
Notre v?u c'est de créer une plate-forme des acteurs des droits de l'Homme et prisons en Côte d'Ivoire repartis en trois commissions : Santé, justice et social-réinsertion. Avec ce forum, c'est un rêve qui est en train de réaliser , a déclaré Job Sodjinou président de l'Ong N'gboadô à la clôture des travaux.
Selon lui, les organisations travaillent bien, mais elles ne sont pas reconnues à juste titre parce qu'il manque la mutualisation de leurs efforts, et une absence de regroupement.
Décrivant le fonctionnement de la plate-forme, il a souhaité qu'elle fédère toutes les actions avec un secrétariat permanent tenu par la Direction des affaires pénitentiaires (DAP) et une présidence qui sera tournante pour perpétuer l'organisation d'un tel forum. Toutefois l'Ong N'gboadô, pour la première année de fonctionnement n'en fera pas partie.
L'observatoire quant à lui sera composé d'un représentant de détenus, une Ong locale et un travailleur social qui discuteront des conditions de détention directement avec les trois commissions suscitées. Celles-ci auront pour mission de faire le plaidoyer auprès du gouvernement.
M. Sodjinou se dit certes conscient du risque de désorganisation et reconnaît la faiblesse de certaines plates-formes, mais l'enjeu est important, croit-il savoir.
Chef de département en charge des Droits économiques, sociaux et culturelles, M. Konan Guy François de la Commission Nationale de Droits de l'Homme (CNDHCI), a insisté sur la nécessité et l'importance d'un plan d'action commun des acteurs des droits de l'homme qui a pour but de coordonner et d'organiser de façon plus efficace les activités de la société civile au sein des prisons.
C'est une opportunité, une chance de se mettre ensemble et la plate-forme offre un espace d'échange, une possibilité aux bailleurs de fonds de mieux d'accompagner vos actions , a-t-il renchéri.
Notre regard sur la prison doit changer () Pour savoir comment va une société, il faut regarder le nombre de ses marginalisés. L'Etat des lieux de nos prisons est alarmant, nos actions visent à donner aux détenus et aux personnels des prisons de meilleurs conditions de vie et de travail a indiqué pour sa part, l'artiste -chanteur Kajeem qui est fortement engagé pour les causes humanitaires. Il était la tête d'affiche du concert de clôture du Forum Droits de l'Homme et prisons samedi 25 juin dernier à l'institut français (ex CCF) d'Abidjan-Plateau.
Le gouvernement ivoirien a ratifié le 7 janvier 2003, la convention internationale des Droits de l'Homme et par la même occasion ceux de la femme, de l'Enfant, de l'immigré, du détenu
Si des améliorations significatives ont été réalisées, il reste néanmoins des efforts à faire à tous les niveaux (Santé-hygiène, Justice, droit de l'Enfant et de la Femme, Promiscuité) surtout en raison de la surpopulation carcérale (plus de 40% de détenus seraient en détention provisoire). Il reste encore des accords à ratifier entre autres, le protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture (OPCAT).

Sercom

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