mardi 23 aout 2016 par Sercom Fondation NSIA

Permettre aux enfants des deux sexes, âgés de 6 à 16 ans, de bénéficier des bienfaits de l'éducation-formation qu'offre le système éducatif national : telle est la promesse de l'école obligatoire, une volonté politique légiférée par la loi n° 2015-635 du 17 septembre 2015 portant modification de la loi n° 95-696 du 07 septembre 1995 relative à l'Enseignement. Mieux, pour ceux des enfants des deux sexes, âgés de 9 à 16 ans, qui sont en dehors du système scolaire, il est envisagé la mise en place d'un mécanisme permettant de faciliter leur intégration ou leur réintégration, c'est-à-dire des stratégies alternatives d'éducation que sont les classes passerelles. Aujourd'hui s'il est prématuré de faire le bilan de la mise en ?uvre de la loi N°2015-635 du 17 septembre 2015, il n'est pas malsain de faire l'état des lieux.

En effet, nombreuses sont les régions qui ont pris le train en marche. Cependant, il faut déplorer la situation dans les régions du Kabadougou, du Tonkpi et du Gontougou sui sont à la traîne. Les accompagner par une campagne de sensibilisation pour, in fine, leur donner les moyens de rattraper le train de l'école obligatoire : telle est la décision prise par le ministère de l'éducation nationale, à travers le Programme Education de Base et Egalité de Genre. Ce programme, avec l'appui technique et financier de NSIA FONDATION, y a envoyé des équipes de sensibilisation sur la problématique de la Politique de Scolarisation Obligatoire du 8 au 13 août 2016.

Ces délégations conduites par les agents de la direction des écoles, lycées et collèges (DELC) étaient assistés par des agents NSIA Fondation. En point de mire, amener les communautés régionales du système éducatif à lever les obstacles à l'école obligatoire que sont la violence physique et humiliante en l'endroit des enfants, le manque d'extraits d'actes de naissance, les difficultés liées au recrutement au CP1, le mariage forcé, l'excision et la mauvaise gestion des ressources Humaines.

Dans ces trois régions et entre autres obstacles, les difficultés liées au recrutement au CP1 et le manque d'extrait d'acte de naissance constituent le ventre mou de l'école obligatoire.

Il faut noter que de 2012-2013, l'analyse de la situation statistique par la D.S.P.S /MEN a révélé une proportion de 689.819 enfants sans extraits d'actes de naissance avec un effectif de 305.178 pour les filles au niveau national. De 2013-2014 : 892.038 enfants. Soit 28% des effectifs des élèves dont la majorité se trouve au CP1 avec 273.261 cas. De 2014-2015 : 1043450 enfants. Soit 31% des 3.370.558 élèves. De 2012-2015, ce nombre avec un accroissement annuel de 15,9% a atteint un total de 2.625.307. D'où le souhait de certains leaders de communauté de voir l'Etat prendre une résolution donnant mandat aux agents de la mairie pour avoir un détachement dans les centres de santé afin d'établir le premier extrait d'acte de naissance gratuit et sans timbre.
A Bondoukou, dans le Gontougou, selon la direction régionale de l'éducation nationale de Bondoukou, 4000 élèves n'ont pu s'inscrire au CPI dans la circonscription de Flatê faute d'infrastructures pour les accueillir. Les classes sont pleines avec des effectifs de 150 élèves par classe. Une situation qui a fait partir une maitresse. En conséquence de cause, la région connait un déficit d'enseignant. D'où la proposition d'un plan Marshall pour l'école dans cette région afin de la doter en infrastructures scolaires (construction de classes, d'appâtâmes, d'abris et ou hangars). D'autre part, permettre le recrutement d'enseignants et de bénévoles à subventionner afin de pallier cette insuffisance de personnel enseignant.

C'est le lieu de souligner qu'au total, de 2013 à 2016, 114663 enfants n'ont pu être inscrits au CP1. Pour l'année 2015-2016, ils sont 26.877 enfants à n'avoir pas pu s'inscrire au CP1. Soit 4,41 % des 635892 enfants ayant des demandes d'inscription formulées. En cause, le manque de structures d'accueils ; le manque de mobiliers ; des enfants sans extraits d'ace de naissance.

Au-delà, les leaders des communautés ont stigmatisé les nombreuses cotisations au primaire pour les parents d'élèves. Lesquelles sont un frein pour l'envoi ou le maintien des élèves à l'école. Au secondaire, face à la cherté des livres, des cahiers et des frais d'écolage, les leaders ont plaidé pour l'harmonisation à 3000 F CFA des inscriptions en ligne. Toutes choses qui, si elles devraient rester en l'état contribueraient à handicaper davantage l'école obligatoire souhaité par tous.

A Danané, dans le Tonkpi, tout en invitant les leaders des communautés à déclarer les naissances à la mairie ou à la sous-préfecture, les envoyés du ministère de l'éducation nationale ont plaidé pour que le manque d'extraits d'acte de naissance et les difficultés liées à l'inscription au CP1, faute d'infrastructures, soient un vieux souvenir. C'est tout naturellement que le secrétaire général du chef de Mahapleu, M. Guileu Joseph, a souhaité que la région soit dotée de plus de salles de classes. Quant au président de la jeunesse musulmane de Danané, il a demandé que NSIA Fondation organise des audiences foraines en vue de permettre aux enfants non déclarés d'avoir des extraits d'actes de naissance. M. Oulot, président de la jeunesse communale de Danané est allé plus loin pour inviter l'Etat à mettre des cliniques mobiles dans les maternités et les centres de santé qui, en collaboration avec la sous-préfecture, délivreraient les actes de naissances dès les naissances.

Au demeurant les chefs de mission ont dénoncé les mariages précoces, les excisions, les violences physiques et humiliantes à l'endroit des enfants etc. qui contribuent à éloigner les enfants des écoles.

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