mercredi 4 janvier 2017 par Libération

Dans une structure d'hébergement du nord du pays, 25 employés ont été retenus jusqu'à 2 heures dans la nuit de lundi à mardi. Les pensionnaires protestaient après le décès d'une femme de 25 ans, malade depuis des jours selon son compagnon.

Dans la nuit de lundi à mardi, la police a dû intervenir dans la petite ville de Cona, près de Venise, dans le nord de l'Italie : 25 employés d'une structure d'hébergement de migrants ont été retenus jusqu'à 2 heures du matin. Les pensionnaires du centre protestaient contre les mauvaises conditions de vie dans cette ancienne base de lancement de missiles qui héberge aujourd'hui 1 500 personnes. Surtout, ils s'indignaient de la lenteur dans la prise en charge de Sandrine Bakayoko, une Ivoirienne de 25 ans décédée ce lundi. Sa mort a provoqué de vives polémiques en Italie, dans un contexte politique très tendu sur le sujet de l'immigration.

Passée par la Libye, Sandrine Bakayoko était en Italie avec son compagnon depuis quatre mois. Elle s'est évanouie dans les toilettes du centre d'hébergement, puis a été retrouvée inerte lundi 2 janvier vers midi, selon des témoins. L'ambulance est arrivée à 14 heures : les médecins ont déclaré être partis juste après avoir reçu l'appel, et avoir essayé de la réanimer, sans résultat. Le parquet de Venise a ouvert une enquête et a demandé son autopsie. Elle était malade depuis des jours, a expliqué le compagnon de la jeune femme au Corriere della Sera. L'endroit n'était pas adapté pour les femmes. La révolte a commencé dans la soirée de lundi et a duré pendant plusieurs heures : les migrants ont brûlé des meubles et les employés se sont barricadés dans les bureaux. Personne n'a été blessé. ... suite de l'article sur Libération