lundi 27 mars 2017 par CAP

I LE CONTEXTE

Depuis le coup d'Etat militaire du 24 décembre 1999, la Côte d'Ivoire subit une série de turbulences cycliques qui s'est soldée par plusieurs tentatives de déstabilisations, d'une rébellion en septembre 2002 et d'une crise poste électorale meurtrière qui a eu pour corolaire l'arrestation du Président Gbagbo Laurent en avril 2011 et son transfèrement à la Cour Pénale International (CPI).

Avec l'avènement de Monsieur Alassane OUATTARA à la Présidence de la République, les populations ont nourrit beaucoup d'espoir pour le retour de la quiétude sociale par un désarmement des ex combattants, d'une réconciliation nationale et à l'amélioration de leurs conditions de vie. Mais hélas rien ne fut fait par le nouveau pouvoir pour combler l'attente des Ivoiriens. En lieu et place d'une renaissance démocratique et sociale, nous sommes au contraire confrontés à :

Des inégalités sociales accrues ;

L'insécurité devenue endémique ;

La réconciliation nationale et le désarmement des ex combattants ardemment souhaités par le peuple n'ont pas atteint leurs objectifs ;

Des problèmes de l'école restés en suspens ;

Les médias d'Etat difficilement accessible aux membres de l'opposition ;

La grande majorité des ménages croupissant sous le poids de la cherté de la vie ;

Des hôpitaux publics devenus de véritables mouroirs ;

Des déguerpissements tout azimut de populations démunies, sans plan de recasement préalable ou de dédommagement ;

Le calvaire des populations accentué avec la défaillance de la politique des transports publics ;

L'augmentation des factures de l'électricité, la goutte d'eau qui occasionna les manifestations de nos concitoyens pour exprimer leur ras-le-bol.




II NOTRE ANALYSE


1 - Le 11 avril 2011, date à laquelle est devenue effective la gouvernance de Monsieur Alassane OUATTARA à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire jusqu'à ce jour, aucune innovation sociale ou évolution majeure n'a été observée dans l'amélioration des conditions de vie des Ivoiriens. Pis, les gouvernements successifs n'ont pas été capables d'anticiper les problèmes sociaux pour y faire face.

2 - Alors qu'il a toujours peiné à s'ouvrir au dialogue avec les différents syndicats et autres organisations sociales, le gouvernement a cédé rapidement face aux revendications d'un certain nombre de soldats, ce qui a eu pour conséquence la destruction graduelle de l'Autorité de l'Etat et l'ouverture d'une brèche dangereuse qui risque d'entrainer le pays tout entier dans une instabilité chronique.

3 - Le fait que seule la force ou la violence soient les seules voies préconisées pour faire aboutir les doléances sociales ou permettre d'établir le dialogue et négocier avec le Gouvernement sur les problèmes de la société, est dangereux pour l'Etat de Droit et la République.


III POSITION ET APPEL DU CAP


Considérant que les mutineries récurrentes au sein des différents corps de notre Armée peuvent être des facteurs de fragilisation pour la sécurité des Institutions de la République, des populations et de l'intégrité du territoire,



Considérant l'impérieuse nécessité de l'unité et la cohésion nationales, la paix sociale et la stabilité du pays,


Vu la récurrence des mouvements sociaux et la précarité de la paix sociale qu'il faut consolider par tous les moyens dans notre pays,


Les signataires de la présente déclaration, tous membres du CAP, réunis le vendredi 24 mars 2017, craignant une fragilisation des Institutions de la République, suite à une éventuelle impossibilité du gouvernement à honorer toutes les promesses faites aux différents syndicats et particulièrement à toutes les couches socio-professionnelles en grogne,



Demandent au Président de la République, de tout mettre en ?uvre pour éviter à notre pays qui n'a pas encore fini de panser ses plaies, une autre situation conflictuelle qui pourrait aboutir à une guerre civile,


Invitent à cet effet, le Président de la République à mettre en ?uvre une plate forme de CONCERTATION NATIONALE SOUVERAINE qui regroupera autour d'une table, tous les Ivoiriens afin de trouver des solutions définitives et durables aux différents problèmes qui sont posés pour sauver la Démocratie et la Paix en Côte d'Ivoire,


Appellent à la mobilisation, de toutes les forces vives de la Nation, les partis politiques, les formations syndicales, les Ivoiriens de la diaspora, les exilés, les Associations ainsi que tous les citoyens à se tenir prêt pour la restauration de la paix, de la concorde et la République.


Fait à Abidjan, le vendredi 24 mars 2017
La Coordination pour une Alternative Pacifique

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