lundi 17 decembre 2018 par Twins

Gnambro : terme malinké auquel il est attribué différentes significations.
Une signification retient que gnan renvoie à visage, face et bro , à main; donc la force. La combinaison de ces mots donne visage qui fait peur pour que tu paies .
Une seconde signification attribue à ce terme la signification de ma main .

Dans tous les cas, les gnambros sont cette horde de gros bras qui rackettent dans les transports urbains d'Abidjan. Des personnes en conflit avec la loi. Des rabatteurs. Armés de bâtons, de poings américains, de lance-pierres, ou de dents de caïman, une sorte de pieux pour crever les roues des véhicules, ils sont la bête noire des conducteurs de wôrô-wôrô ou de gbaka.
À l'origine, il s'agissait d'une solution pour désengorger les gares, mais les gnambros font désormais régner la terreur sur le milieu du transport en commun.
Leur toile de mafieux est tellement bien tissée que les gnambros défient impunément les autorités. A croire qu'ils semblent bénéficier d'un ?'sauf-conduit'' qui leur donne le droit de ?'lourbardiser'' le secteur du transport ivoirien.
Avec les gnambros , nous voilà de plain-pied dans les problèmes du secteur du transport en Côte d'Ivoire Du transport routier au transport aérien, en passant par le transport fluvial, maritime et ferroviaire. Gnambrotage tous azimuts !

De fait, le transport dans notre pays est un domaine à fort potentiel pour notre économieMais un domaine miné par l'indiscipline, le racket et la corruption à ciel ouvert Grambrotiquement !
Le secteur du transport routier et plus particulièrement celui du transport privé, connait de nombreux problèmes. Ce sont généralement des difficultés structurelles, organisationnelles et fonctionnelles. Elles sont aussi liées au racket, à la corruption à grande échelle, à la violence, au manque d'encadrement et de contrôle des différents acteurs du secteur. Rien que de la gnambroterie !
D'un côté, l'Etat interdit. De l'autre, les démembrements du même Etat prélèvent des taxesdes fois, sans aucune prestation en contreparties. Cacophonie gnambrotique !
Le transport fluvial n'offre guère un visage plus reluisant
Les sociétés privées formelles se plaignent de la concurrence déloyale que leurs feraient les pinasses et les pinassiers. Ces derniers, informels, qualifiés de wôrô-wôrô lagunaires , se disent légitimes car, non seulement répondraient à un besoin social, mais paieraient les taxes mises en place par l'Etat. Là aussi, palabres et incompréhensions gnambrotales !
Le secteur aérien présente, quant à lui, des compagnies en majorité déficitaires, des liaisons aériennes insuffisantes, des infrastructures vieillissantes et insuffisantes, et là encore, des problèmes de taxes et autres impositions à n'en point finir. Qui renchérissent les coûts du billet d'avion Des taxes à forte odeur gnambrophilique !
Au niveau du transport ferroviaire, la dégradation avancée et la vétusté des structures, des infrastructures et des équipements (d'Abidjan à Ouagadougou puis à Niamey en passant par Bouaké) l'emportent sur la volonté des nouveaux dirigeants à faire de la performance.
De nouveaux projets de réhabilitation et d'extension ont donc été instruitsAvec des risques de gnambrotisation à l'horizon !
Gnambros par ci Gnambros par-là ! Quel casse-tête !?
En perdre le nord ? Pas de si tôt et pas pour autant
Malgré cette gnambrogie , le Ministre Amadou KONE a le sommeil tranquille.
Lui, le géographe, qui, rapidement, a fait la cartographie des problèmes de son secteur. Dépistage gnambrographique !
L'homme peut également compter sur sa simplicité, sa détermination et son pragmatisme d'une part, et sur une expérience professionnelle qui lui permet d'apprécier à la fois la forme et le fond du milieu des transports en Côte d'Ivoire, d'autre part. Approche par gnambrotude !
Assainir le secteur du transport et repositionner la Côte d'Ivoire comme un hub en matière de transport dans la sous-région. Tel est l'objectif affiché dans le fond.
En un mot comme en mille, il s'agit de fermer la gnambrothèque !
Dans la forme, les rencontres, séminaires et autres ateliers ne se comptent plus, pour faire passer la vaste réforme dont le but est d'organiser et de moderniser ledit secteur afin de lui permettre de contribuer plus significativement au produit intérieur brut. Antignabrotiquement !
Dématérialisation des procédures du guichet unique, mise en place d'une prime à la casse, exigence du compteur dans les taxis, contrôle automobile par radar, vidéo-verbalisation, etc afin que le secteur du transport apporte sa part à l'édification d'une économie performante. Que de chantiers ! De quoi développer la gnambrophobie !
TWINS 18 vous transporte dans les dédales de cette gnabromania et sur les traces de.Amadou Koné.
Suivons le donc
Bonne gnambro lecture et à très bientôt !

Par Charles ZOKO SEBE
Rédacteur en chef