mercredi 28 mars 2018 par Twins

Aklomiabla !, dans une de nos langues en Eburnie, signifiant si tu m'aimes (vraiment), viens me (re)trouver là où je réside .

Aklomiabla !: C'est le nom d'un des nombreux quartiers précaires d'une des communes de la ville d'Abidjan, dont l'habitat et les conditions de vie défient toutes les règles de l'urbanisation.
Ces bidonvilles se caractérisent par leur type d'habitat qui ne répond à aucune règle urbanistique. Les quartiers concernés souffrent de l'inexistence de réseaux d'assainissement mais également des principaux services urbains de base.
Malheureusement, ces bidonvilles ne constituent plus une exception. Ce ne sont plus seulement des quartiers marginalisés ne représentant qu'une proportion mineure de la population urbaine. Ils sont en passe de devenir désormais le type prédominant d'établissement humain dans certaines villes et communes de notre pays.
Y vivent, des personnes qui ont du mal à trouver la route qui mène à l'émergenceDes hommes et des femmes qui attendent encore les retombées des fruits de la croissance.

Aklomiabla !, ou si tu m'aimes (vraiment), ou si tu tiens à me voir (vraiment), viens me (re)trouver là où je réside . Invitation, au récepteur, à une démonstration à assumer sa volonté de rendre visite au résident de cette cité.
Ainsi délivrée, le décryptage de cette curieuse exhortation pousse à de véritables cris du coeur : C'est que Aklomiabla ! résume à lui seul, l'épineux problème de l'assainissement, de l'urbanisation, du logement et de la construction en Côte d' Ivoire.

Aklomiabla !, ou les problèmes d'urbanisation et d'assainissement.
L'état des lieux du processus d'urbanisation et sa trajectoire révèlent le manque de contrôle au plus haut niveau de l'explosion démographique, de la macrocéphalie, de la bidonvilisation, de l'étalement urbain, de la patrimonialisation des biens communs, de la violence et de l'insécurité urbaines ainsi que leurs corollaires, chômage, pauvreté, risques sanitaires.

Aklomiabla !, ou l'épineux problème du logement
On ne compte plus les ménages concernés par la question du logement social du fait des revenus bas et modestes d'une part et du fait de l'irrégularité de ces revenus pour la majorité des travailleurs actifs du secteur informel, d'autre part.
Avec l'exode rural grandissant, l'offre de logements est de loin inférieure à la demande. Dans ce contexte, loger convenablement tout le monde apparaît comme un défi qui interpelle l'imagination. Aklomiabla ! ou les problèmes du financement et du foncier
S'il est vrai que le volet financement est le n?ud gordien du problème, la question foncière se pose aussi avec acuité, rendant ainsi encore plus difficile la construction en masse de 250.000 logements prévus par le gouvernement d'ici à l'horizon 2020.
En effet, au niveau du système bancaire de notre pays, les prêts au logement par les banques sont en proportion marginale par rapport à l'ensemble des crédits octroyés à l'économie, mettant en relief la problématique du financement du logement.
Concernant le foncier, la majorité des bénéficiaires ne détenant que des lettres d'attribution de terrains non immatriculés au livre foncier, la proportion de titres de propriété foncière définitifs hypothécables est donc faible et ne favorise pas l'émergence de marchés hypothécaires, voire de caisses de refinancement hypothécaire dynamiques.
En outre, il existe encore de la confusion entre le droit coutumier et le droit positif, toute chose à l'origine des litiges fonciers entre l'Etat et les propriétaires coutumiers. A ce niveau, la lenteur, aussi bien dans la mise à disposition du foncier aux promoteurs que dans les procédures des purges des droits coutumiers et les incertitudes qui entourent le programme des logements sociaux, ainsi que la lenteur dans la mise à disposition des infrastructures primaires (VRD primaires), sont à déplorer.
D'où l'insécurité foncière qui justifie la difficulté des bailleurs à financer le foncier et l'habitat.

Pour s'attaquer à tous ces problèmes, nos gouvernants ont trouvé en Claude Isaac DÉ, l'homme de la situation.
Pour ce faire, depuis le 10 janvier 2017, le chef du gouvernement lui a demandé de poser ses valises au ministère de la Construction, du Logement, de l'Assainissement et de l'Urbanisme.
De fait, l'ancien président du Comité national de pilotage des partenariats public-privé (CNP-PPP), est un habitué des dossiers en relation avec ses nouvelles attributions.
Puisque depuis mai 2011, celui pour qui les instances de la Banque mondiale n'ont plus de secret (il y a régulièrement séjourné depuis 1993 en diverses qualités), flirte à la Présidence de la République et à la Primature avec les chantiers de la construction, du logement, de l'assainissement et de l'urbanisme.
C'est certainement ce qui a présidé à sa nomination à la tête de ce département ministériel.
Avec sa longue expérience de travail en équipe dans un environnement culturel diversifié et des contacts excellents et variés avec le secteur privé, l'administration publique, les associations, les organisations non gouvernementales et les institutions financières internationales bilatérales et multilatérales, nul doute qu'il fera des prouesses dans l'élaboration de politiques et de stratégies pour permettre aux habitants de Aklomiabla ! de voir poindre à l'horizon, les prémices de l'émergence 2020.

Twins magazine, pour cette seizième livraison, veut se faire l'écho de cette espérance. En faisant un zoom sur le secteur de la construction, du logement, de l'assainissement et de l'urbanisme. Avec à la Une, Claude Isaac DÉ, premier responsable en charge de ces questions.

Isaac DÉ, Aklomiabla ! . Isaac DÉ, si tu nous aimes vraiment, viens nous trouver ici ! , semblent lui dire en choeur, les Ivoiriens en mal de logement.

Accompagnons-le donc avec TWINS 16 !

Bonne lecture et à très bientôt.
Par Charles ZOKO SEBE
Rédacteur en chef
zokosebe@yahoo.fr