vendredi 12 octobre 2018 par WANEP

Le WANEPCI a présenté au cours d'une conférence de presse qui a eu lieu le jeudi 11 octobre 2018, à l'Hôtel la Rose Blanche d'Abidjan, son rapport à mi-parcours du monitoring de la vie politique et de la presse durant les élections locales couplées. Ce rapport qui s'inscrit dans le cadre du projet ?'Appui à la participation citoyenne de la population pour des élections locales inclusives et apaisées'', avec l'appui technique et financier du PNUD et du Fonds des nations unies pour la consolidation de la paix (PBF), a été présenté par Mme. Kamara D. Mylène Epse Soro, Coordinatrice Nationale du WANEP.
Nous vous livrons ci-dessous le bilan à mi-parcours du WANEP CI sur les élections locales couplées :
 A la suite de la collecte des données et de l'Analyse des données par des experts en Sécurité, crimes et criminalité ; en science politique.
Résumé de l'Etat des lieux
Ce que nous pouvons dire à la suite de la collecte et de l'analyse des données est que, prise globalement, la campagne est paisible. Néanmoins des violences ont éclatées dans certaines localités aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays. En effet, débutée le 28 septembre 2018 les premières violences majeures ont été observées le 3 octobre 2018 à LAKOTA puis se sont multipliées pendant le week-end des 6 et 7 octobres. Ces violences sont plus liées aux élections municipales que régionales. Nous comprenons que la taille d'une commune étant plus réduite, les acteurs se connaissent mieux, nous avons plus d'informations sur les activités des adversaires et cela génère plus de passion
Une cartographie des conflits met en évidence des zones qui ont connu des conflits ouverts. Ce sont notamment les localités de Lakota, Guiglo, Gagnoa, Divo, Daloa, Bediala à l'ouest mais aussi les localités d Agboville, Didiévi et Arrah pour ce qui concerne l'intérieur du pays. Le district autonome d'Abidjan n'est pas en reste avec des violences à Koumassi, Abobo, Port Bouet, Plateau et Anyama
En plus des zones qui ont connu des conflits ouverts certaines zones comme: Danané, Duekoue, Blolequin, (Les baoulé dans les villages Guérés) Tai, San-Pedro, Korhogo, Bondoukou (Gontougo) Region de la Mé (fortement FPI derrière Indépendant et PDCI), Bouna (Boukani 2 lobi candidats) sont des zones potentiellement potentiellement conflictuelles en raison du fait qu'elles connaissent habituellement des conflits pendant les élections ou en raison de l'actualité plus ou moins récente

Après avoir fait la cartographie des conflits, les experts ont analysé les facteurs majeurs à l'origine des incidents et en ont retenu 5
Facteurs à l'origine des incidents
? Les élections locales de 2018 sont en elles-mêmes un enjeu pour les élections présidentielles de 2020
? Zones à fort enjeux stratégiques : Abobo (peuplee), commerciale, finance les partis politiques, soutien de la rébellion), Plateau, Port Bouet (bastion PDCI) Bouaké (2 ministres engagés)
? La cassure au sein du RHDP qui a créé des zones à forts enjeux politiques Abobo, Bouaké
? Facteurs liés au choix des candidats par les partis politiques (Abobo, Gagnoa, Bouaflé, Touba, Bouaké)
? Les conflits communautaires dont les conflits fonciers laissent des zones promptes à l'ébullition
? Les facteurs historiques liés à la crise post-électorale avec comme une des conséquences la montée de l'incivisme. C'est toute la zone Ouest; Bouaké (capitale de la rébellion), Abobo (Théâtre des conflits lors de la crise post-électorale)
Après avoir identifié les facteurs qui ont favorisé la multiplicité des incidents une analyse des acteurs a été faite avec leurs responsabilités. Certains de ces acteurs jouent un rôle actif dans la survenance de ces incidents. D'autres par contre ont péché par insuffisance d'action, parcequ'ils ont quelque peu failli à leur mission. Ces acteurs peuvent donc d'une façon ou d'une autre contribuer à estomper ou du moins à réduire les incidents. Tout le processus est donc interrogé.
Les responsabilités
? Responsabilité directe
Acteurs politiques
Des discours identitaires, incitation à la violence physique, insuffisance de la formation des militants, discours basés sur l'ethnicité, manipulation de leurs cibles
Militants
Incivisme des militants, manque de cultures démocratique, intolérance

? Responsabilité indirecte
L'Organe de Gestion des élections
Alerte, à l'écoute, pro active, à l'écoute de la société civile des candidats et des acteurs, les ressources pour être maitresse de la sécurité, avoir une meilleur maitrise de la sécurisation du processus, avoir une meilleure réglementation / monitoring propre de des activités des candidats
La société civile
Etre plus vigilante, forte capacité de plaidoyer, autonomie, d'organisation, pro-active
Les media
Etre juste, professionnels, ne pas rapporter les propos incendiaires
La presse écrite est restée en retrait des discours incendiaires pour les élections
? Responsabilité pendant et après les élections
Forces de l'Ordre
Assurer la sécurisation des élections, être professionnel, ne pas s'impliquer dans les élections, sécuriser les élections de façons professionnelle (cas de Vavoua)


Justice et transparence, être équitables,

Scénarios possibles
2 scénarios possibles
Scénario catastrophe
Les recommandations non respectées
Les forces de l'ordre ne réussissent pas à contenir les violences au cours du processus, violence peut naitre dans une localité et contaminer les autres

Scénario idéal
Tous les acteurs s'impliquent positivement. Les élections sont paisibles. La population participe massivement au vote. La paix se consolide jour après jours.

Recommandations
Partis politiques et candidats
Donner des consignes aux candidats pour un langage non violent
Se concentrer sur ce chacun veut réaliser dans sa localité
Donner des consignes de civisme aux militants
Respecter le code de bonne conduite.
Utiliser la voie légale en cas de contestation.
CEI
Etre alerte, pro-active, à l'écoute de la société civile, des militants et candidats
Interpeler les candidats qui s'éloignent du code de bonne conduite
Améliorer le professionnalisme des agents de bureaux de vote
Se donner les moyens de publier les résultats dans les meilleurs déplais
Renforcer la communication avec la population et les candidats
Société Civile 
Contribuer à renforcer l'Autonomie de la CEI
Se donner les moyens pour sensibiliser et former la population même en dehors des périodes électorales

Les media
Etre juste, professionnels, ne pas rapporter les propos

A la population
S'intéresser aux élections. Se donner les moyens d'y participer. S'auto former en famille pour la non-violence. Aller vers les informations. Choisir les candidats en connaissance de cause. Faire des choix responsables.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023