jeudi 29 novembre 2018 par HCR

Excellence Monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, représentant le Ministre des Affaires Etrangères ;
Madame la Présidente de la Commission Nationale des Droits de l'Homme de Côte d'Ivoire ;
Madame la Directrice de la Direction d'Aide et d'Assistance aux Réfugiés et Apatrides, DAARA ;
Messieurs les Préfets ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des différents ministères;
Mesdames et messieurs les représentants des pays d'asile ;
Chers collègues du Système des Nations Unies;
Mesdames et messieurs le Journalistes ;
Chers Invités ;
Mesdames et Messieurs;

Permettez-moi tout d'abord de m'acquitter d'un devoir, celui de vous présenter les excuses de la Représentante Régionale du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en Afrique de l'Ouest, Mme Liz AHUA qui devrait personnellement conduire la délégation du HCR à cette importante réunion consacrée aux réfugiés ivoiriens, mais qui n'a pu être des nôtres ce jour, en raison d'un certain nombre de contingences qui ne lui ont pas permis d'effectuer le déplacement d'Abidjan .

Aussi, m'a-t-elle chargé Monsieur le Ministre, de vous faire part de ses excuses et de vous transmettre ses salutations les plus chaleureuses.

Ces salutations vont également à l'endroit des hauts responsables de l'Etat ivoirien, des représentants des Pays d'asile, des Partenaires, des Chefs d'Agence ainsi qu'à tous les collègues du Système des Nations Unies dont l'engagement et le sens de responsabilité ont permis le retour de milliers de réfugiés ivoiriens dans leur beau pays, la Cote d'Ivoire qui abrite cette réunion.

A vous toutes et tous, je souhaite le traditionnel ?'AKWABA'' comme il est d'usage en terre ivoirienne.

Excellence Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs,

A une période douloureuse de l'histoire de la Cote d'Ivoire, ses filles et fils ont dû quitter le pays pour se mettre à l'abri des violences qui y avaient cours à cette période, et ont trouvé asile dans des pays frères qui leur ont ouvert leurs portes, leurs bras, au nom de la solidarité africaine.

Depuis 2011, à la faveur du rétablissement de la sécurité et de la paix en Côte d'Ivoire, des milliers d'Ivoiriens qui ont trouvé asile au Ghana, en Guinée, au mali, au Togo, sans attendre une quelconque assistance de la communauté internationale, ont pris le chemin de retour, poussant ainsi leur pays la Cote d'Ivoire, les pays dits d'asile et le HCR à conclure des Accords Tripartites qui constituent un cadre juridique par excellence consacré aux modalités du retour volontaire des réfugiés dans leurs pays, dans la sécurité et la dignité.

Il y a de cela deux ans, en juillet 2016, s'était tenue dans cette même capitale ivoirienne Abidjan, une réunion sur la même thématique à savoir, les ?'solutions durables pour réfugiés ivoiriens''. A cette date, l'on dénombrait 250.000 réfugiés ivoiriens qui étaient retournés dans leur pays, dont 52.000 qui avaient bénéficié de l'appui de la Cote d'Ivoire, des pays d'asile et du HCR dans le processus de retour.

A la date d'aujourd'hui, l'effectif des réfugiés ivoiriens qui ont regagné leur pays dans le cadre des Accords Tripartites, est passé à 71.000, soit une augmentation de 37% dont toutes les parties que nous sommes, impliquées dans ce processus devraient se féliciter.

Excellence Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs ;

La Réunion Régionale de 2016 s'était achevée par l'adoption de plusieurs recommandations dont la principale a porté sur le renforcement des mesures incitatives en vue du retour des réfugiés ivoiriens dans leur pays. Certaines de ces mesures sont relatives à l'augmentation et à l'harmonisation du paquet de retour, au renforcement des projets de réintégration avec en toile de fond, une intervention marquée de l'Etat et des acteurs de développement dans des projets en zones de retour des réfugiés ivoiriens, l'intensification des échanges et de la communication entre la Côte d'Ivoire et les pays d'asile à travers les visites ?'Go and See'' et ?'Come and Tell'', les rencontres transfrontalières, des réunions de la Commission Tripartite.

Depuis cette date, bon nombre de ces recommandations ont été mises en ?uvre, ce qui justifie ce taux élevé de retour ci-dessus mentionné.

Pour autant, et selon les statistiques de la sous-région, il reste encore environ 23.000 dans les pays d'asile, un chiffre qui ne prend pas en compte les demandeurs d'asile en Angola, dont l'effectif est estimé à 6000.

Excellence Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs,

L'initiative de tenir la Réunion Régionale des 28 et 29 novembre 2018 émane des autorités ivoiriennes. La décision d'organiser cette réunion a été prise lors d'une rencontre qui a eu lieu en octobre 2018 à Genève, en marge de la Session de l'EXCOM, entre les autorités ivoiriennes, celles des pays d'asile et le HCR.

L'objectif principal de cette réunion, tel que convenu par toutes les parties, est de dresser une feuille de route dynamique qui puisse les conduire vers la résolution définitive de la situation de ces 23.000 réfugiés ivoiriens.

Il est donc question, pour la Cote d'Ivoire, les pays d'asile et le HCR de frayer d'autres chemins, d'explorer des voies autres que celles jusqu'à présent utilisées qui permettent aux filles et fils de la Cote d'Ivoire de retourner dans leur pays. Ce qui implique la mise en place de nouvelles stratégies, la définition des objectifs novateurs, la mobilisation des ressources, le recours à d'autres acteurs notamment les partenaires au développement, le secteur privéqui permettront de réaliser ces objectifs.

C'est ensemble, dans une dynamique de partenariat que nous parviendrons à relever ce défi.

Trouver des solutions à la situation des 23.000 réfugiés nécessite une prise en compte de la spécificité de chaque pays d'accueil, ce d'autant plus que les réfugiés qui y vivent des années durant, y ont développé de nouvelles habitudes, et y ont créé de nouvelles communautés de vie peuvent être amenés à prendre de décisions de s'y installer définitivement. Dans de telles circonstances, ces pays d'asile devront prendre des mesures appropriées, répondant aux normes internes, mais également aux textes régionaux et internationaux en la matière, pour assurer l'intégration de ces réfugiés.

Nous nous réunissons aujourd'hui trois mois après l'Ordonnance portant amnistie prise par le Président de la République de Côte d'Ivoire qui devrait entre autres contribuer à booster le retour de certains réfugiés. Une communication par les autorités ivoiriennes autour de ce texte s'avère indispensable pour permettre aux réfugiés de se déterminer par rapport au retour.

Mesdames et Messieurs,

Dans la quête de solutions novatrices au processus de retour, le HCR en partenariat avec les Etats, a mis en ?uvre une stratégie basée sur l'intervention monétaire 2016-2020 dont le but est d'élargir et de systématiser l'utilisation des interventions en espèces en tant que modalité d'assistance et de prestation de services, offrant une plus grande dignité de choix aux réfugiés et aux autres personnes relevant de sa compétence.

A ce titre, nous sommes en train de développer au niveau de la Côte d'Ivoire un projet de connectivité communautaire en lien avec les pays d'asile, qui a pour objectif d'inclure le transfert mobile comme une option de mise à disposition du paquet de retour des rapatriés en vue d'améliorer leur inclusion financière et numérique.

En remerciant les autorités ivoiriennes, les partenaires, tous les collègues qui ont ?uvré à la réussite de cette réunion régionale, je forme le v?u que celle-ci soit marquée par des échanges fructueux couronnés de succès, qui aboutiront à l'adoption de recommandations fortes visant à trouver des solutions appropriées à la situation des 23 000 réfugiés ivoiriens encore présents dans la Sous-Région.



Je vous remercie