lundi 22 juillet 2019 par Le Banco.net

Dans un peu plus d'une année, la Côte d'Ivoire sera à l'heure de l'élection présidentielle. A cette échéance, il faudra trouver un successeur à l'actuel chef de l'État, Alassane Ouattara qui aura alors passé dix ans à la tête de la Côte d'Ivoire, après son élection en 2010, suivie de sa réélection en 2015. C'est déjà l'heure du bilan pour certains. Nous avons rencontré, à ce propos, des leaders de la société civile de pays de la sous-région ouest-africaine. Il s'agit notamment du Burkina, du Mali, du Togo, de la Guinée Conakry et du Sénégal. Et voici ce que les uns et les autres nous ont confié.

Mandiaye Gaye (Société civile, Sénégal)
Retour de la paix et reconstruction
Le président Ouattara a accédé au pouvoir dans des circonstances tumultueuses, à l'issue d'une guerre civile meurtrière avec un bilan macabre, fait de nombreuses victimes civiles et militaires. Une guerre civile avec de l'ingérence étrangère et l'implication de la communauté internationale à travers les Nations unies. Cette crise grave et regrettable a laissé des stigmates profonds au sein de la nation ivoirienne. Et jusque-là, cette crise divise la classe politique ivoirienne en deux camps antagoniques difficilement réconciliables. Une partie de la classe politique ivoirienne reste toujours amère, notamment le camp des vaincus qui n'a pas digéré la façon dont la crise a été réglée par la communauté internationale.
Il faut bien souligner que cette crise ivoirienne a impacté globalement et négativement sur la situation générale du pays dans tous les domaines. Elle a mis le pays dans un état de délabrement très grave tant au plan économique que social. De ce fait, la Côte d'Ivoire qui, dans cette partie de l'Afrique de l'Ouest, était considérée par tout le monde, comme le leader incontesté économiquement parlant, à cause de son économie jusque-là florissante, est traversée par une crise profonde. Il faut faire ce rappel historique pour juger objectivement les dix ans de pouvoir du président Alassane Ouattara.
Cela dit, des dix ans de pouvoir du président Ouattara, il faut en déduire au moins deux, consacrés à la reconstruction d'un pays complètement dévasté par la guerre. C'est un pays en lambeaux avec les désastres de la guerre et ses conséquences incalculables que le président Ouattara doit faire renaître et reconstruire.
L'étape de pacification du pays et réconciliation des belligérants a été menée laborieusement par le président Ouattara avec la contribution décisive des Forces nouvelles de Guillaume Soro. Et, au fur et à mesure, la paix revenait à petits pas et offrait donc, les conditions favorables aux travaux, de reconstruction, d'être menés avec satisfaction. C'est ce processus qui a conduit au résultat que connaît actuellement la Côte d'Ivoire sous le président Ouattara.
Le président Ouattara a lancé la reconstruction de la Côte d'Ivoire et, amorcé la relance de l'économie, dans son sens le plus large. Tout ce travail de reprise et de remise en ordre se faisait parallèlement avec la réconciliation nationale et le retour des populations déplacées qui avaient abandonné leurs localités à cause de la guerre. L'accent a été mis sur le retour à la paix définitive afin de mettre en confiance les populations pour qu'elles puissent recommencer à travailler en vue de la relance des activités économiques.
Le président Ouattara après avoir terminé son premier quinquennat et réalisé quelques-uns des objectifs qu'il s'était assignés, s'est engagé maintenant pour la consolidation des acquis du premier dans son second. Et l'on constate de manière palpable le résultat de ses efforts déployés depuis le début de son magistère. C'est ainsi que l'on note une reprise de la croissance économique qui était de 7,4% en 2018 et une projection de 7,7% pour 2019. ce résultat est bien traduit par cette étude qui rapporte avec un taux de croissance à 7,4% en 2018, la Côte d'Ivoire a réalisé une performance parmi les plus élevées de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA). Depuis quelques années, le pays poursuit sa dynamique de croissance ; plus rien ne l'arrête, au point qu'il est envié par de nombreux pays[1] [1].
Enfin, à propos du président Alassane Dramane Ouattara, que certes, je ne connais pas, je dois reconnaître la constance de sa position d'être homme de la droite dans l'opposition et de le rester aussi au pouvoir contre vents et marées, mais avec un patriotisme économique incontestable. Ensuite, sauf erreur de ma part, il ne s'est pas accaparé tout le pouvoir et toutes les richesses de son pays avec les siens et n'a pas non plus mis en prison ses opposants politiques. C'est la preuve qu'il ne triche pas avec son peuple et s'est présenté à lui tel qu'il est.
Je me désole de constater que c'est tout le contraire avec certains dirigeants africains, particulièrement, ceux-là qui se proclament fervents militants de gauche et des révolutionnaires purs et durs tant qu'ils sont opposants. Mais une fois qu'ils accèdent au pouvoir, ils sont pareils ou même pires que la droite réactionnaire apatride, dans leur comportement. Dans cet ordre d'idée, quelquefois, ces fameux autoproclamés de gauche révolutionnaire, au pouvoir, se renient totalement et deviennent les pires dictateurs qui modifient les Constitutions en place à leur faveur. Je vous livre pour illustration quelques noms, comme des exemples vivants tout près de nous, à savoir les présidents : Laurent Gbagbo, Alpha Condé, Abdoulaye Wade, Macky Sall, Kabila, Eyadema, Denis Sassou Nguesso et j'en passe. D'ailleurs, certains refusent l'application de la limitation des mandats à deux, au prix d'une guerre civile, même si la constitution l'a bien stipulée de manière nette et claire.
Le développement d'un pays ne peut être réalisé que dans le cadre ou les conditions d'une paix, durable. Le cas de la Côte d'Ivoire sous Ouattara en est une parfaite confirmation. C'est certainement en adéquation avec cette assertion que le président Ouattara a mis tous ses efforts sur la recherche, à tout prix, de la paix dans son pays. C'est ainsi qu'il a pu ramener d'abord la paix dans son pays, le reconstruire dans tous les domaines : économique, social, militaire et sécuritaire et, en même temps, réussir la réconciliation nationale.
Un tel enseignement doit servir de leçon à tous les dirigeants du continent africain afin que la paix dans leurs pays soit parmi les premières priorités. Il est fort regrettable que les guerres et, en général, la violence gratuite soient, incontestablement, une remarque qui colle, malheureusement au continent africain plus que tout autre. Et le plus grave qui plus est les guerres et les violences sont internes et se passent entre Africains dans le même pays ou entre pays voisins. Autrement dit, les Africains s'entretuent et s'auto-éliminent bêtement sans s'en rendre compte ou plutôt rien que pour le pouvoir. Comme si, les dirigeants africains notamment politiques ne sont pas capables de comprendre et de réaliser que le développement est absolument antinomique à la guerre et à la violence en général. Une autre remarque fondamentale, mais, qui est liée à la première et la confirme parfaitement, l'Afrique est le continent le plus riche en toutes ressources et le plus pauvre, pourquoi ? Mais à cause des guerres esclavagistes, de conquêtes coloniales hier et internes, aujourd'hui.
Voilà de manière succincte et ramassée, ce que je peux dire sur les dix ans de pouvoir du président Alassane Dramane Ouattara. ... suite de l'article sur Le Banco.net