par Soir Info
Pascal Affi N'Guessan a pris la serpillière pour nettoyer le Secrétariat général du Front populaire ivoirien (Fpi) de ses farouches opposants.
Il a, pour ainsi dire, procédé à un réaménagement du gouvernement du Fpi, balayant ses adversaires de leur poste. Résultat : l'ordre protocolaire a été complètement chamboulé. Dans la liste, rendue publique le samedi 28 février 2015 par le quotidien Notre Voie, on note aisément que l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo a enlevé Sangaré Abou Drahamane et Simone Ehivet Gbagbo, respectivement aux postes de 1er vice-président chargé de la stratégie et de la politique générale du parti et de 2ème vice-présidente chargée de la vie du parti.
Au poste de 1er vice-président, Affi N'Guessan a mis son Directeur de campagne, Marcel Gossio. Il l'a chargé de la Coordination des actions pour la libération de Laurent Gbagbo. Une fonction qui avait été attribuée dans le précédent Secrétariat général à Amon Ago Marthe, en tant que 12 ème vice-présidente. A la 2ème vice-présidence, l'ex-maire de Bongouanou a placé l'un de ses hommes de main en la personne de Voho Sahi Alphonse. Il est chargé de l'actualisation du projet de société et du suivi de la politique sociale. Dans le Secrétariat général formé le 14 août 2014, Miaka Ouretto Sylvain occupait la 3ème vice-présidence chargé de la politique économique et financière. Dans celui du 27 février 2015, c'est Dedi Adèle qui y est, mais elle est chargée des relations avec les partis politiques, les syndicats et les organisations de masse. Tout comme les autres frondeurs , Akoun Laurent n'est plus le 4ème vice-président du Fpi. A cette place, Affi N'Guessan a nommé Bouabré Abane Yvone en la chargeant des Tic et des infrastructures économiques. Au niveau des Secrétaires généraux adjoints, des Secrétaires nationaux techniques et des Secrétaires nationaux chargés des régions, plusieurs pro-Affi ont fait leur grande entrée.
Avec la publication de l'intégralité du nouveau Secrétariat général du Fpi, prévue pour ce lundi 2 mars 2015, on saura quelle place protocolaire occupent les barons du Fpi comme Sangaré Abou Drahamane, Simone Gbagbo, Miaka Ouretto, Akoun Laurent, Sébastien Dano Djédjé, Alphonse Douati, Dedy Seri, Marie Odette Lorougnon et autres Gbagbo ou rien .
Au cours d'un échange de messages téléphoniques, le dimanche 1er mars 2014, Sanogo Mamadou, le Directeur de la communication d'Affi N'Guessan, promu Secrétaire national chargé de l'administration du parti, a assuré que Simone et Sangaré ne sont pas écartés du Secrétariat général du Fpi.
De son côté, la Secrétaire générale et Porte-parole, Agnès Monnet a donné, dans un communiqué publié dans Notre Voie du week-end, les raisons de ce réaménagement technique . Cette décision est motivée par la volonté du président du parti de mettre fin à la crise interne et rétablir le fonctionnement régulier des organes du parti , a expliqué Mme Monnet, soulignant qu'à l'issue de toutes ses initiatives de conciliation , M. Affi a décidé de réaménager le Secrétariat général et de convoquer une réunion du Comité central ordinaire le 7 mars 2015. Le président du parti a procédé au réaménagement du Secrétariat général conformément aux prérogatives que lui confèrent les textes (article 42, alinéa 4 et 5 des statuts) afin de mettre fin à l'indiscipline et aux actes de défiance qui menacent la cohésion du parti et compromettent son fonctionnement normal. Le nombre des membres du Secrétariat général reste inchangé par rapport à l'équipe précédente , a-t-elle précisé.
Les deux non du Comité de contrôle
Le Comité de contrôle, présidé par Pr Hubert Oulaye, n'entend les choses de cette oreille. Un : il a rejeté la convocation d'un Comité central ordinaire, réclamant plutôt un Comité central extraordinaire. Deux : Hubert Oulaye a jugé le réaménagement technique d'Affi de nul et non avenu. Le Comité de contrôle voudrait ici rappeler que la convocation d'un Comité central extraordinaire, à la demande soit de deux tiers des membres du Comité central, soit du Comité de contrôle (articles 37-2, 47-2-3 et 4 des Statuts et 16-2 du Règlement intérieur), ne dépend nullement du bon vouloir du président du parti mais est obligatoire en ce qu'il ne dispose en cette matière que d'une compétence liée. Le président du parti est tenu de convoquer ces sessions extraordinaires, qu'il soit d'accord ou pas ! Par conséquent, la non-convocation des sessions extraordinaires formellement et régulièrement demandées par le Comité de contrôle depuis le 8 décembre 2014 d'une part et par les deux tiers (2/3) des membres du Comité central depuis le 21 janvier 2015 d'autre part, relève purement et simplement de la forfaiture , a craché Pr Hubert Oulaye dans une déclaration datée du 1er mars 2015.
Par cet acte délibéré de refus de convocation d'une réunion statutaire demandée par deux organes centraux du parti, le président du parti a fait la preuve de sa défaillance, fait prévu par l'article 60 du titre IV (défaillances et mesures disciplinaires) du règlement intérieur. Cette défaillance manifeste ainsi que ses conséquences devront donc être analysées au regard des textes pertinents , a martelé l'ex-ministre de la Fonction publique de Laurent Gbagbo. ... suite de l'article sur Soir Info