mardi 24 avril 2007 par Fraternité Matin

Exploitant une information anonyme, les agents de la police criminelle ont fait une descente fructueuse, hier matin, dans un appartement à Abobo Anador. Ils y ont, en effet, déniché des faussaires qui, depuis plusieurs mois, confectionnaient diverses pièces administratives natures qu'ils vendaient aussi bien à des nationaux qu'à des étrangers de la sous-région. Deux membres de la bande de faussaires dont le nombre reste à déterminer ont été appréhendés sur les faits. Il s'agit de Kamagaté Kader né le 4 avril 1980 à Abobo, et de Kamagaté Soufouna, étudiant en arts plastiques, né en 1975 à Bouandougou, dans le département de Mankono. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Kamagaté Kader et ses acolytes sont à la tête d'une véritable administration parallèle. Dans l'appartement qu'occupe Kamagaté Kader au 3ème étage d'un vieil immeuble à Abobo Anador, la police a découvert des milliers d'imprimés vierges du certificat de nationalité ivoirienne, du nouveau permis de conduire, des cartes grises de véhicules, des extraits de naissance, des formulaires du bulletin n°3 du casier judiciaire. Beaucoup de formulaires sont déjà confectionnés pour le compte de " clients ". Au nombre des documents saisis, figurent un important lot de cartes d'identité vertes, des attestations d'identité, des permis de conduire internationaux, des passeports ivoiriens. Les faussaires qui ont plusieurs cordes à leur arc, délivraient aussi des attestations de réussite au BEPC. Ils détiennent des certificats de célibat et dans le même temps, ils délivraient des certificats de capacité à se marier à ceux des étrangers qui contournent la justice pour les solliciter. Interrogé, Kamagaté Kader reconnaît sans détour sa responsabilité dans les faits qui leur sont reprochés. Il dénonce un certain Vadji Soumahoro, qu'il appelle son " vieux père " en fuite, d'être le cerveau de la bande. Le bandit à col blanc explique, que les pièces confectionnées sont vendues à la tête du client et selon l'importance du document demandé. Si le certificat de nationalité ivoirienne est vendu à 1500 F, le permis de conduire s'obtient tout au plus à 10.000 F. Pour la confection des documents, les faussaires sont équipés d'un ordinateur, d'un scanner et d'une imprimante. Ils se sont fait établir une multitude de cachets et de tampons des services publics ainsi que les signatures de différentes personnalités de la justice, de la police, de la mairie, etc.

Landry Kohon

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