jeudi 26 avril 2007 par Le Front

On a frôlé le pire à Bongouanou. C'est une banale affaire, une altercation entre une jeune fille et un jeune ressortissant burkinabé qui, selon nos sources, a été à l'origine de dégâts matériels et humains. C'est que, depuis le 19 avril dernier, dans un campement nommé Bezou, situé entre trois gros villages du département de Bongouanou (N'guessankro, Niandian et N'zuékokoré), un ressortissant burkinabé, aux prises avec une jeune dame, se serait servi d'une machette pour régler son différend avec cette dernière. En réaction, les Agni du village Niandian dont dépend Bezou, ce campement de Burkinabè, sont allés très forts. Armées de fusils et d'autres objets, les populations ont, dès le lendemain, c'est-à-dire vendredi, fait une descente violente dans ledit campement. Et là, l'inimaginable s'est déroulé. Des coups de fusils ont fait de nombreux blessés dans les rangs des ressortissants étrangers. L'agresseur aurait, selon des sources, été mis sous protection chez le chef du village, sinon ç'aurait pu être le pire. La rumeur de la mort de la jeune fille ayant fait monter les tensions dans les villages agni. Alors que des langues annonçaient de nombreux morts dans les rangs des allogènes, un habitant, joint au téléphone, a démenti l'information faisant état de nombreux morts. Une dame enceinte ayant eu des chocs, a été évacuée à l'hôpital général de Bongouanou, puis plus tard à Dimbokro en raison de l'absence du chirurgien de l'hôpital de Bongouanou. En plus de cette situation, le sous-préfet a dénombré trois (3) blessés légers par balles. Je vous rassure, il n'y a eu aucun mort. C'est une situation qui est sous contrôle depuis les événements. Samedi dernier, j'ai rencontré la communauté agni. Aujourd'hui (ndlr, hier), j'ai rencontré les Burkinabè qui avaient fui le campement et qui s'étaient réfugiés dans les forêts. Ce qui n'était pas fait pour rassurer les Agni qui refusaient d'aller dans les plantations de peur d'être agressés. Nous avons tenu une réunion avec les deux communautés pour rassurer tout le monde. La réunion de réconciliation, elle, aura lieu mercredi prochain à Niandian. J'ai même fait un rapport que j'ai adressé au ministère (ndlr, ministère de l'Intérieur) , a rassuré le sous-préfet de Bongouanou au téléphone. La gendarmerie de la ville a également abondé dans le même sens. L'agent, rencontré, au bout du fil, a été peu alarmiste, même s'il reconnaît que les Burkinabè ont été secoués par la réaction des Agni. La jeune fille vient de sortir d'hôpital. La blessure n'était pas très grave , a déclaré notre interlocuteur. C'est en compagnie du commandant de la gendarmerie de la ville que le sous-préfet a rencontré hier les populations agni et burkinabé. Le sous-préfet qui s'est réjoui de l'esprit de réconciliation qui prévaut en ce moment dans le pays, regrette que cette situation soit intervenue. Heureusement qu'elle trouve un dénouement qui permettra de poursuivre le processus de réconciliation en cours.



Ouattara Abdoul Karim

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