samedi 28 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Kouakou Abonouan Louis dit Empirus est un très proche du Premier ministre Charles Konan Banny. Dans cette interview accordée à "Le Nouveau Réveil", il vient de mettre un terme aux rumeurs. Il a réaffirmé tout son soutien et celui des proches du Premier ministre Charles Konan Banny au Président Henri Konan Bédié, candidat du PDCI-RDA aux prochaines élections présidentielles. Mieux, Empirus dit déjà commencer la campagne pour Bédié.

Kouakou Abonoua Louis dit Empirus, vous êtes l'un des pions forts de l'ex-premier ministre Charles Konan Banny. Depuis quelque temps, il y a beaucoup de bruits qui courent par rapport à l'avenir politique de l'ex-premier ministre. Comment jugez-vous, en tant que proche collaborateur de M. Charles Konan Banny, son départ de la primature ?
Merci de me donner l'occasion de situer un peu l'opinion sur tout ce qui s'est passé dernièrement. Je prends le départ du Premier ministre Charles Konan Banny de la primature avec sérénité. Car pour moi, il est parti conformément à l'évolution de la situation politique en Côte d'Ivoire. Je suis d'autant plus serein que ce départ-là n'est pas le fait d'un quelconque échec ou d'une quelconque lacune que ce monsieur aurait étalés. Il est parti tout simplement parce que le dégel a commencé à s'installer. D'ailleurs, il est pour quelque chose dans ce dégel du climat politique. En Côte d'Ivoire, depuis son arrivée, il a indiqué clairement qu'il s'agissait d'une crise de confiance. Et que le préalable qu'il se fixait, c'était de rétablir cette confiance. Et je pense que l'effet catalyseur de toutes les actions qu'il a posées dans ce sens aujourd'hui, beaucoup ont fait que les deux belligérants qui ont les armes, décident de s'asseoir pour laisser tomber les armes et faire un saut qualitatif pour nous ramener la paix. C'est donc cette logique qui veut que l'ex-Premier ministre qui a bataillé fort pour la paix, tout en restant à équidistance de toutes les chapelles politiques, puisse donc partir tranquillement avec le sentiment du travail accompli et bien accompli. Pour moi, il n'y a rien de nouveau sous le ciel ivoirien. Tout ce que nous attendons de tous nos voeux, c'est que la paix puisse être là, définitivement.

Il y a eu beaucoup de jeunes, de femmes et de personnalités de sensibilités différentes qui étaient autour du Premier ministre pour l'accompagner dans sa mission. Que deviennent la plupart de ces personnes, surtout que l'ex-Premier ministre ne retourne plus à la BCEAO ? Que devient concrètement Empirus qui est en face de nous ?
Pour ne parler que de moi-même, parce que c'est ma situation que je maîtrise mieux, je dois vous dire qu'il y avait un contexte politique dans le temps. Le PDCI-RDA, mon parti, avait fait donc appel à candidatures pour trouver le meilleur cheval aux élections présidentielles d'octobre 2005. Qui n'ont malheureusement pu se tenir. Dans ce cadre-là, tout membre du grand conseil et vice-président de la JPDCI que je suis, j'ai pris la tête d'un groupe de jeunes pour appeler à l'arrivée de M. Charles Konan Banny dans la famille politique du PDCI-RDA afin que ce monsieur puisse venir briguer l'investiture de ce parti. A cela, militaient beaucoup de raisons. Malheureusement, les fonctions qu'occupait entre-temps M. Charles Konan Banny ne lui ont pas permis de venir à Abidjan. On n'a pas besoin de revenir là-dessus. Entre-temps, le PDCI a fait sa convention et a trouvé le meilleur cheval en la personne du Président Henri Konan Bédié. Et après ça, nous sommes allés, après la nomination de M. Charles Konan Banny en sa qualité de Premier ministre, salué le président de la JPDCI, KKB, à son bureau. Là-bas, nous lui avons dit tout simplement que nous venons reprendre le travail là où nous l'avons laissé. Et que pour nous, désormais, le PDCI avait un candidat du nom de Henri Konan Bédié. Et rien d'autre. Et comme entre-temps, il n'y a pas de nouvelle convention, le Président Bédié, jusqu'à nouvel ordre, demeure le candidat du PDCI. Que moi je soutiendrai aux élections qui se profilent à l'horizon. Donc, on n'a pas à s'interroger sur mon avenir politique. Il s'inscrit dans le PDCI-RDA. Et d'ailleurs, mon combat pour le PDCI s'est intensifié ces dernières années parce que j'ai voulu reprendre le flambeau chez moi au village à Brobo. Vous pouvez aller constater l'état dans lequel se trouve le parti chez moi. Depuis chez moi jusqu'au plan national, je vis et respire PDCI-RDA. Pour tous ceux qui ont cru en M. Charles Konan Banny qui est d'ailleurs lui-même PDCI-RDA, je pense que leur avenir s'inscrit dans le PDCI-RDA.

Etes-vous favorable au débat qui a cours sur l'organisation d'un congrès extraordinaire pour désigner un nouveau candidat du parti ?
Moi, je pense que le contexte ne s'y prête pas. Le candidat que le PDCI a choisi pour ses qualités est toujours là. Et les mêmes qualités qui ont milité en sa faveur sont toujours là. Donc pour moi, nous attendons que les élections s'organisent avec le cheval que le PDCI s'est donné librement. Pour moi, ce débat est un débat d'arrière boutique qui ne mérite même pas qu'on s'y attarde.

Faites-vous campagne pour le Premier ministre Charles Konan Banny pour qu'il se présente aux futures élections ?
Ma position est connue depuis belle lurette. Depuis que Charles Konan Banny a été nommé Premier ministre, ma position a été sue de toute la nation, et c'est vous qui m'avez interviewé. Ma position est que le candidat du PDCI aux élections présidentielles qui se profilent à l'horizon est M. Henri Konan Bédié. Je ne peux pas avoir cette position et grenouiller à côté.

Quelle est l'ambiance qui prévaut dans l'entourage du Premier ministre Banny ? Certains, dit-on, sont pour, et d'autres contre sa candidature au PDCI.
Je n'ai pas ces informations-là. M. Charles Konan Banny est un homme très profond. En son temps, quand nous l'avons appelé à venir briguer l'investiture du PDCI-RDA, c'est parce que, pour nous, il catalysait un certain nombre de valeurs. Et ces valeurs-là demeurent et peuvent séduire un certain nombre de personnes qui peuvent militer à ce qu'il soit candidat. Mais pour nous qui nous considérons un peu comme le fer de lance du combat, notre position est très claire. M. Charles Konan Banny a un avenir politique intact. D'ailleurs, c'est maintenant qu'il va commencer sa carrière politique. J'ai indiqué qu'il ne serait pas idiot que ce monsieur puisse être député. Et que dans le même laps de temps, il puisse identifier les actions de lutte contre la pauvreté qu'il a initiées depuis, en restant à la BCEAO. Maintenant, dans le cadre d'une fondation de lutte contre la pauvreté, ce n'est pas incompatible qu'il soit à la fois parlementaire et qu'il intensifie ces actions-là. Le reste, le temps nous le dira.

Dans quel état d'esprit se trouve le Premier ministre après toute cette bataille qui se passe autour de lui ?
Il est serein. Gouverneur de la BCEAO, il a flirté avec les hommes politiques. Aujourd'hui, Premier ministre, il a commencé un début de pratique des hommes politiques. Ayant pris du recul, probablement absent de la BCEAO, je pense qu'il a le calme pour se faire une analyse profonde. Une idée de ces hommes politiques. Il ne peut pas se laisser distraire par quelques apprentis politiciens. C'est un monsieur qui connaît la mission qui est la sienne et vous savez qu'il a fait dernièrement une déclaration à la nation. Laquelle déclaration affirme clairement que ce monsieur reste pénétré de cette conviction. C'est un monsieur qui veut se positionner en faiseur de roi. Lui-même l'indiquait souvent qu'il y a deux options en politique : être faiseur de roi ou être roi. Alors, je pense, dans l'état où il est, c'est l'expérience qu'il a emmagasinée, en tenant compte des réalités du moment. Houphouët-Boigny a indiqué que la politique, c'est la saine appréciation des réalités du moment. Et les réalités de ce moment sont claires. En tenant compte de tous ces aspects-là, lui-même se met dans la position d'un faiseur de roi.

M. Jean Philippe Kouamé indiquait dans un journal de la place que dans quelques jours, ils vont faire le tour de la Côte d'Ivoire en invitant le Premier ministre à prendre position par rapport aux prochaines élections. N'y a-t-il pas cacophonie dans le camp Banny ?
Vous interprétez mal ce qu'a voulu dire Jean Philippe. Nous étions ensemble, il n'y a pas longtemps. Et moi-même, j'ai lu l'interview dont vous faites cas ici. Jean Philippe Kouamé a décrit une situation, parce qu'il fait partie de la vague de jeunes qui ont appelé M. Charles Konan Banny à venir briguer l'investiture du PDCI-RDA. Par la suite, il a été nommé Premier ministre. A partir de ce moment, le travail devenait un peu difficile. Parce qu'il ne fallait pas gêner le Premier ministre dans sa tâche. Il estime que maintenant qu'il n'est plus Premier ministre, il pense qu'il peut faire le tour des personnes qu'il a sensibilisées autrefois. Peut-être pour de nouvelles perspectives. Mais moi, je peux vous indiquer que Jean Philippe Kouamé lui-même est vice-président de la JPDCI. Il est membre du Bureau politique tout comme moi. Son avenir politique s'inscrit dans le PDCI-RDA. Il ne peut donc pas mener une autre action que dans le cadre du PDCI-RDA.

Si les élections sont organisées, peut-on voir "Empirus" en campagne pour le Président Bédié ?
Mais, je l'ai déjà commencé. Je vous ai indiqué que dans mon village à Brobo, j'ai commencé sans attendre le mot d'ordre du parti. Vous pouvez le vérifier sur le terrain. Nous devons rencontrer des frères à Yamoussoukro pour célébrer les valeurs du parti, pour célébrer le cheval du parti. En clair, nous sommes dans la campagne pour le Président Bédié. Nous y sommes et nous y restons.

Interview réalisée par Patrice Yao
Coll : Liah Ignace et POY

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