par AFP
ABIDJAN - Des soldats et des policiers fidèles au
président ivoirien sortant Laurent Gbagbo se sont mis en place vendredi matin
à Abidjan devant les sièges de deux filiales de banques françaises dont la
réquisition a été annoncée la veille, a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans le quartier d'affaires du Plateau, une dizaine de membres des Forces
de défense et de sécurité (FDS) étaient stationnées devant les entrées de la
SGBCI, filiale ivoirienne de la Société Générale. Un 4x4 de la police était
garé à proximité.
Les piétons circulaient comme à l'ordinaire devant le siège de la plus
grande banque du pays, qui comme d'autres établissements internationaux a
suspendu ses activités dans la semaine à la suite de la crise née de la
présidentielle du 28 novembre.
Plus d'une dizaine de policiers et de gendarmes étaient aussi stationnés
devant le siège de la Bicici, filiale de la banque française BNP Paribas, .
Laurent Gbagbo a annoncé jeudi soir son intention de "prendre le contrôle"
de banques qui ont fermé cette semaine, notamment la SGBCI et la Bicici. Il
s'agit, selon son gouvernement, de "préserver les emplois et assurer l'accès
des Ivoiriens et des opérateurs économiques à leurs avoirs" dans "les plus
brefs délais".
Après la fermeture jeudi soir de la banque africaine Banque Atlantique, au
moins six banques, françaises et américaines notamment, ont suspendu leur
activité en Côte d'Ivoire depuis lundi. Cette déstabilisation du secteur
bancaire fait suite à la crise post-électorale opposant Laurent Gbagbo et
Alassane Ouattara, dont l'élection a été reconnue par une grande partie de la
communauté internationale.