jeudi 3 mai 2007 par Le Temps

Les journées de samedi 28 et dimanche 29 resteront à jamais gravées dans les mémoires des populations de M'Bahiakro et de Brobo. Et pour cause, la Coordination nationale des Patriotes pour la Paix (CNPP) composée de mouvements de résistance dont les leaders sont originaires des zones centre et nord, a décidé d'y célébrer la paix et l'union. Jeunes, vieux, adultes hommes et femmes, ils étaient des milliers d'Ivoiriens à se donner rendez-vous afin de saluer la réunification du pays. Cela, sous la houlette des leaders de cette Coordination dont les têtes de pont sont Eugène Kouadio Djué de l'Union des Patriotes pour la Libération totale de la Côte d'Ivoire (UPLTCI), Watchard Kédjébo du Comité national pour la Libération de Bouaké (CNLB), Fofana Youssouf de la Voix du Nord, Gervais N'guessan, Koné Largaton. Pour une réussite, l'Opération Pont de la Paix et de la Réconciliation dont le lancement a été effectué le samedi 21 avril dernier à Tiébissou, en est une. Ce samedi 28 avril M'Bahiakro, chefs religieux, chefs traditionnels, organisations de la société civile, leaders de la Coordination, bref, toutes les interventions portaient uniquement sur le retour de la paix qui est désormais une réalité. Les autochtones ont vivement salué l'initiative des Patriotes. " Le Dialogue direct est maintenant une réalité, il faut dès lors un contact direct entre nous Ivoiriens du Sud et du Nord. Nous sommes venus vous dire que nous avons accepté le pardon de Guillaume Soro, nous vous demandons d'accepter aussi ce pardon pour que notre pays retrouve son unité ". A dit, le " Maréchal " Eugène Djué. Les autres leaders patriotiques sont restés dans la constance du pardon. Ce à quoi les populations ont répondu favorablement. " Nous acceptons le pardon mais nous demandons aux autorités que cela n'arrive plus dans notre pays. Allez dire au Président Gbagbo que nous n'avons pas de télévision, ni de radio depuis 2005. Nous voulons de l'eau courante. Nous le supplions de faire escale ici en allant à Bouaké car il nous manque. " A supplié leur porte-parole. L'étape de Brobo, le dimanche 29 avril fut tout simplement fabuleuse. Mues par une seule volonté de se retrouver entre Ivoiriens pour célébrer la paix et la réunification, de nombreuses délégations, qui à vélo, qui à mobylette, qui encore, convoyés dans des cars, sont venues des zones ex-assiégées notamment Bouaké, Korhogo, Séguéla, Katiola, Sinématiali. Les FDS et les FAFN ont laissé franchir les corridors sans problème. Fait notable. Alors que la fête des retrouvailles pouvait commencer, les populations voient arriver sur les lieux, des soldats de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Dans un même élan, des jeunes du nord et ceux du sud ont exigé leur retrait. " On n'a pas besoin de sécurité entre nous Ivoiriens, la guerre est finie, allez vous en de chez nous ". Ont-ils crié en choeur. Finalement, les leaders de la Coordination ont permis à quatre soldats marocains de l'ONUCI de " prendre des notes pour rendre compte à leurs supérieurs ". Ici aussi, les messages n'ont pas varié : Pardon, réconciliation, réunification, paix sont revenus dans tous les discours." Dites au Président de la République de faire escale chez nous à Brobo. Les populations ne l'ont pas vu cela fait longtemps et nous avons besoin de l'entendre et de le toucher. Sachez que nous avons beaucoup souffert de notre proximité avec Bouaké qui est à 14 km d'ici. Cela fait que nous n'étions ni animal ni oiseau, nous étions des akpani ? (ndlr : chauve-souris). Quand on va au sud, on nous dit rebelles, quand on va au nord, on dit patriotes espions de Gbagbo. Mais soyez rassurés, nous acceptons le pardon car nous avons besoin de la paix. " Avant de prendre congé des populations les membres de la Coordination ont promis une grande fête à Brobo pendant les vacances scolaires.
Simplice Allard

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