Le Premier ministre a rassuré à Tunis, les agents de la BAD et les Ivoiriens sur la bonne foi des parties à aller à une paix définitive.
Ce sont de véritables mises au point que le Premier ministre, Guillaume Soro, a faites hier à propos de l`accord de Ouaga, lors de la rencontre avec le personnel de la Bad à l`Hôtel Abou Nawas, juste après la séance de travail qu`il a eue avec les responsables de l`institution au centre de relocalisation temporaire. A ceux qui soutiennent que le récent accord cache un deal entre lui et le Chef de l`Etat, Soro Guillaume fait savoir que cela est impossible. Parce que, dit-il, il est un homme d`engagement "Tout le monde me connaît pour cela en Côte d`Ivoire depuis l`université". Morceaux choisis pour prévenir les uns et les autres quant à la fermeté de son engagement: "Je ne suis pas le chargé de mission du Chef de l`Etat. Je suis un Premier ministre, chef du gouvernement. J`entends jouer ma responsabilité. Je ne viens pas là en rampant, mais dans la dignité. Pour le moment, le Président de la République me respecte. Et je le respecte". Ce respect mutuel, le Premier ministre le présente comme le fondement du pacte de co-gestion qui existe entre lui et le Chef de l`Etat. A preuve: "Quand nous ne nous entendons pas sur un problème, nous le laissons de côté pour nous donner le temps d`y revenir", révèle-t-il. Bref. Soro est, comme certains diraient en Côte d`Ivoire, "un Premier ministre plein ou pile". C`est en tout cas ce message qu`il a voulu exprimer. Lui-même pour ironiser, a dit, citant le Président Gbagbo, "tous les moutons n`ont pas le même prix". Alors, lui Soro, il n`a pas le même prix que Seydou Diarra, ni le même prix que Charles Konan Banny Dans sa mise au point, le Premier ministre a expliqué ce qui l`a amené à répondre favorablement à l`initiative du dialogue direct du Chef de l`Etat. Pour lui, le dialogue direct s`imposait parce que, sans nier sa responsabilité dans la guerre, il estime que ç`aurait été davantage inacceptable qu`après la guerre, on ne puisse pas faire la paix. Ce qu`il souhaite maintenant, c`est que son pays sorte fort de la guerre. Cette guerre qu`il dit avoir vécue réellement pas à la télé. "En ce qui nous concerne, nous avons considéré que quatre ans après et au vu des difficultés, il était de notre responsabilité de taire notre égoïsme pour regarder les intérêts de la Côte d`Ivoire. C`est pourquoi, quand le Président (de la République) a tendu la main, il aurait été irresponsable de refuser", avait-il dit, avant-hier à Abidjan, avant de s`envoler pour Tunis.
Parce qu`il ne voulait donc pas rater l`occasion de faire la paix, alors, il a accepté de sacrifier les privilèges dont il jouissait en tant que secrétaire général des Forces nouvelles. "A Bouaké, j`avais plus d`honneur. J`étais le chef suprême. J`avais une armée. Quand je voyageais, j`étais reçu comme un Chef d`Etat. Et j`ai accepté d`être Premier ministre, donc d`être sous des ordres. J`aurais pu refuser d`être le Premier ministre de Gbagbo", dit-t-il.
Hier après-midi, ceux qui ont pris part à la rencontre de l`Hôtel Abou Nawas, en particulier, les Ivoiriens, ont été heureux d`entendre le message d`espoir de Soro Guillaume. Certains ont été surpris et d`autres apaisés par la conviction du Premier ministre ; conviction selon laquelle le Chef de l`Etat et lui vont réussir à ramener la paix. Car, a-t-il souligné, nous sommes tous les deux condamnés à gagner le pari de la paix.
Au nombre des personnes qui n`ont pu cacher leur bonheur après avoir écouté le message du Premier ministre, figure le gouverneur de la BAD, Dacoury-Tabley Henri. Celui-ci n`a pu s`empêcher de féliciter de vive voix le Chef de l`Etat et le Premier ministre pour l`accord de Ouaga qui ouvre la voix royale vers la paix. Le Premier ministre a reçu lors de cette rencontre la délégation du conseil du personnel de la BAD, la délégation du Nepad Business Group-Côte d`Ivoire et l`association des étudiants et élèves ivoiriens de Tunis.
Alakagni Hala
Envoyé spécial à Tunis