Après avoir rencontré les chefs coutumiers venus de Bouaké, le Chef de l'État a ouvert, à Grand-Bassam, un atelier sur la compétitivité du PAA.
Le Président Laurent Gbagbo a procédé, hier après-midi, à l`IIAO de Grand-Bassam, à l`ouverture officielle de l`atelier sur la compétitivité du Port autonome d`Abidjan qui s`achève cet après-midi. Occasion tout indiquée pour rassurer les opérateurs économiques quant à la fin imminente de la crise ivoirienne grâce à l`Accord de Ouagadougou. Signé entre lui et les Forces nouvelles, le 4 mai dernier, sous l`égide du Président du Faso, président en exercice de la CEDEAO, Blaise Compaoré. Le Chef de l`Etat, qui a dressé le bilan partiel de l`application de l`Accord, n`a pas tari d`éloges à l`égard des Forces nouvelles et de leur leader, le Premier ministre Soro Guillaume. A qui il a réaffirmé sa confiance dans la mission qui lui a été confiée.
Aujourd`hui, dira Laurent Gbagbo, c`est le moment de la paix. Tous les protagonistes ont compris qu`il est temps d`aller à la paix. Ceux qui n`ont pas encore compris cela sont en retard puisque la paix s`en va et elle ne les attendra pas. Et nous, nous marchons résolument avec la paix?.
Le Président Gbagbo a expliqué que c`est la première fois que trois fois de suite, je laisse mon Premier ministre présider les Conseils des ministres. C`est parce que j`ai confiance en lui?.
Je voudrais au passage, a-t-il poursuivi, saluer le Premier ministre. En discutant avec le Président Compaoré, on se demandait si les enfants-là allaient accepter notre main tendue parce que vous pouvez décider de vous marier à une fille. Mais il faut qu`elle soit d`accord. Car si elle n`est pas d`accord, vous ne pouvez pas vous marier seul. On voulait faire la paix, mais il fallait que, eux, ils acceptent non seulement de faire cette paix, mais aussi les termes de la convention qui va ramener la paix. Et ils ont accepté. Cela a été pour moi, ce jour-là, un grand motif de soulagement?.
Revenant sur le choix porté sur le Président burkinabé pour être le facilitateur du dialogue direct, Laurent Gbagbo a fait observer que celui-ci était la personne la mieux indiquée parce que ami de nous tous?. A savoir: le Président Gbagbo lui-même, qui a rappelé l`amitié de longue date qui l`unit au Président Compaoré; le RDR de M. Alassane Ouattara et les Forces nouvelles.
Le Chef de l`Etat, qui se félicite de la signature de l`Accord de Ouagadougou, a expliqué que le succès de celui-ci est dû au fait que c`est le seul Accord décidé par les Ivoiriens, signé par les Ivoiriens et appliqué par les Ivoiriens à la différence des accords et résolutions précédents: Marcoussis, Accra I, II et III, Pretoria, Conseil de sécurité de l`ONU, etc. qui étaient imposés par la communauté internationale.
Il devait alors en dresser le bilan partiel avec entre autres acquis : la nomination du Premier ministre avec qui nous allons aller à la paix. Nous avons fait le démantèlement de la zone de confiance. Nous avons installé les brigades mixtes. Nous avons laissé quelques postes d`observation aux forces impartiales. Fin juin, ces postes d`observation vont disparaître. Nous avons discuté avec l`ONU pour définir ensemble leur nouveau rôle en Côte d`Ivoire. Donc, on a progressé?, déduit le Président de la République. Qui reconnaît qu`il nous reste des choses capitales à faire; mais vous allez voir que les choses vont aller beaucoup plus vite?.
Quant au désarmement des ex-belligérants, le Président Gbagbo a expliqué que certains de ses conseillers sont sur le terrain (l`ancien ministre Kadet Bertin est à l`ouest depuis hier, et si la date du 19 mai promise par les forces d`auto-défense n`était pas respectée, juste quelques jours plus tard, le démantèlement de ces forces aura lieu et il ira brûler les armes
De son côté, le Premier ministre Soro Guillaume est en train d`établir un chronogramme pour que j`aille également brûler les armes au centre, au nord et à l`ouest", a ajouté Laurent Gbagbo. Qui a conclu son propos par sa ferme volonté d`aller aux élections.
Il nous faut aller aux élections le plus tôt possible parce que ce dont la Côte d`Ivoire a besoin aujourd`hui, c`est d`être gouvernée. On ne peut pas rester dans l`a-peu près. Il faut qu`on aille aux élections pour que celui qui a gagné gouverne et que ceux qui ont perdu attendent leur tour?, a dit le Président de la République.
Abel Doualy
D'ici à juin, on verra clair?
Le Président de la République a indiqué, hier au Palais présidentiel au Plateau, que dans peu de temps, les nuages de la crise se seront totalement dissipés du ciel ivoirien. D'ici à juin, a annoncé le Président Laurent Gbagbo, on verra clair?. Le Chef de l'Etat recevait les chefs de canton, de tribu et de village du département de Bouaké accompagnés de leurs cadres et d'une forte délégation des populations. M. Gbagbo a indiqué que tout est en train d'être mis en ?uvre par le Premier ministre et lui-même pour que le pays soit totalement réunifié. La guerre est totalement finie, a-t-il rassuré (...) Le Premier ministre est en train de collecter les armes. Il va nous donner un calendrier et nous irons les brûler?.
Le Chef de l'Etat a félicité ses hôtes pour la résistance qu'ils ont menée face aux agresseurs de la Côte d'Ivoire d'une part et pour la présence de leurs fils et filles aux côtés de la résistance nationale. Pour autant, M. Gbagbo a demandé aux chefs traditionnels coutumiers et à toutes les populations de Bouaké de cesser leurs pleurs. Car, a-t-il rassuré, la Côte d'Ivoire est ressuscitée?. Au demeurant, le Président de la République a promis de se rendre bientôt? à Bouaké. Il a également promis de s'attaquer à la réfection des infrastructures socio-économiques endommagées dans le cadre de la crise, notamment le lycée des jeunes filles, le Ran Hôtel, la route qui relie la ville à l'aéroport. Il a aussi annoncé la poursuite de l'adduction d'eau et de l'électrification villageoise dans le département, aussitôt le pays réunifié. Pour le Président Gbagbo, les populations et lui ont mangé les sacs de piments ensemble, et il est temps de manger les sacs de sucre et de sel ensemble?.
Au nom des chefs des cantons Gossan, Fari, Kplékplessou, N'Dranouan, Dohoun, Satiklan, Ahali, Gblo et Sah et des peuples des sous-préfectures de Bouaké, Botro, Brobo, Diabo, Djébonoua et Languibonou, Nanan Aka Brou II a félicité le Président Laurent Gbagbo pour avoir initié le dialogue direct. Pour le porte-parole des chefs de canton, ils apprécient plus que quiconque les bienfaits de l'Accord de Ouagadougou. Nous sommes venus librement vous réitérer notre détermination à nous inscrire résolument dans la voie dans laquelle tous les autres peuples de Côte d'Ivoire se sont engagés, à savoir: la voie de la paix par l'application de l'Accord de Ouagadougou?, a insisté Nanan Aka Brou II. Bouaké a particulièrement félicité le Chef de l'Etat d'avoir confié le ministère de la Défense (cheville du désarmement) à un de ses fils, le ministre Amani N'Guessan Michel. Au nom des populations, le porte-parole a plaidé pour l'érection de certaines sous-préfectures en préfectures et la création de nouvelles sous-préfectures et communes. Il a également indiqué que l'électrification des villages, l'adduction d'eau, la réfection des routes et la réhabilitation des infrastructures sanitaires et scolaires endommagées du fait de la guerre constituent de réelles préoccupations pour les populations. De nombreux cadres de Bouaké dont le ministre Amani N'Guessan Michel et Mme Christine Konan, ont participé à la rencontre. On y a également noté la présence de l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan.
Pascal Soro