samedi 2 juin 2007 par Nord-Sud

Dans la résolution du problème foncier rural entre Gwa et Abouré à Alépé, l'administration veut procéder à la délimitation de la zone au c?ur du conflit. Mais une partie ne reconnaît pas l'authenticité du document de référence.

De nombreuses victimes humaine et matérielle. Le conflit foncier entre les Abouré et les M'batto (Gwa) à Alepé est en passe d'être (mal) résolu. Les Gwa contestent les délimitations que veut leur imposer l'administration sur la base d'un document qu'ils contestent. ?'Le protocole d'accord Abouré-Gwa du 27-04-1954'' est une pièce de la guerre du faux versée dans le conflit foncier opposant les deux communautés du Sud de la Côte d'Ivoire. Par la guerre du faux, j'entends parler de la stratégie de l'illusion, du discours faux qui masquent la vérité des choses. J'entends enfin par la guerre du faux, le fait d'utiliser de faux documents pour spolier ceux qui n'ont pas d'emprise sur l'Etat et ses démembrements, s'insurge Kiemoko Coa, membre de la communauté Gwa. L'ancien sous-directeur des archives nationales estime qu'on veut spolier les terres appartenant aux Gwa. Dans un document de 13 pages il démonte le ?'protocole d'accord'' aux mains de l'administration qui veut procéder à la délimitations de la zone, au c?ur du conflit. De 1843 jusqu'aux années 1990, on n'employait pas le terme Gwa (en dehors de ladite communauté), mais bien la dénomination M'Batto qui faisait confusion avec la circonscription administrative de M'Batto créée après l'indépendance au Centre de la Côte d'Ivoire, dans la région de Bongouanou, relève-t-il à propos du titre du Protocole. Pour lui, il aurait fallu écrire dans le cadre du fac-similé (du protocole) comme il suit : ?'Protocole d'accord Abouré-M'batto (Gwa) du 27-04-1954'' et non : ?'Protocole d'accord Abouré-Gwa du 27-041954''. Autres anomalies relevées par l'ancien sous-directeur des archives nationales, la cartographie du ?'protocole''. L'annexe cartographique qui est en fait un relevé topographique à échelle 1/100.000e est intéressante, mais est fausse sur deux aspects. Elle est d'abord intéressante parce qu'elle indique que l'usine SALCI ONO existait en ces lieux en 1954. () Le deuxième aspect de l'annexe vient de son titre même : Limite des subdivisons de Grand-Bassam et de Petit Alepé dans la région d'ONO. Sous cet aspect, je dénombre quatre fautes.?

Si l'on écrit ?'Limite des subdivisions de Grand-Bassam et de Petit Alépé?, c'est que l'on ignore que Grand-Bassam à cette époque était chef-lieu de cercle et qu'à ce titre il incluait Alépé sans lui être opposé ni être au même rang administratif.

Le terme ?'Petit Alépé'' est d'un usage courant mais ne relève pas du langage de l'administration coloniale qui a toujours usité de la dénomination d'Alépé: Poste d'Alépé, subdivision d'Alépé mais jamais Petit Alépé.

Si les limites sont nettement définies, pourquoi alors les palabres du 12 janvier 1956 à Andou M'batto et du mardi 7 février 1956 au KM 13 de la route de la SCAF? (Cf. ?'Note sur la réunion tenue au KM 13 de la route de SCAF et concernant le PV d'accord M'Batto/Abouré'').

Ce qui est plus important encore, c'est que selon la note du chef de subdivision d'Alépé représentant le commandant de cercle de Grand-Bassam empêché, il ne s'agit pas de délimiter des ressorts territoriaux, mais de séparer les plantations M'Batto d'avec les plantation Abouré. ()?

Par ailleurs, Kiemoko Coa relève une autre erreur sur ce ?'protocole'' et non des moindres. Les producteurs du fac-similé ont été incapables de nous communiquer les sources et les références de l'original dudit document. () La seule mention du nom du commandant de cercle de Grand-Bassam ne suffit pas pour rendre ce document authentique?, argumente-t-il. Et de conclure sur ce chapitre : On ne peut donc logiquement et moralement imposer à toute une communauté, notamment aux Gwa un document non authentique qui sert à les opprimer, à les spolier et à les condamner à la famine perpétuelle.





Kossou Jean-Marc

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