par RFI
Le procès de Simone Gbagbo et de ses 78 co-accusés a été suspendu, vendredi 6 mars, et renvoyé à lundi matin. Les accusés auront alors droit à un dernier mot avant que la cour ne se retire pour délibérer et rendre son verdict dans la foulée. Pour tous les accusés sauf les hauts gradés militaires, le parquet général a levé l'accusation d' attentat contre l'autorité de l'Etat , conservant le plus souvent les motifs de troubles à l'ordre public et constitution de bandes armées pendant la crise postélectorale de 2010-2011. L'ancienne première dame du pays risque 10 ans de prison.
La journée de vendredi a été longue, chaque partie revenant systématiquement au point de départ pour espérer convaincre la cour, à travers cette question de fond : qui était le président de la République au moment des faits ? Quand la partie civile brandit la certification de l'ONU pour affirmer qu'Alassane Ouattara était bien à la tête de l'Etat, la défense rappelle la prestation de serment de Laurent Gbagbo devant le Conseil constitutionnel quelques jours après le second tour.
Même après plus de deux mois d'audiences, on n'a pas l'impression d'avoir vraiment avancé. La question paraît pourtant cruciale, car il s'agit bien d'un procès pour attentat contre l'autorité de l'Etat , et non pour meurtre ou génocide, là où il aurait été aisé de trouver des éléments de preuve incontestables.
Après trois jours d'attaques de la part des avocats des accusés, la partie civile s'est agacée vendredi des dénégations de la défense. L'un des avocats s'est lancé dans une tirade virulente à propos du slogan On gagne ou on gagne du camp Gbagbo à la veille de la présidentielle, demandant pourquoi il y avait autant de militaires et d'armes lourdes à la résidence de Laurent Gbagbo. Une remarque qui a causé l'émoi de son épouse Simone Gbagbo, qui a alors poussé un cri, comme à bout de nerfs. L'audience a été suspendue peu de temps après.
Les avocats de la défense ont demandé l'acquittement pour Simone Gbagbo, dénonçant le manque de preuves, et mettant en avant l'impératif de réconcilier les Ivoiriens. Me Dirabou, le doyen du collectif des avocats de la défense, s'est confié au micro de RFI : Il ne faudrait pas qu'il y ait une justice des vainqueurs et une justice des vaincus. On a gaspillé des millions et des millions pour la réconciliation avec la commission de réconciliation, et on a vu ce que cela a donné. Mais ce verdict-là peut réconcilier et doit réconcilier les Ivoiriens. ... suite de l'article sur RFI