jeudi 14 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

En 1998 et au-delà, à la faveur de la guerre qui sévissait dans le pays, d'effroyables massacres eurent lieu dans toutes les régions du Zaïre ! C'est ainsi que plus de 250 personnes furent assassinées au Katanga par des soldats sans foi ni loi qui, comme sous d'autres cieux, n'obéissaient qu'à un seul chef dont ils exécutaient les ordres les plus imbéciles et les plus criminels. L'impunité était de mise, érigée en règle absolue et en système de gouvernement. Pour tous ces soldats, des plus gradés aux bidasses, personne n'aurait l'outrecuidance de venir remuer le passé et remuer leur vie " putrescente " Les victimes, car il y a eu des blessés par milliers, et parents de victimes pouvaient donc faire leur deuil parce qu'aucun secours ne viendrait de nulle part pour leur rendre justice et adoucir leur peine. On en était là et le dossier semblait clos. Et puis, ô miracle ! Comme Dieu ne dort pas, ainsi qu'on le dit chez nous et qu'il détient la justice immanente, voilà que la Communauté Internationale s'est emparée du dossier et a engagé des actions en justice contre les auteurs de ces meurtres et assassinats pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Du jour au lendemain, ceux qui narguaient leurs victimes, persuadés qu'ils étaient que rien ne leur arriverait jamais, sont pris d'une peur panique et la plupart se sont retrouvés derrière les barreaux en attendant que la justice situe les responsabilités et mette sous les verrous les commanditaires et bénéficiaires de ces crimes odieux ! Nous avons ainsi repris espoir pour les victimes des crimes commis en Côte-d'Ivoire et que l'état de guerre que nous vivons depuis cinq (05) ans a laissé livrées à elles-mêmes dans le désespoir et l'oubli parce que ceux qui leur ont causé les pires douleurs et les pires souffrances et les ont marquées ainsi au fer rouge sont toujours convaincus que tout passera en pertes et profits et que l'impunité dont ils jouissent abusivement aujourd'hui les couvrira jusqu'à la fin de leurs jours !
A travers ce qui se passe aujourd'hui relativement aux crimes et tueries commis dans l'ex Zaïre de même qu'à travers le procès de Charles Taylor, nous sommes assurés que les auteurs des crimes ignobles commis dans notre pays ne les emporteront pas au paradis et qu'ils auront à répondre un jour ou l'autre de leurs assassinats et brigandages. La liste est longue de ces crimes abominables qui ont jalonné l'histoire de notre pays pendant ces sept (07) dernières années : crimes économiques, crimes de sang avec ses vols, ces tueries inimaginables. Certains lieux sont ainsi à marquer d'une pierre blanche : Daloa, Man, Tiébissou, M'bahiakro, Béoumi, Monoko zohi, Petit Duékoué, Guitrozon !
Que dire des massacres-génocides perpétrés par nos (???) Forces de Défense et de Sécirité aidées par les milices tribales du chef de l'Etat, sur les militants de l'opposition, après une mise en garde du chef l'Etat-major d'alors, faisant cinq cent dix-huit (518) morts, des centaines de blessés et de disparus enfouis dans des fosses communes à Akouédo et à N'dotré.
Cette hécatombe, réalisée pendant trois (03) jours, les 25, 26 et 27 mars 2004, obéissait à une action planifiée de longue date. Les forces de l'ordre ont refusé d'encadrer la manifestation parce qu'il fallait absolument perpétrer ce pogrom. A l'issue de cette barbarie sinistre, cruelle et indicible, le chef de l'Etat a adressé ses congratulations à sa garde prétorienne pour mission accomplie ! Ne serait-ce pas l'injustice la plus cruelle que ces actions restent impunies ? Devons-nous parler des déchets toxiques importés par des personnes identifiées, narguant tout le monde aujourd'hui, parce que couvertes par " l'immunité présidentielle et l'impunité ?" Faut-il rappeler les méfaits monstrueux des escadrons de la mort qui ont semé douleur et désolation en trucidant tous ceux qui osaient penser de façon différente par rapport aux tenants du pouvoir? Ce ne sont sûrement pas de pseudo paroles d'honneur qui viendront blanchir tous ces criminels-assassins.
Le meurtre de Jean Hélène, l'enlèvement et l'exécution de Guy André KIEFER sont toujours présents dans nos mémoires. Concernant les crimes économiques, les détournements massifs des fonds, les pillages des revenus du café, du cacao et du pétrole réduisant la population à la pauvreté extrême donnent le vertige. Peut-on imaginer que les responsabilités ne soient pas situées et les criminels châtiés sans haine et sans rancune mais simplement parce qu'il faut que justice soit faite ?
Les crimes de guerre commis par les deux belligérants ne sauraient être passés sous silence. Qu'on se rappelle les massacres à Broukro, Ahougnassou, N'gattakro et ailleurs à Bouaké après la vraie-fausse libération de cette ville.
Qu'on n'oublie jamais les neuf (09) danseuses d'adjanou exécutées sommairement à Sakassou. Les tueries de civils par les bombardements de l'aviation pendant la piteuse opération dignité ne sauraient être ignorées. Les assassins du général Guéi, qui se sont identifiés eux-mêmes peuvent-ils être absous sans jugement ?
C'est cela la Côte-d'Ivoire qui, depuis 07 ans, baigne dans un océan de sang. Le jugement qui a commencé pour les massacres perpétrés au Zaïre nous convainc qu'il n'y a pas lieu de perdre espoir et que celui qui détient la vraie justice finit par intervenir à son heure. Ils sont conscients de cela ceux qui disent nous gouverner et dont l'obsession est de s'agripper au pouvoir dans l'espoir que l'oubli finira par produire son effet et qu'une forme de prescription fera disparaître des procès éventuels.
Dieu merci, en matière de crime de guerre et de crime contre l'humanité,, il n' y a pas prescription. C'est pourquoi, nous demandons solennellement à l'opposition de se porter au secours des victimes afin que les dossiers soient constitués avec toutes les preuves pour que ceux qui ont fait couler des larmes de sang à notre peuple rendent compte et répondent de leurs actes. C'est un devoir sacré, un impératif catégorique ! Il ne s'agira pas de dire que " ça ne fait rien " et qu'il faut laisser tomber pour préserver la paix sociale. Pareille attitude ne serait qu'une fuite en avant car ces personnes, convaincues qu'elles demeureront impunies, recommenceront. Cette attitude a été adoptée en 1995 par le pouvoir d'alors et le 24 décembre 1999 a démontré qu'il s'est trompé. Il ne faut plus jamais commettre la même erreur et permettre à des assassins de dire avec fierté et sur un ton de défiance : " j'assume ! " Il nous faut à tout jamais éradiquer cette race de criminels de nos rangs et mettre définitivement fin à l'impunité. L'espoir suscité par les jugements des crimes du Katanga ne doit pas rester vain.
Par DOUBE BINTY

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023