Le RDR est en ce moment sur une mauvaise pente. Créé pour réduire le PDCI-RDA à l'état de vestiges au nord et de reliques au Sud, selon les mots de Djéni Kobina Kouamé, son premier secrétaire général, le parti est dans la tourmente. Et Alassane Ouattara, le président du parti qui attribue la crise actuelle à des épiphénomènes, pourrait bien déchanter.
Aujourd'hui, Jean-Jacques Béchio, conseiller diplomatique du président du RDR, et Khalil Ali Kéita, ancien porte-parole de ce parti, seront face à la presse. Revenus de leur exil le 30 mai dernier pour se mettre au service de la Côte d'Ivoire, ils s'étaient murés dans un silence déroutant. De sources concordantes, les deux forts en gueule du RDR ont été outrés par les accusations de Cissé Ibrahim Bacongo qui n'a ménagé aucun dissident du parti. Ainsi, ces deux responsables seraient des moulins à vent qui tournent seulement. Pis, ils auraient perçu, chacun, la somme de 50 millions de FCFA pour quitter le RDR. C'est pour répondre à ces attaques que Béchio et Kéita ont décidé de sortir de leur réserve cette après-midi, à 16h, dans un hôtel de la place. Cette occasion sera, sans doute, mise à profit pour régler les comptes politiques et envisager de nouvelles perspectives. Car, une crise de confiance a détérioré les excellentes relations entre eux et la direction du parti au point de conduire à une situation de non retour. C'est pourquoi, ayant durant plusieurs mois travaillé à la création d'un parti centriste, ils sont aujourd'hui prêts pour un nouveau départ. Sans le RDR. Si le mystère demeure sur le nom de la nouvelle formation politique, sa sortie devrait avoir lieu avant la fin de ce mois. Béchio et Ali Kéita font équipe avec Epiphane Zoro Bi Ballo, le petit juge de Dimbokro qui a choisi d'entrer en politique, et sont annoncés dans l'écurie de Fofana Zémogo, maire et président du conseil général de Boundiali. L'ancien secrétaire général adjoint, chargé des Relations extérieures du RDR, a ouvert la boîte de Pandore. Il a d'abord suspendu sa participation aux activités du secrétariat général avant de claquer la porte, seul, selon lui. La saignée n'est pas près de prendre fin. Kouamé Oi Kouamé, ancien maire RDR d'Arrah et frère aîné de Pascal Affi N'Guessan (président du FPI), à la tête de vingt-cinq sections du RDR (sur quarante à Arrah), est, depuis samedi dernier, militant du FPI. A cette cérémonie était présent Georges Coffi, secrétaire national du RDR à la Mobilisation, immensément déçu du RDR. Le divorce de ce militant d'avec son parti est consommé. Il ne reste qu'une cérémonie dont la date reste inconnue pour annoncer officiellement son retour au FPI. Georges Coffi ne fera que revenir à ses premières amours quand on sait qu'il est parti du FPI après le congrès de 1996, à la suite de profondes divergences politiques entre la direction du parti, alors incarné par Laurent Gbagbo, et le courant La Renaissance dont il était membre et qui était conduit par Don Mello Ahoua.
Ferro M. Bally