vendredi 22 juin 2007 par Nord-Sud

Les militants du RDR de Boundiali sont en colère. Le départ de Zémogo Fofana les a échaudés. Ils attendent de lui des explications.


Dimanche 17 juin. Boundiali vit son train-train quotidien. Le marché grouille et tout le monde vaque à ses occupations. Au centre ville, de jeunes militants du Rdr autour du thé qu'ils sirotent devisent. Actualité oblige, le départ de Zémogo fait les choux gras de la causerie. Un seul sentiment, colère. Un seul mot à la bouche, détermination. C'est ainsi qu'on peut résumer le sentiment des militants et sympathisants de Boundiali après le lâchage de Zémogo Fofana. Zémogo nous a déçus. Mais nous restons Rdr et on ne peut laisser le Rdr à cause de lui. Nous sommes pour Ado pour toujours, a assené Haïdara Aboudramane.

Ce qui nous a fait mal ce n'est pas tant que Zémogo soit parti, mais la manière. C'est lui qui nous a parlé pour la première fois du Rdr, alors pour en sortir, il aurait dû avoir l'élégance de nous en informer a renchéri, amer, Touré Issa. Et de marteler: Si j'en avais les possibilités, j'aurais interdit la ville de Boundiali à Zémogo après cette forfaiture. Koné Nanougo, farouche républicain qui a manqué de perdre un ?il pendant les moments de braise que le Rdr a connu hurle de rage. C'est nous qui avons fait de Zémogo ce qu'il est aujourd'hui. Au temps chaud avec le Pdci ici, un militant de ce parti m'a piqué avec un couteau dans l'?il. L'affaire était en justice. Il devait me verser 1 million 440 mille en guise de dommages et intérêts. Cela n'a jamais été payé. Depuis cette affaire Zémogo n'a jamais voulu me recevoir chez lui. Il nous a profondément trahis. Si nous avons accepté de souffrir, si nous souffrons, c'est pour ADO. Nous sommes debout pour lui. Comme les jeunes, les femmes sont elles aussi remontées contre le maire de Boundiali.

Pour elles, tout militant du Rdr doit avoir un devoir de mémoire pour les nombreuses victimes. Après nous avoir montré son fils qui a reçu des plombs chauds et qui a survécu heureusement, Mme Bamba Aminata, vice présidente Rfr a rappelé qu'à Boundiali il y a eu des estropiés à cause du Rdr. Ils sont morts par la suite. Des familles se sont disloquées à cause du Rdr. Beaucoup sont morts sans avoir vu ADO président. Au nom de toutes ces victimes, Zémogo ne devrait pas trahir. Au Pdci, nous l'avons suivi, au Rdr nous l'avons encore suivi. Ça suffit ! Nous ne continuerons pas de le suivre partout, a-t-elle poursuivi.

Et de regretter: C'est impensable. Au moment où nous sommes au bout du tunnel, c'est en ce moment qu'il décide de nous abandonner. C'est son droit, mais le Rdr ne pourra jamais tomber à Boundiali.

Tout Boundiali l'a voté pour ADO. Ce n'est pas sa personne. Donc le Rdr vivra ici et je lui dis bon vent. Koné Dodo, ancien manager de Blondy dit être déçu par le partant, même s'il respecte son choix. Mais pour ce qu'il sait, c'est que le Rdr va rafler toutes les élections à Boundiali Et de lancer un avertissement à Zémogo : Quand on abandonne le navire, ce n'est pas toujours qu'on trouve le bonheur devant soi. A l'en croire, des réunions et des meetings d'explication et de mobilisation sont prévus pour que les populations soient mieux imprégnées. Et Koné Dodo de suspecter le délégué départemental du Rdr, Dr Koné Dramane, présenté comme un obligé et un produit de Zémogo, de vouloir le suivre. Car il n'est pas normal qu'il ne soit pas venu pour entretenir la base.





Mazola, Correspondant régional

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