Un long développement, dans une salle totalement acquise à la cause de Laurent Gbagbo, de rappels historiques. Des
références en langue de Saioua longuement applaudies. Charles Blé Blé a signé hier son retour au FPI. Quand on est victime d'accusations graves de sorcellerie que personne ne veut prouver, en pays bété, on entre en brousse. Alors deux cas se présentent. Soit tu tues, soit tu te tues. Des fois, tu tues et tu te tues. J'étais en brousse. Le 11 août 2006 (date à laquelle il a été reçu par Laurent Gbagbo), le Président de la République est entré en brousse pour me chercher". Hier le président de la Nouvelle alliance démocratique de Côte d'Ivoire pour la justice, le développement et la paix (Nadci-JDP), Charles Blé Blé, a tenu une conférence de presse à l'hôtel du district d'Abidjan. Il a demandé aux militants du FPI, nombreux dans la salle, d'aller dire à leurs autres camarades qu'il est de retour dans la famille auprès de son "frère" Laurent Gbagbo. "Je ne suis pas dans une opposition idéologique. Je suis un homme de gauche. Je ne peux pas me tromper à ce point, parce qu'il y a eu des problèmes entre nous, de devenir un homme de droite", a fait savoir Charles Blé Blé. Qui a fermement rejeté les accusations d'accointance avec Alassane Ouattara, Robert Guéi et avec la rébellion, portées contre lui par ses (nouveaux) ex-camarades du Front populaire ivoirien (FPI). "Tout cela est passé, tout cela n'est que péripéties sur le parcours de frères", a laissé entendre le conférencier. "En réalité, a-t-il précisé, je ne suis jamais parti". L'ex-maire de Saioua, qui a fait le voyage de retour avec des membres fondateurs de son parti présents, a affirmé que son ralliement à Laurent Gbagbo en 1990 tout comme maintenant est avant tout "un comportement culturel" lié à l'histoire du "pays bété". Charles Blé Blé a, en effet, beaucoup évoqué des proverbes, des us et coutumes de cette région du pays et a, à plusieurs reprises, parlé en langue. Il a remercié toutes "les bonnes volontés" qui ont favorisé son rapprochement avec Laurent Gbagbo avec qui il était en froid depuis 2000. Il s'agit notamment du général Lorougnon, de Désiré Tagro et de Bohoun Bouabré. Il a aussi remercié "le Premier ministre Charles Konan Banny qui (lui) a permis de rentrer d'exil".
ASK