mardi 17 juillet 2007 par Le Front

Karamoko Bamba, directeur de radio Mankono, a été élu nouveau président de l'union des radios de proximité de Côte d'Ivoire, samedi dernier, à l'issue de l'assemblée générale à l'ISTC à Cocody. Nous avons échangé avec lui. Vous venez d'être porté à la tête de l'Urpci. Permettez-moi d'abord de dire merci à tous nos camarades qui ont massivement fait le déplacement. Ils étaient sur 67 invités, 59 à prendre part à l'assemblée générale. Leur présence massive a donné un sens réel à l'assemblée générale, et a prouvé que quand on s'intéresse à eux ils répondent toujours. Je voudrais aussi dire merci à tous ceux qui d'une manière ou d'une autre m'ont aidé à la tenue de l'assemblée générale. Je pense à l'Unjci avec César Etou, au Synappci de Guillaume Gbato, au comité de médiation avec M. Katou Monney de la voix d'Adzopé. Nous remercions tous nos camarades. Sur 59 votants, 40 ont voté pour moi, 18 pour le président sortant et un bulletin nul. Ce camarade m'aime tellement qu'il a écrit Karamoko Mamadou au lieu de Bamba. Nous avons trouvé l'union, selon les termes du président sortant, dans une situation morale et financière difficile. Elle a un solde de 11.000 F CFA, une démotivation des camarades, des difficultés des membres tant sur le plan financier, de la formation que de l'équipement. Vos sentiments Quelle politique comptez-vous mettre en place pour rendre plus dynamique votre union ?
Nous allons d'abord faire en sorte que tous ceux qui n'avaient plus confiance à notre structure, reconsidèrent leur position. Il y a une nouvelle gérance . Et nous allons remobiliser les membres.
Pour ce faire, nous prônons une gestion participative et concertée. Nous allons créer des sections dans les régions en fonction de l'occupation d'espaces par les radios. Donc le pouvoir de décision sera plus proche des membres. Ainsi, ils auront l'occasion, à travers les représentants locaux, de participer pleinement à la vie de l'organisation. Nous allons bientôt organiser les états généraux des radios privées non commerciales. Ainsi, nous ferons l'état des lieux, nous allons faire un réel diagnostic de nos radios et proposer des solutions. A la fin de ce séminaire, nous allons sortir un plan stratégique pour le développement de nos radios. Ce document servira de boussole. Entre autres problèmes, le personnel des radios a besoin d'être formé. Les radios ont d'énormes difficultés matérielles et financières. Nous allons donc créer une cellule qui va répertorier tous les possibles partenaires au développement, connaître les conditions d'accès à leur fonds, élaborer des projets bancables pour l'union et ses membres. Ainsi, les radios bénéficieront de l'expertise du cabinet pour monter des dossiers et rechercher des financements, rendre dynamique notre union. C 'est proposer aux membres une autre manière de gérer avec eux et pour eux. Nous ambitionnons aussi le plus rapidement possible de trouver un siège à l'union. C'est pas normal qu'une si grande organisation n'ait aucun repère géographique. Nous prévoyons aussi mener en lobbying auprès des autorités, des institutions et autres partenaires au développement pour les sensibiliser davantage à la cause des radios communautaires qui demeurent le moyen de communication le plus accessible, moins cher donc plus proche des communautés. Je résumerais en disant que la dynamisation de l'union se fera grâce à l'implication des membres, à la recherche de financement, d'équipements. Elle se fera aussi et surtout à travers des actions telles que la formation des membres, l'acquisition d'un siège,
Je signale aussi que nous préparons déjà l'investiture du bureau qui sera l'occasion pour nous non seulement de rassembler à nouveau les camarades mais aussi de redonner la confiance aux partenaires nationaux et internationaux. Vice-président du bureau sortant, qu'est-ce qui a motivé cette candidature ?
En effet, de 2004 à fin 2006, j'ai été 3ème vice-président du bureau de Monney Christophe Assi. Mais depuis fin 2006, je n'étais plus membre du bureau. Ce qu'il faut retenir, ce sont mes motivations et non pourquoi Bamba le membre s'est présenté comme il en a le droit contre le candidat Christophe Assi. Laissons les détails de côté. C'est une union qui retrouve tous ses membres alors. Pour ce qui concerne mes motivations, je vous dirais d'abord que je connais la maison. Je suis directeur de Radio Mankono depuis 2006 (radio Tchrato de Daloa de 2000 à 2005). Depuis 2003 (avec l'ex-directeur de radio Yopougon, ex-président de l'Urpci), je suis membre du bureau national. Je suis formateur et consultant en radio communautaire. Je connais donc la maison et l'environnement des radios, je connais leurs problèmes, leurs besoins et aspirations. Depuis longtemps, je mène des réflexions sur l'environnement, la viabilité et la promotion des radios communautaires en Côte d'Ivoire. J'ai fait beaucoup de formation et de rencontres internationales, j'ai aussi un carnet d'adresse et je jouis d'une certaine crédibilité auprès de mes pairs. Alors avec tous ses atouts, des amis et moi qui nous retrouvions déjà dans un cercle de réflexion et d'action pour les radios communautaires, avons estimé que j'étais celui-là même qui avait le profil pour diriger l'union. C'est aussi mon désir de donner vie à la structure, d'instaurer un système de gestion concertée et de bonne gouvernance. J'ambitionne aussi réunir dans l'union tous les réseaux des radios. En fait, l'union est un cadre fédérateur. C'est justement à ce prix que les radios deviendront fortes. Cela constitue pour nous un chantier important. Il y a que les radios ont besoin d'un soutien fort de l'Etat. Pour ce faire, en plus du lobbying pour une subvention nous approcherons les concessionnaires que sont les communes et les départements pour des dotations pour certaines et plus conséquentes pour d'autres dans les budgets.



Entretien réalisé par Dago Diké

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