4000 à 5000 personnes à Boundiali. 3000 à 4000 militants à Tengréla. Qui aurait pu imaginer une telle mobilisation dans des localités de telle envergure pour un seul parti ? Ils sont venus de partout, de tous les villages. Ils étaient des deux sexes, de tout âge, partageant un objectif commun : prendre part à la messe du RDR et partant, réaffirmer leur attachement à ce parti et à son chef : le Docteur Alassane Ouattara. Il fallait être à Boundiali pour voir ces nombreux camions remorques de 10 tonnes bondés de monde. Il fallait être à Tengréla pour voir ces vieilles personnes qui ont fait en grand nombre dans la salle de réunion. C'est à croire que les vieux ont un regain de jeunesse quand il s'agit du RDR. A Boundiali, les bâches abritaient des centaines de vieillards. A tengréla, les 19 imams de la ville et les 48 chefs des 48 villages du département étaient dans la salle du foyer municipal pour l'investiture du secrétaire départemental de leur parti, le RDR. Les cinq années de guerre et de difficultés et, surtout, les incessants espoirs de voir enfin la paix revenir, chaque fois désintégré comme un mirage à chaque remise en cause des accords de paix, avaient fini par enlever toute volonté politique en la population. En effet, le désespoir avait fait ombrage à la conviction. Ces deux jours, le 14 à Boundiali et le 15 à Tengréla, le flux massif des populations comme un cratère, vomissant ses flammes, a prouvé que la conviction des militants du RDR a connu un sursaut d'orgueil. Un sursaut venu de la volonté d'affirmer et de réaffirmer son allégeance à Ado. La démonstration a largement dépassé les attentes. Aussi bien à Boundiali qu'à Tengréla, les comités d'organisation, les commissions de restauration et les éléments commis à l'ordre, se sont très vite retrouvés débordés devant l'affluence. C'est avec certitude que l'on peut dire que le RDR a été galvanisé au nord. Galvanisé par la vague des dissidences, galvanisé paradoxalement par le fait de se découvrir des sans conviction, de vrais faux frustrés, mais, vrais déstabilisateurs en leur sein. L'extrême nord du pays, se sentant le plus concerné pour être la région d'origine du chef de file de cette mouvance, dans le souci d'éclaircir les risques d'interprétations, les populations de Boundiali, Kouto, Gbon, Kasséré, Kolia et Tengréla sont toutes mues par un élan unique: celui de montrer individuellement qu'on n'a pas quitté la case. Ces différents élans individuels se sont convertis en un océan de militants qui ont mis tous les adversaires au pas depuis ce week-end où le RDR a montré que dans tout le nord, il reste le seul parti digne de ce nom. On se croirait dans les années 90. Ces moments de grandes mobilisations pour les revendications du RDR. Ce mouvement spontané est à mettre à l'initiative de Zémogo, et également au passif du même Zémogo. A quelque chose, malheur est bon dit l'adage. En Quittant le RDR, Z? comme on l'appelait à Boundiali, a remué le brasier assoupi du RDR et ranimé les flammes du parti chez lui, à Boundiali et sa région. Qui était à Boundiali, ce samedi, est parti convaincu que l'ANCI de Zémogo pourra débaucher des militants partout ailleurs sauf à Boundiali. Les cadres du RDR peuvent dire bravo à Zémogo.
Récueillis par MACK DAKOTA