samedi 4 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

Depuis le 1er août dernier, le président du parti au pouvoir effectue une tournée politique qui devra le conduire successivement dans plusieurs département du N'Zi Comoé. A savoir Prikro, Daoukro et M'Bahiakro. L'objectif essentiel du premier ministre Affi N'guessan demeure l'obtention de la confiance des populations pour le compte des ''Bleu et blanc ivoiriens.

Jeudi 2 août 2007, le village de Landekro sis à une trentaine de kilomètres de la ville de Prikro vient de se mobiliser et attend le président du FPI, Pascal Affi N'Guessan qui a entamé depuis la veille, une tournée politique qui va s'étendre dans les départements de Daoukro et de M'Bahiakro jusqu'au début du mois de septembre prochain. Landékro présente un triste visage car soufrant d'un manque criard d'infrastructures élémentaires de développement. Il n'y a pas d'eau potable, ni d'électricité encore moins d'école à proprement dit. Seulement trois classes font office d'école primaire. Les enseignants qui dispensent les cours ont choisi d'être basés dans un village voisin du fait du manque d'électricité. La situation géographique du village de Landékro au-delà de l'ex-zone de confiance l'a encore plus enclavé en rendant ses pistes impraticables. Landékro n'est toutefois pas le seul village dans le tout nouveau département de Prikro qui présente ce triste visage. Tous les villages de ce département croupissent sous le poids de la pauvreté. Sans oublier que la crise ivoirienne est venue en rajouter à leur misère. Le village de Farakro situé à 5 km de Landékro n'est pas mieux loti. Lamine Konandi rappelle au président du FPI que ce village a connu de nombreux morts et plusieurs autres victimes qui portent toujours les stigmates de la crise ivoirienne. Les villages de Bognankro ainsi que celui de Promokro situés sur l'axe Prikro - Dabakala, qui ont également été visités par Pascal Affi N'Guessan ce jeudi, ne peuvent prétendre arborer un visage radieux. Face à un tel décor, le directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo à Prikro, M. Koffi Jean, fils de la région, et candidat malheureux aux dernières élections législatives, ne manque pas d'enfoncer le clou en mettant les populations face à leur responsabilité :" Vous avez fait confiance à des gens dont le seul souci est d'obtenir vos voix aux élections et voici le résultat ; depuis plus de 40 ans que cela dure, Prikro demeure dans la léthargie. Cependant, c'est Laurent Gbagbo qui aujourd'hui, nous fait connaître la voie du développement ". Puis de préciser : "Prikro est un département de 72 villages et 2 sous-préfectures ainsi que 3 communes. Avant que le FPI ne vienne au pouvoir, il y avait 6 villages électrifiés. Aujourd'hui nous sommes à 17 villages électrifiés ; ce qui veut dire que depuis l'avènement du président Laurent Gbagbo au pouvoir 11 villages ont été électrifiés. Il y a également 11 villages dont le piquetage a été fait et 10 autres qui attendent leur piquetage. C'est-à-dire 21 villages qui sont en travaux pour l'électrification. Prikro était une sous-préfecture jusqu'en juillet 2005. Désormais nous allons disposer de notre propre Conseil général. Nous avons deux communes supplémentaires, nous avons la route Koffi Amonkro -Prikro, qui a été reprofilée et qui attend pour très bientôt les travaux pour son bitumage. Nous avons le collège qui a été transformé en lycée, l'hôpital qui est devenu hôpital général. Disons qu'avec le pouvoir FPI, Prikro renaît ".

"Prikro renaît avec le pouvoir de Laurent Gbagbo"
Le président Pascal Affi N'Guessan n'a donc pas eu grand-chose à dire face aux actions concrètes posées par le régime FPI à l'endroit du peuple Andoh qui se sent oublié par les dirigeants ivoiriens. " Concernant ma visite à Prikro, il faut retenir trois choses essentielles : premièrement, nous venons à Prikro pour nous rendre compte des réalités du terrain. Le département de Prikro est un jeune département qui connaît beaucoup de difficultés, en terme d'infrastructures routières, éducatives et sanitaires. En 40 ans, il y a eu seulement 4 villages électrifiés et depuis l'arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir, ce nombre a progressé ; deuxièmement il s'agit pour nous de faire connaître mieux le FPI par les populations du pays profonds afin que ces dernières s'engagent à nos côtés pour qu'ensemble nous construisions le pays à travers la politique de Refondation. Le président Gbagbo a déjà posé des actes éloquents et les populations doivent encourager ces avancées à travers leur soutien. Troisièmement, c'est la situation nationale avec la paix qui est là à travers la cérémonie du 30 juillet dernier qui consacre la réunification du pays. Nous voulons leur montrer que maintenant l'espoir est permis ; que très bientôt le pays sera totalement réunifié avec le redéploiement de l'Administration sous-préfectorale et que désormais les populations peuvent circuler librement en allant dans les grandes agglomérations du Nord, du centre et de l'Ouest sans crainte". Sur le sujet, Pascal Affi N'Guessan donne déjà le ton. Tous les meetings de ces deux premières journées il les a fait au-delà de l'ex-zone de confiance (voir encadré). Déjà le 1er août dernier, le leader du parti au pouvoir a visité les villages de Koffi Akakro et Ahouan Bonvoinsou. Hier, il a visité Aluissou, Assoumou Kouassikro, Alluinamoinou et Koffi Amonkro. Quant à la réceptivité des messages, un pionnier du FPI dans le département est rassurant : " à l'époque, il était vraiment difficile pour nous de nous afficher militants du FPI ; à plus forte raison mobiliser les villages pour un meeting. Mais vous-même vous le constatez aujourd'hui, les populations veulent changer d'habitudes. Elles viennent écouter le message du parti et commencent à comprendre que le FPI est leur seul espoir ".

1er meeting du président du FPI chez les FN
C'est le village de Bétié situé à environs 7 km de la ville de Prikro qui servait de zone tampon entre la rébellion ivoirienne et les Forces de défense et de sécurité durant la crise ivoirienne. Quelques soldats bangladeshis qui composaient le contingent des Casques bleus des Nations unies sont encore visibles. En réalité, depuis la suppression officielle de zone de confiance, qui coupait le pays en deux, ils se sont repliés au niveau du village de Famienkro. Où, avec des soldats des Forces de défense et de sécurité ainsi que des Forces nouvelles, ils ont formé une brigade mixte. De plus, depuis le 30 juillet dernier à Bouaké, la situation a beaucoup évolué. Les éléments de la gendarmerie nationale basés à Prikro, qui ont escorté le premier ministre Affi N'Guessan lors de sa tournée, n'ont eu à se conformer à aucun protocole au niveau du cheick-point des Casques bleus du village de Bétié. En effet, depuis l'instauration de cette zone de confiance à la faveur de la crise du 19 septembre 2002, c'était sans armes que les deux forces belligérantes devaient franchir le poste des Casques bleus. Les éléments de la gendarmerie de Prikro ainsi que les éléments de la sécurité du président Affi N'Guessan ont traversé la zone des soldats bangladeshi avec leurs kalachnikovs. Pour s'enfoncer dans la zone des Forces nouvelles où le président du parti au pouvoir, a également animé des meetings. Les villages de Bognankro, Kamélessou, Farakro, Famienkro, etc. où il est passé les premiers jours, étaient autrefois des villages sous contrôle des Forces nouvelles. Il brise ainsi, l'interdit d'il y a environs cinq ans grâce à la cérémonie de la " Flamme de la paix " du 30 juillet 2007. Pascal Affi N'Guessan, en plus du réconfort qu'il a apporté aux populations du pays profond - éprouvées par cinq années de guerre -, leur a expliqué les dernières évolutions de la crise ivoirienne. Ainsi, prenant le premier ministre Guillaume Soro au mot, il leur a expliqué que la fin de la guerre a été proclamée et désormais elles pouvaient circuler sans crainte à travers tout le pays.

ROBERT KRA

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023