lundi 13 août 2007 par Fraternité Matin

Je voudrais rassurer les uns et les autres pour dire que le chef d'état-major n'est pas riche. Le chef d'état-major n'a que sa solde et sa prime de commandement. Si vous allez dans mon bureau, il n'y a pas un seul coffre-fort. Le chef d'état-major ne manipule pas l'argent. Le chef d'état-major ne voit pas les primes des éléments. Nous avons un comptable, M. Yapo, qui perçoit les chèques et les remet aux comptables des unités. Une fois les chèques perçus, ils vont retirer l'argent. Ils ne passent pas par l'état-major mais vont directement vers les unités pour remettre l'argent aux éléments. La prime est individuelle et chacun la perçoit individuellement, appose sa signature quand il l'a perçue?. Cette procédure a été rappelée samedi par le CEMA pour mettre un terme à toutes les rumeurs. Il dit avoir même envoyé, en son temps, des messages aux unités pour que aucune ponction ne se fasse. Par ailleurs, il doute de l'origine des informations. Parce que ce sont des éléments consciencieux, disciplinés, qui ont amené notre pays à rester débout et ont permis aux institutions de vivre depuis le 19 septembre 2002, qui se comporteraient de la sorte? Je ne suis pas sûr que ça vienne de nos éléments parce que nous les connaissons?. Mais que voulez-vous qu'il fasse contre des aigris ? C'est peut-être deux ou trois personnes, un peu chiffonnés par la promotion au grade de général de division du CEMA. Et on se saisit de ces SMS et on veut faire croire à tout le monde que le CEMA est voleur. Je ne suis pas un voleur. J'ai reçu une éducation religieuse. Mon père est pasteur ? je n'arrête pas de le dire - et je ne prendrai pas un seul kopeck appartenant à un soldat?. Il a démenti l'idée de ponction sur les primes allouées lors de la ??Flamme de la paix'' au point que chaque élément n'aurait pas reçu 17.500 F pour les FANCI et 20.000 F pour la Garde républicaine. Il n'en est rien, de tout cela?. Au départ d'Abidjan, le général Mangou a dit n'avoir reçu aucun centime. C'est la sous-commission chargée des Finances qui a remis 20 millions au colonel Dasset?. Un complément a dû être ajouté par l'Armée pour satisfaire les éléments supplémentaires. Il a donc pris dans les comptes du commissariat des armées la somme de 1.774.000 F. Ce qui fait un total de 21.774.000 F et chacun a perçu 3.000 F par jour. A raison de 4 jours. Chacun a donc perçu 12.000 F. Cette somme a été remise aux éléments au prorata des effectifs. Personnellement, je n'ai pas vu cet argent?. Par ailleurs, le Premier ministre a offert,
5 millions. Reparties à raison de 2.720F par élément, décharges à l'appui. Aussi, le CEMA a-t-il qualifié de déplorable? les informations selon lesquelles il aurait confisqué la prime des soldats?. En revanche, il a reconnu l'existence d'arriérés de primes alimentaires du fait des difficultés de trésorerie de l'Etat. Avant de rassurer qu'?elles seront intégralement payées? comme l'a promis le Chef de l'Etat. Il a ajouté que seul le regroupement des hommes mettra fin au paiement des primes au profit du programme de refondation de l'armée. En ce qui concerne les grades des FAFN, il a démenti toutes les allégations. La question des grades des FAFN n'a pas encore eu de solution. Nous travaillons avec nos frères des Forces nouvelles dans le cadre de l'Accord politique de Ouaga. Ensemble, nous avons mis sur pied le Centre de commandement intégré et nous sommes en train de travailler dans ce cadre. Pour pacifier, dans un premier temps, l'ex-zone de confiance (). Le travail qui est mené sur le terrain est un travail satisfaisant. Dans les contacts que nous avons avec eux, nous faisons en sorte que la confiance naisse pour que nous puissions travailler ensemble. Mais nous n'avons pas encore trouvé de solution concernant les grades. Et nous attendons qu'on nous donne des solutions?. Il a même demandé aux journalistes de ne plus écrire sur la question et de faire confiance? aux politiques et au facilitateur. Une trentaine d'éléments? sont concernés, a-t-il précisé. Répondant aux critiques après ses promotions successives depuis 2002, il a précisé qu'il était déjà lieutenant-colonel depuis 5 ans avant l'éclatement de la crise. Et que pour avoir les grades, il faut se conformer à un certain nombre de dispositions légales. Sachez que dans l'armée, quand vous travaillez, quand vous êtes discipliné, ce sont des facteurs qui sont pris en compte. () Ce ne sont pas des grades usurpés?. Comme critères de nomination, il a cité les diplômes militaires et civils, l'ancienneté dans le corps, le grade et la décoration. On doit se laisser surprendre par une promotion. On ne la réclame pas. Sinon, on se laisse aller au découragement?. Et le général Kassaraté d'ajouter qu'il existe chaque année un tableau d'avancement. Mais le Président de la République et le ministre de la Défense apprécient, s'agissant du grade de général. Parler donc de l'opportunité des récentes nominations est une question à caractère vicieux et tendancieux?.Le CEMA s'est enfin réjoui des excellentes relations qu'il entretient avec son ancien?, Soumaïla Bakayoko, CEMA des FAFN. Les soldats réclament six mois de primes. Une sourde grogne continue de secouer en ce moment les casernes, si l'on en croit un sous-officier, sous couvert de l'anonymat et se réclamant du camp d'Akouédo. L'on se rappelle que le Président de la République, recevant les militaires au Palais présidentiel, au Plateau, avait reconnu qu'il existait effectivement des arriérés de primes alimentaires. Le problème aujourd'hui, c'est que le règlement tarde au point qu'il a atteint un cumul de 6 mois. Ces primes qui étaient payées toutes les quinzaines ne l'ayant pas été régulièrement. C'est en principe entre 1 million et 1,5 million que chaque élément devrait recevoir.
Autre reproche, c'est enrichissement illicite de la hiérarchie militaire à la faveur de la crise, notamment le CEMA. Face à cette situation et pour éviter toute récupération politicienne, les soldats FDS qui réaffirment leur loyauté à la République, ont décidé de choisir des interlocuteurs pour faire entendre leur cause. Le ministre de la Défense, Michel N'Guessan Amani, ayant refusé de recevoir leurs représentants. Le premier émissaire est le colonel Dogbo Blé Bruno, commandant du Groupe de sécurité de la Présidence de la République (GSPR) et à défaut, le sergent -chef Gnaly Doba Anicet. Ces choix pour démontrer que les soldats ont confiance au Président de la République et que leur mouvement de grogne n'est en rien une désobéissance. Le ministre de la Défense qui effectue une tournée de sensibilisation dans les casernes d'Abidjan aujourd'hui, devrait pouvoir apporter des réponses précises à cette préoccupation majeure.

P. N. Zobo

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