mardi 14 août 2007 par Fraternité Matin

Les Forces de défense et de sécurité de Bonoua, en collaboration avec l'ONG Afrique secours et assistance (ASA) ont intercepté les 6 et 8 août dernier 32 enfants que des trafiquantes convoyaient sur les bords de la lagune Ebrié. C'est au corridor de Samo, à l'entrée de Bonoua, que les FDS, sur information du comité local de vigilance de l'ONG ASA, vont arrêter les gamins et leurs convoyeuses. De fait, Mena Atta, Ekwa Chama, 31 ans, Kwessi Agnès 28 ans et Kewi Cécilia, les convoyeuses, toutes de nationalité ghanéenne sont que des trafiquantes d'enfants rompues aux ficelles de cette répréhensible activité. Se disant commerçantes et comme beaucoup d'autres, elles convoyaient à Abidjan ces enfants pour exercer dans divers domaines socio- économiques. Toutes, à l'unisson avec leurs innocentes victimes à qui elles ont fait mémoriser la même litanie les trafiquantes récitent que les bambins rejoignent dans la capitale économique leurs parents pour profiter de vacances bien méritées. Mais pour des élèves qui, proclament- elles, sont régulièrement inscrits dans les écoles au Ghana, aucun papier d'identification n'est en leur possession pour déterminer leur provenance encore même leur filiation. La vérité, révèle M. Nebout Dubien, coordinateur des comités locaux de vigilance, c'est que lesdits papiers auraient révélé leur vraie identité, mettant à nu la supercherie de la filiation fictive dont ils se prévalent. C'est à partir d'une information en provenance d'un de leurs relais, dans la localité d'Assinie, indique Nebout, que les enfants et leurs convoyeuses ont été arrêtés à Samo. Les trafiquants, renseigne-t-il, ont voyagé à bord d'une pinasse sur le plan d'eau, pour échapper aux nombreuses contrôles sur la voie internationale. Une fois à Samo, les accompagnatrices les ont entassé dans deux taxis afin de leur franchir incognito le barrage. Elles ?mêmes observant à l'arrière- plan, quitte à les récupérer au-delà du barrage. Ce jour-là au barrage, la diversité et la variation des réponses des gamins et des Ghanéennes aux questions des responsables de l'ONG et des agents de la police, indique que la piste du voyage pour les vacances scolaires n'est qu'un camouflage. Puisque 5 des gamins ont fini par avouer ne connaître personne en terre ivoirienne. De fait, révèle le responsable de l'ONG, ces enfants tous en provenance de Sekondi- Takoradi, viennent exercer ici des activités diverses au profit de certains de leurs compatriotes ghanéens ou d'Ivoiriens. C'est la même stratégie : on passe la commande au cours des voyages de ces dames au pays et une fois ces enfants arrivés sur le territoire, chacun va récupérer son enfant ayant le profil de l'emploi auquel il est destiné. La rétribution annuelle oscille entre 80 000 et 120 000.

Arsène Kanga
Correspondant régional

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