mardi 14 août 2007 par Notre Voie

Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N'Guessan, a animé un meeting géant le dimanche dernier à Prikro. Ce meeting organisé pour clore la tournée qu'il effectuait dans cette localité s'est avéré comme un véritable test de mobilisation face au PDCI-RDA, ancien parti au pouvoir dont Prikro constituait, jusque-là, un des bastions imprenables en pays Baoulé. Le pari était annoncé dangereux et risqué pour l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo parce que, deux jours plus tôt, le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, avait dépêché son Secrétaire général, le Professeur Alphonse Djédjé Mady, pour animer un meeting d'invectives tribalistes contre le chef de l'Etat et son émissaire de président du FPI. Les deux meetings constituaient, aux yeux de la population locale, un test pour voir et établir définitivement qui du Front populaire ivoirien (FPI) et du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), mobilise le plus le peuple Andoh de nos jours.
Le dimanche 12 août, dans la cour du centre culturel de la ville, l'on a eu le résultat. Là où Alphonse Djédjé Mady, l'émissaire de Bédié, a peiné pour trouver un petit public rassemblé à coup de billets de banque sous quatre (4) bâches, en présence du roi de Prikro, Pascal Affi N'Guessan a fait déborder les douze (12) bâches dressées par prudence pour la circonstance. L'espace s'étant avéré trop exigu, une foule compacte restée debout, dehors et sous le soleil, mais nullement découragée, a tenu à assister au meeting. Le roi de Prikro, Nanan Adi II, était encore présent et témoin. Etaient présents, aussi, plus de 100 imams et de nombreux chefs de villages...
Aussi, ce dimanche-là, quand Affi N'Guessan fait son entrée sous le coup de 12h50 au lieu du meeting, c'est une foule en extase, satisfaite de son écrasante victoire dans la mobilisation face au PDCI qui l'accueille. Les deux doigts du V de la victoire, signe de ralliement du parti en l'air, reprenant l'hymne du FPI que libérait une sono impeccable, la foule en liesse a longuement savouré la vérifiable popularité de son parti à Prikro, mais surtout le déclin de l'ancien parti au pouvoir et de son président, Henri Konan Bédié, dans cette localité. Le président du Front populaire ivoirien, accompagné d'une forte délégation des membres de son parti, fait donc le tour de l'espace, la tête haute, large sourire aux lèvres, pour saluer la marrée humaine qui l'attendait.
Le calme obtenu après ce tour d'honneur, Pascal Affi N'Guessan explique à la population que sa visite au peuple Andoh respecte une tradition établie au FPI. Son parti a toujours privilégié la politique de proximité qui consiste à vivre, avec les populations, leur quotidien fait de difficultés énormes afin, a-t-il dit, de leur trouver des solutions. Pour l'ancien Premier ministre, un homme politique qui ambitionne de diriger le pays doit sortir des bureaux climatisés pour parcourir les villages et hameaux. Visiter les coins et recoins du pays pour connaître l'environnement dans lequel la population vit dans le but de répondre aux attentes desdites populations. "Si tu veux aider les gens, il faut être proche d'eux. Je suis venu ici, je vois que le département de Prikro est malade du développement", a témoigné le président du FPI. Qui a fait remarquer que sa visite vise aussi à réveiller le peuple Andoh, à l'amener à prendre conscience de sa situation et à l'inviter à se battre pour son développement. Car, selon Affi, le développement est l'?uvre des hommes et non un don de la nature. Il a demandé au peuple de ne pas suivre les hommes politiques et les partis politiques qui ne lui proposent rien pour son développement. A ce niveau de son propos, il a invité le peuple Andoh à se mobiliser autour du président Laurent Gbagbo, à sceller une alliance avec Laurent Gbagbo et le Front populaire ivoirien en votant, le moment venu, pour Gbagbo et pour tous les candidats du FPI après la présidentielle. L'orateur a indiqué que seuls le FPI et Laurent Gbagbo peuvent faire face aux problèmes du peuple Andoh à travers le programme de la Refondation. Pour Affi N'Guessan, l'expérience a montré que le président Gbagbo et le FPI, avec leur politique de refondation, qui ont donné un département, des communes et une sous-préfecture au peuple Andoh. A partir de ce qui est fait à l'égard de Prikro, a déclaré Affi, le peuple Andoh, jadis ignoré, peut émerger avec son prochain conseil général. ''Un peuple ne doit pas rester attaché aux luttes du temps passé. Mais il doit être exigeant sur ce qui est fait pour son présent et son avenir'', a alors asséné Pascal Affi N'Guessan, dans une allusion claire au déclin du PDCI-RDA. Et continuant, le président du FPI a expliqué que le PDCI a marqué son temps et qu'il ne faut plus être nostalgique de ce temps-là. Parce que, le temps du PDCI est passé et que ce parti n'a plus de nouvelles propositions qui puissent répondre aux défis du temps moderne et aux aspirations des Ivoiriens?.
Commentant enfin l'actualité du pays, Affi N'Guessan a fait savoir que la crise que vit la Côte d'Ivoire trouve sa source dans le fait que Laurent Gbagbo amorce une réelle révolution contre la politique d'exploitation mise en place en Côte d'Ivoire depuis l'aube des temps. Malgré tout, selon lui, il faut s'inscrire dans le processus de sortie de crise pour aller vite aux élections afin qu'un gouvernement digne qui sera issu des élections aborde les questions du développement.
Avant son intervention, le président du FPI a été précédé du roi de Prikro qui a fait remarquer que la pauvreté a poussé 1500 de ses administrés à s'établir à Méagui, dans le département de Soubré. Mais plus ahurissant, le roi a révélé que, de mémoire d'habitant de Prikro, aucun ministre et aucun président de parti, autre que ceux du FPI, n'ont jamais honoré Prikro par de telles tournées. "Nous sommes contents de voir Affi N'Guessan après Laurent Gbagbo qui est venu ici en 1998. Ils viennent voir de quoi souffre Prikro", a conclu Nanan Adi II.
A son tour, le directeur départemental de campagne du président Gbagbo à Prikro, M. Jean Koffi Kouakou, a déclaré que la fermeture précoce de l'usine sucrière de la SODESUCRE à Sérébou-Comoé, construite sur le sol de Prikro en 1977 et fermée en 1984, est l'exemple probant que le PDCI n'aime pas le peuple Andoh. La directrice départementale de campagne de Gbagbo à Bocanda, Dodo Akissi Madeleine dite Miss Dodo et Konan Koffi Emmanuel dit Nanan Kotiho, ont fait des interventions pour demander au peuple hôte de basculer au FPI. L'appel a visiblement été bien entendu : de nombreuses personnes, des vieux et des vieilles, sont spontanément sorties de la foule pour venir jeter par terre leurs cartes de PDCI et prendre sur-le-champ celles du FPI. En guise de présent à ses hôtes qui ont battu le rappel de leurs troupes, Pascal Affi N'Guessan a remis 100 machettes aux secrétaires de base.
Notons que pour ce meeting de clôture de sa tournée, le président du FPI a bénéficié du soutien de Koulibaly Seydou, Secrétaire national chargé des Ressources humaines, Ouattara Abou Tato, directeur départemental de campagne à Ferké, M. Koko Jérôme, DDC de Yamoussoukro ; Etaient également présents les anciens députés PDCI de M'Bahiakro et de Didiévi, MM. Baudoua N'Goran et Kouamé Gloris, l'administrateur du siège social du FPI, M. Jean Martin Dassé, Dr. Koffi Aka, Secrétaire national chargé du Patrimoine du FPI et le maire de Marcory, M. Akanda Assi Marcellin.






Benjamin Koré(Envoyé spécial à Prikro)

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