samedi 18 août 2007 par Notre Voie

Poursuivant sa tournée dans la région de Daoukro, le président du FPI invite au changement politique pour une meilleure prise en compte des préoccupations des populations. Les habitants de Daoukro, qui voient depuis quelques jours, aux environs de 20 h, la longue file de véhicules entrer dans la ville pour se rendre au QG du président du FPI qui séjourne dans la région, doivent se poser bien des questions. En effet, tout le long du parcours, toute activité cessante, ils regardent longuement les voitures dont les feux de détresse en disent long sur leur mission dans les villes et villages du département. Voient-ils, dans ce défilé de véhicules, la déclinaison du PDCI et la démystification de Bédié ? En tout cas, jeudi à Ouellé, Affi N`Guessan a été on ne peut plus clair. "Je ne comprends pas qu`ici à Ouellé, on s`accroche encore au PDCI. Que vous a-t-il apporté ? Etes-vous le département le plus prospère de la Côte d`Ivoire ? Je voudrais qu`à Ouellé, on se réveille, parce qu`on n`opère pas un changement en dormant. Le lever et le coucher du soleil ne dépendent pas de vous. Mais le développement est de votre entière responsabilité. C`est un combat et celui qui ne veut pas combattre va attendre longtemps. Quand le président Gbagbo débutait sa lutte, vous n`avez pas cru en lui. Vous n`avez jamais voté pour lui, mais il est au pouvoir. On ne milite pas pour plaire à quelqu`un, mais pour un idéal, pour des valeurs. Celui qui ne l`a pas compris n`a rien compris. Il faut venir au FPI et éviter le tribalisme qui est une réaction du passé. Certains d`entre vous ne veulent pas du FPI, parce que Gbagbo est Bété. Mais est-ce que vous refusez les soins quand l`infirmier est un Bété ? Sortez du passé, car le temps du PDCI est passé et il ne reviendra plus au pouvoir", a soutenu le président du FPI.

Il a encore expliqué que lorsqu`il a pris la décision de s`engager en politique, il s`est retrouvé devant un grand dilemme : entrer au PDCI qu`il représente comme une savane où il n`y a qu`à mettre le feu pour se retrouver le lendemain devant une terre prêtre à être labourée ou choisir la forêt dense de Laurent Gbagbo avec ses gros arbres, ses ronces, ses reptiles et autres dangers ? A la différence que la savane de Bédié était un sol pauvre et épuisé, alors que la forêt, malgré ses difficultés, avait un sol riche et généreux. Affi déclare avoir choisi les difficultés en se rangeant aux côtés de Laurent Gbagbo. Il affirme avoir fait le bon choix et demande à la population de faire comme lui. "Que serais-je devenu si j`avais choisi la facilité en suivant Bédié ?", s`est-il interrogé devant la foule rassemblée sur la place de la gare de Ouellé qui applaudissait la justesse de son exemple.

Poursuivant, Affi N`Guessan s`est dit amusé par le PDCI qui organise un ou deux meetings pour lui porter la contradiction. Pour lui, c`est de la plaisanterie, parce que lui se rend dans les villages pour rencontrer les populations profondes. Et, pour cela, il est dans la région pour un séjour qui va durer un mois entier. Je vais partout pour parler du développement du pays. Le PDCI, lui, est absent. Il est inexistant dans le nord et dans l'ouest. Ce n'est qu'ici où il a encore des traces. Le PDCI est mort, ne pleurez pas sur son sort?. Partout où il se rend, les visites du président du FPI prennent les allures de fête populaire. Dans le village de Dalouébo où il n'était prévu qu'une visite de courtoisie au chef du village, la mobilisation était celle des grands jours. Une fanfare et plusieurs danses traditionnelles, dont l'Adjoss, le Greba, l'Atôbô et l'Adjanou, exécutées par des femmes vêtues de blanc, ont assuré la fête. Les scouts, les élèves et les étudiants ont pris part à la partie aux côtés des cadres d'Abidjan pour accueillir Affi N'Guessan. Et le décès d'une dame au lever du jour n'a pas entamé l'hospitalité des villages. Rassemblés autour du chef Salomon Koffi Brou, les villageois ont fait connaître leurs préoccupations qui sont, entre autres, l'électrification du village, la réalisation d'un château et d'une retenue d'eau et la réhabilitation de l'école. Mais le village de Dalouébo n'est même pas loti.

Même mobilisation dans le village de Bédié-Kouamékro où un meeting était prévu. Ce village est électrifié depuis 1996, mais son école se trouve dans un état préoccupant avec des classes faites de branchages. Selon Dominique Koffi Yao, secrétaire général de la section du FPI, sa structure, qui était en berne du fait du manque de contact avec les responsables fédéraux, est en train de renaître et a de grandes ambitions. Il promet la victoire sans faille du président Gbagbo au premier tour de l'élection à venir. A Ouellé-Koumanou, le chef Kouakou Amoroffi, entouré des quatre autres de la tribu Namin, est déjà sur les lieux plus de deux heures avant l'arrivée de la délégation du président du FPI. Ils sont accompagnés de porteurs de cannes et des musiciens qui soufflent dans des ivoires pour produire une mélodie particulière qui en rajoute au caractère solennel du moment. Les femmes et les jeunes chantent et dansent pour entretenir l'ambiance aux côtés des artistes qui ont effectué le déplacement avec Affi N'Guessan, notamment Amani Djoni, Petit Morisson et Mossa Bilé.
A la suite de Pierre Koffi Kouamé, secrétaire de section qui rendra hommage à Mme Henriette Lagou grâce à qui, selon lui, on peut aujourd'hui parler du FPI dans la région sans aucune crainte, Raphaël N'Guessan, journaliste à la retraite et membre du bureau de la section, a pris la parole. Pour expliquer que la tribu Namin, mamelle de la région à l'époque de la boucle du cacao, est restée marginalisée et en marge du développement. Ce n'est que pendant la crise que connaît la Côte d'Ivoire que nous avons pris conscience que nous ne sommes pas là pour accompagner les autres?, dira-t-il. Grâce au président Gbagbo, quatre des cinq villages de la tribu sont aujourd'hui électrifiés à la satisfaction de tous, même si le coût du branchement est jugé prohibitif.

Ici, la disparition du café et du cacao a poussé les populations vers le palmier à huile. Mais aucune unité de transformation n'existe dans la région et les paysans ne savent pas quoi faire avec leurs productions. En désespoir de cause, ils se sont tournés vers l'hévéa avec, cette fois, beaucoup de prudence, car ils craignent le sort que leur a fait connaître le palmier à l'huile. Dites au président Gbagbo que nous sommes pour lui et avec lui. On a dit que l'ancienne boucle du cacao est le fief de tel ou tel. Si cela a été vrai par le passé, nous ne sommes aujourd'hui le fief ou la chasse-gardée de personne. Nous sommes avec qui peut nous mettre durablement sur la voie du développement?, a conclu l'ancien journaliste de Fraternité Matin.

Abondant dans le même sens, Diarrassouba Kassoum, secrétaire général de la section FPI de Ouellé, affirmera que le terrain politique n'est plus aussi difficile que par le passé. En effet, il a pu installer une base de son parti dans chacun des 14 villages de la sous-préfecture de Ouellé. Dans tous les villages, nous avons des GAS et toutes les structures spécialisées du parti, à savoir la JFPI, l'OFFPI et la CEFPI. Le FPI est la deuxième formation politique ici. Il nous appartient de le faire progresser?, a soutenu le SG. C'est donc à juste titre que Mme Henriette Lagou lui a rendu un vibrant hommage, à lui et à tous les enseignants qui ont tant souffert pour implanter le parti dans la zone. Comme partout où elle passe, elle a expliqué qu'avec le départ de Fologo, Bombet et Mme Danièle Boni Claverie entre autres, il ne reste plus rien du PDCI. Elle invite donc ses parents à quitter ce parti pour ne pas se retrouver seuls dans une coquille vide. Quand je parcourais les villages pour demander aux populations de soutenir le président Gbagbo, certains riaient. Aujourd'hui, tout le monde sait de quoi il est capable. Il faut le soutenir pour nous donner encore plus de force afin d'assurer votre développement?, a-t-elle lancé à ses parents attentifs au discours d'espoir et de changement du FPI.
La veille, premier jour de travail dans la zone de Ouellé, la délégation s'est rendue dans les villages de N'Zi Akakro, Adiaou, Prikro et Kouakoussékro. Hier, la délégation a mis le cap sur la sous-préfecture d'Ettrokro.

Paul D. Tayoro envoyé spécial

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