lundi 20 août 2007 par Notre Voie

Les populations de Ferké ont fêté samedi, le Premier ministre Guillaume Soro. Nous vous proposons de larges extraits de son intervention. () Populations de Ferké, de Kong, de Ouangolo, de Diawala, de Koumbala, de Niellé, je vous salue. Aujourd'hui, je ne tiendrais ni de grand ni de long discours. Je voudrais simplement vous dire que je suis ému et heureux d'être ici à Ferké parmi mes parents. Je voudrais le dire en toute sécurité parce que quand j'ai été nommé, mes frères m'ont appelé pour me dire qu'ils voulaient me voir. Ce que j'ai accepté. Ils ont aussi exprimé leur souhait de me recevoir à Ferké. J'ai posé une condition. Ma condition était que cette réception n'ait aucun caractère politique. Que cette réception ait un caractère familial. Et qu'au delà des clivages idéologiques et politiques, nos parents se mettent ensemble pour plutôt fêter ainsi. C'est cela le symbole de cette cérémonie d'aujourd'hui. Nous ne sommes pas à une cérémonie électorale, ni politique. Nous sommes là pour une cérémonie familiale, fraternelle. C'est pourquoi, je voudrais commencer par remercier le comité d'organisation qui a tenu à préserver ce caractère familial. Et je ne viens pas ici en tant que Premier ministre, mais en tant que fils de Ferké. Né à Diawala, comme quelqu'un l'a dit tout à l'heure, je suis né à Diawala, je suis allé à l'école à Niellé, j'ai fait le collège à Katiola ; je suis un enfant des savanes. Je voudrais commencer par remercier le comité d'organisation pour tout le travail qui a été fait. Je sais que toutes ces festivités et toutes les activités du comité m'ont été cachées. Même mon directeur de cabinet qui était dans le coup ne m'a jamais tenu informé de l'avancée des préparatifs. C'est pourquoi, je voudrais les remercier parce que je sais que ce sont les filles et les fils du département qui se sont cotisés pour que cette cérémonie soit une réalité, et je voudrais une fois de plus les remercier très sincèrement. Permettez-moi aussi de saluer tous les autres départements. Depuis Man, Odienné, Touba, Séguéla, Bouna, Bondoukou. Tous ces départements qui se sont mobilisés pour être à Ferké. Je n'oublierais pas les Forces Armées des Forces Nouvelles, à commencer par leur chef d'état-major, le général Bakayoko, pour tout le soutien qu'ils m'ont toujours apporté. Soutien sans lequel je ne serais pas là aujourd'hui. C'est pourquoi, je voudrais en votre nom à tous, leur adresser mon infinie reconnaissance. Je salue aussi les Forces impartiales, les partenaires internationaux qui, de tout temps, depuis le début de la guerre, nous ont toujours soutenus. Je pense qu'il est important de l'évoquer car, en ce moment où la Côte d'Ivoire a décidé d'emprunter résolument la voie de la paix, que tous ceux qui, à un moment ou un autre, nous ont aidés, soient ainsi remerciés. Je voudrais enfin remercier les jeunes, les femmes, toutes les populations ivoiriennes qui, le long de ce difficile chemin vers la paix, à tout instant, nous ont apportés leur soutien. Je pense que ceci a été déterminant dans la conduite des affaires et surtout dans la conduite du processus de sortie de crise.
Chers parents, aujourd'hui, devant vous, je veux pouvoir prôner l'union, et la paix. Et cette union doit pouvoir commencer par les filles et fils de nos régions. En effet, comment concevoir la construction de la paix si nous-mêmes, à la base, ne sommes pas unis dans cet objectif ? C'est pourquoi, quand l'intérêt supérieur de la nation est en jeu, on doit se départir des oripeaux politiques, de notre attachement, et de nos convictions politiques et voir l'intérêt de l'Etat. C'est pourquoi, au moment où le dialogue direct a été prôné, nous avons décidé de ne pas rater une occasion, une seule, de faire la paix pour nos populations. Parce que c'est aussi vrai que nos populations ont eu à souffrir de cette situation. Aujourd'hui, quand vous prenez les routes pour venir à Ferké, vous pouvez vous rendre compte de l'état de délabrement de ces routes. C'est pourquoi, nous avons décidé, à un moment donné, en toute connaissance de cause, d'aller à la paix et de nous consacrer au développement. Parce que je sais que nos populations attendent des cadres et des fils, un soutien. Elles attendent de leurs fils qu'elles aient à manger, à boire et qu'elles aient des routes. Et je pense que c'est cet enjeu important qui doit nous guider. Et c'est pourquoi, nous avons accepté d'aller au dialogue direct et de conclure la paix. Aujourd'hui, nous sommes engagés dans ce processus, qui est toujours d'aller de l'avant. Et comme le disait quelqu'un, nous sommes déterminés. Parce que l'accord de Ouagadougou que nous avons signé, règle un certain nombre de problèmes. Il règle la question de l'identification. On l'a dit à la rentrée gouvernementale, nous serons en mesure de lancer sur l'ensemble du territoire, les audiences foraines. Pour que tous ceux qui n'ont jamais été déclarés à l'Etat civil puissent avoir des papiers. Le ministre de la Justice est là ; c'est lui qui a l'initiative du mode opératoire qu'il a déjà préparé. Et j'attends à ce qu'à la rentrée gouvernementale, nous puissions lancer les audiences foraines. Mais parallèlement aux audiences foraines, nous allons travailler aussi à lancer l'identification, c'est-à-dire la délivrance des cartes d'identités aux citoyens de ce pays. Parce que la question de la citoyenneté et de l'identité, on l'a toujours dit, c'est la cause préjudicielle de cette guerre. Et là, on aura réglé les problèmes réels qui ont causé cette guerre, si l'on donne à chaque citoyen sa carte d'identité, et c'est notre objectif. Je voudrais le dire à mes parents et leur demander de soutenir ce processus et de se préparer à prendre une part active audit processus. Cela me paraît essentiel. Ce, après quoi, l'accord de Ouagadougou est clair, nous irons à l'organisation d'élections démocratiques et transparentes. Je crois qu'après la guerre que notre pays a connue, on ne peut plus se payer le luxe d'élections truquées. Ce n'est pas possible. Et je crois aussi que tous les signataires de l'accord politique de Ouagadougou sont d'accord qu'il faut organiser en Côte d'Ivoire, des élections démocratiques et transparentes. Et nous faisons confiance à la Commission électorale indépendante (CEI) pour faire ce travail. Je vois Mme Fatou Traoré (Vice-présidente de la CEI : ndlr) qui est certainement d'accord avec moi. Chers parents, voici le programme que nous aurons à exécuter. C'est peut-être simplement dit, je ne suis pas non plus naïf pour croire que ce sera facile. Et c'est en cela que j'ai besoin de vous. C'est vrai, aujourd'hui, on fête un fils qui est Premier ministre mais en même temps, je dois dire que la tâche est difficile. Les défis sont nombreux à relever. Certains ont parlé de l'attentat qui a lieu en juin. Je sais que les commanditaires n'ont pas renoncé à stopper l'élan de la paix. C'est pourquoi, j'ai besoin avant tout, de vous, pour continuer de nous soutenir, par vos prières, par vos bénédictions. Pour que toujours, nous ayons cette volonté inébranlable de faire la paix. C'est vrai que la fin de la guerre n'arrange pas tout le monde. Il y a d'autres qui, grâce à la guerre, sont devenus de grands types donc quand on dit que la guerre est finie, ils sont inquiets. Il y a d'autres qui, grâce à la guerre, sont devenus de grands escrocs ; donc ils ont effrayé les uns et les autres pour les escroquer. Ils ne veulent pas que la guerre finisse. Mais il faut que la volonté populaire de nous tous rassemblés, on puisse vaincre ces poches de résistance. Et je suis convaincu que si nous sommes unis et solidaires, il n'y a pas de raison que la Côte d'Ivoire n'aille pas à la paix. Et c'est pourquoi, le 30 juillet, j'ai insisté pour organiser la cérémonie _Flamme de la paix_. Et je pense que ce jour-là, nous avons pris le peuple de Côte d'Ivoire a témoin pour lui lancer un appel vibrant pour adresser à Dieu des prières pour que notre pays renoue avec la paix et que nous puissions nous consacrer à des actions de développement. En tout cas, je voudrais vous réitérer mon engagement et ma détermination dans ce sens. C'est pourquoi, je suis heureux qu'aujourd'hui, ce ne soit pas seulement les fils et filles de Ferké. Mais que ce soit tous les Ivoiriens. Et tout à l'heure, j'ai insisté à ce qu'on écoute tous les conseils généraux, parce que ce n'est pas très souvent que nous venons à de telles cérémonies et que les uns et les autres aient la possibilité de s'exprimer. C'était important de les écouter et de comprendre ce qu'ils souhaitent pour notre pays. Je voulais en tout cas les remercier et m'adresser à l'équipe qui est là ; l'équipe des Forces Nouvelles. Mais avant même de m'adresser à eux, je voudrais m'adresser à nos militaires. J'ai commencé le redéploiement de l'administration ; les préfets, les maires, les conseils généraux et les sous-préfets. Mon Général, il faut faire en sorte que partout, ils soient bien reçus et bien accueillis. Il faut faire en sorte qu'ils soient bien accueillis parce qu'ils viennent pour nous aider dans la gestion administrative des zones. Parce qu'ils viennent aussi pour nous aider sur le plan politique. Les sous-préfets, les préfets, les maires et les conseils généraux ne doivent pas être vus comme des adversaires. C'est pourquoi, je les confie aux militaires qui sont là. Pour que, dans une symbiose et dans une harmonie parfaite, ce redéploiement se fasse en douceur mais dans l'efficacité. Pour que rapidement, les problèmes que nous avons posés puissent trouver des solutions. Je disais tantôt que l'équipe des Forces Nouvelles est bien là. J'entends, avec eux, conduire le programme que je viens d'égrener. Faire en sorte que nous puissions créer un environnement de confiance, de convivialité qui permette d'aller aux élections. Voici chers parents, le message que je suis venu ce matin, vous livrer .


Propos recueillis par Faustin Yao K envoyé spécial à Ferké

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