lundi 20 août 2007 par Notre Voie

La sous-préfecture d'Ettrokro est la dernière à visiter par le président du FPI avant de s'attaquer à celle de Daoukro. Ici, le sentiment d'abandon est perceptible partout. La ville d'Ettrokro tient dans la paume d'une main. Située à 48 km de Daoukro, au bout d'une mauvaise piste, elle compte environ 3000 habitants. Avec une seule école de 12 classes, un système d'eau potable dit de l'hydraulique villageoise améliorée et qui oblige à aller se servir dans la rue avec un seau, un dépôt pharmaceutique et un dispensaire où travaillent un médecin, un infirmier et une sage-femme, on se demande si l'on est en ville. Dans cette localité qui a été raccordée au réseau national de l'électricité en 2003, tout vous ramène au village. Ettrokro est pourtant chef- lieu de sous-préfecture depuis 1986 et commune depuis 1996. Ici, la glorieuse époque de la boucle du cacao n'a pas beaucoup servi. Trois villages électrifiés sur 18, bitume totalement inconnu et voies de communication dans un état lamentable. Le président du FPI parcourt la sous-préfecture d'Ettrokro depuis le vendredi 17 août dernier. Dans le village de Comoégoua par lequel il a démarré sa tournée, Nanan Mian Kouadio II, chef d'Assa-Comoékro, a traduit la peine de sa tribu qui compte trois villages, dont Konien Kouamékro et Comoégoua. Après avoir rendu hommage à Affi N'Guessan pour avoir bravé les mauvaises pistes pour venir à lui, il a soutenu que cela ne doit pas surprendre, car vous êtes à la tête d'un parti qui a pour tradition de parcourir les villes et villages. C'est cela qui a permis au président Gbagbo de conquérir le c?ur des Ivoiriens pour parvenir au pouvoir en 2000. Pour nous, l'arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo est perçue comme une opportunité pour réparer les injustices subies depuis longtemps. Et dire que nous étions au nez et à la barbe de celui qui avait le pouvoir ! Nous avons compris que Laurent Gbagbo est venu pour nous sauver?, a-t-il déclaré, avant de regretter qu'il existe encore des personnes qui disent que ceux qui parlent de Laurent Gbagbo et le soutiennent ne représentent rien. Que ceux-là se tiennent tranquille, car ils comprendront bientôt que les temps ont changé?.
Avant, le chef, M. Félix Kangah, secrétaire général de la section FPI, a soutenu que toutes les personnes qui sont venues fêter le séjour du président du FPI dans le village savent que leur destin ne diffère pas de celui du FPI. L'enjeu est de taille. Il faut mener la lutte de la réélection du camarade Laurent Gbagbo avec, en prime, une majorité parlementaire absolue?, a-t-il lancé, avant de réclamer le soutien de la direction nationale du parti pour le bon fonctionnement de sa section. A sa suite, M. Denis Kouakou Bah, nouveau militant du FPI, qui a été député PDCI durant 15 ans, a expliqué pourquoi il a effectué une grande tournée dans la région pour annoncer qu'il quitte le PDCI. Bédié a gouverné pendant 7 ans et il n'a absolument rien fait. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps, parce que le N'Zi Comoé, ancienne boucle du cacao, a été lésé dans le développement. Ne nous mentons pas en pensant que le PDCI peut améliorer notre sort. Nous avons déjà accusé trop de retard. C'est le FPI seul qui peut nous apporter le développement?, dira-t-il à la foule rassemblée en grand nombre dans la cour de l'école du village. A Ettrokro, le chef Nanan Adou Koffi a rendu hommage à Mme Henriette Lagou pour l'électrification de la ville. Ensuite, il a plaidé pour l'électrification des villages, l'équipement des dispensaires avec affectation de personnels, la réalisation de pompes hydrauliques, la construction d'un établissement secondaire à Ettrokro et la réalisation d'un pont sur le fleuve Comoé pour faciliter les relations avec Koun-Fao qui se trouve à une trentaine de km. J'ai un fils en classe de CM2 et j'éprouve une grande crainte en ce moment. Où vont-ils l'emmener s'il réussit à son examen d'entrée en Sixième ??, s'est interrogé le chef. Aussi bien à Comoégoua puis à Ettrokro qui ont constitué les deux étapes de la journée, l'arrivée de M. Affi N'Guessan a donné lieu à une fête populaire. Dans la cour de l'école d'Ettrokro où des bâches ont été dressées pour le meeting, des femmes en uniforme et des jeunes chantent et dansent depuis la matinée. En présence des chefs de village qui sont drapés dans leurs habits d'apparat avec leurs notables. Trois danses traditionnelles sont présentes. On note le tam-tam parleur Klinkpli, le Kléba et l'Atôbô.
A l'arrivée sur les lieux du président du FPI, l'hymne du parti distillé par les hauts parleurs, le dispute avec le tam-tam parleur. Les femmes du Kléba, venues d'Ettien-Kouadiokro, présentent un ballet sur une mélodie composée à l'honneur d'Affi N'Guessan. Nous n'avons plus peur de rien, car Affi N'Guessan est là à nos côtés?, chantent-elles en balançant des foulards. Elles sont accompagnées par des tam-tams et une trompette.
Au demeurant, Mme Henriette Lagou dira aux chefs qui hésitent à faire connaître leur sympathie pour le FPI du fait de représailles qu'ils n'ont rien à craindre. Aucune loi ne vous l'interdit et si quelqu'un vous importune, faites-moi appel?. Pour le reste, le président du FPI a dit aux hommes et aux femmes qui ont pris d'assaut la cour de l'école d'Ettrokro que le PDCI est désormais dépassé et ne peut plus rien faire pour qui que ce soit. Au milieu des chants et cris de joie, il a expliqué que l'espoir réside à présent au FPI.


Paul D. Tayoro(envoyé spécial)

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