Ce n'est pas encore les grandes batailles de campagne électorale. Mais dans le Moronou, le Pdci et le Fpi se livrent une guerre sans merci pour le contrôle de la région.
Le Pdci-Rda n'entend pas céder un pouce de son territoire au Front populaire ivoirien (Fpi) dans le Moronou. Pour effacer les traces d'Affi N'Guessan, le président du Fpi qui a lancé une OPA sur ses militants dans la région, le vieux parti n'a ménagé aucun effort en se donnant de grands moyens. Depuis le samedi 11 août, la déléguée départementale, Amah Marie Tehoua, par ailleurs ministre de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé a entrepris une tournée dans les villes et villages du Moronou pour recadrer les militants devant l'avancée du Fpi. L'apothéose de cette tournée qui l'a menée, entre autres, à M'Batto, Bongouanou, Anoumaba et Tiemelekro a eu lieu à Arrah. Tout le Moronou s'est donc donné rendez-vous à Arrah pour marquer leur fidélité au Pdci. Et ce, devant la haute direction de ce parti avec à sa tête le Pr. Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du Pdci. Le Pdci ratisse large dans le département, il n'y a pas de place pour le Fpi. Après cette tournée, nous pouvons dire à certaines personnes (Ndlr : Affi N'Guessan) que c'est peine perdue à Bongouanou. Bongouanou est et demeure le bastion du Pdci, a martelé la ministre Amah Marie Tehoua. Pour preuve, a-t-elle indiqué, le Pdci, aujourd'hui, assiste à un retour massif de ses militants qui avaient été débauchés par d'autres partis dont le Fpi. Comme pour faire mentir le parti au pouvoir qui s'est vanté d'avoir réalisé une belle opération lors de sa tournée dans le Moronou, une trentaine de chefs et rois sont venus soutenir le Pdci. Certains parmi eux ont été décorés par le Secrétaire général du Pdci pour leurs actions en faveur du rayonnement du parti dans la région. Devant les militants qui se sont massés à la place Henri Konan Bédié d'Arrah, Alphonse Djédjé Mady a tenté de rétablir la vérité face à ce qu'il a qualifié de contre-vérité d'Affi N'Guessan. En sept années de gouvernement, a assené le Secrétaire général du Pdci, le Fpi à un bilan fait de morts, de misère, de gabegie et de détournement illicite. On est venu vous tromper. Si vous voulez la vie, la paix, le développement, vous n'avez pas d'autre choix que de suivre le Pdci. Si vous voulez la mort, si vous voulez que le sang continue de couler, alors votez le Fpi, a-t-il martelé avant de conclure : le Fpi a créé toutes les conditions de la guerre.
K. Marras D. Envoyé spécial à Arrah