mercredi 22 août 2007 par Notre Voie

Il ne sera pas dit que le président du FPI a évité de se rendre en un quelconque endroit de la région de Daoukro. Il était samedi à Pépressou. Le président du FPI a rendu visite, samedi dernier, au doyen Bédié Koffi Emmanuel, frère aîné d'Henri Konan Bédié, qui vit à Pépressou, village natal de l'ancien président de la République. Dans le village aux allures futuristes construit quand Bédié était à la tête de l'Etat, il n'y a que villas, belles pelouses et bitume. Les villas sont construites selon un plan unique et les lampadaires sont de véritables ?uvres d'art. A Bénanou et à Dadiékro, deux villages qu'il faut traverser en venant de Daoukro avant de parvenir à Pépressou, seule une partie des villages est dotée de ces belles maisons. Ce sont celles qui, selon les villageois, appartiennent aux parents de Bédié. Les autres villageois sont restés dans les masures et des cabanes. Ce qui leur avait fait dire, lorsque des soldats recherchant des prétendues fortunes de Bédié avaient semé la panique dans la zone à la suite du coup d'Etat de 1999, que nous autres, nous n'avons pas profité de Bédié et on vient nous tuer pour rien?.
Même les maisons qui, dans ces villages, ont été détruites pour permettre à la route de parvenir à Pépressou, n'ont pas été reconstruites. Depuis de longues années, certaines personnes vivent dans des maisons à moitié détruites.
C'est donc à la surprise générale que l'on a entendu le doyen des Bédié égrener un chapelet de doléances devant Affi N'Guessan. Je vous apprends que les lampadaires que vous voyez dans le village ne sont pas fonctionnels. Le village ne bénéficie plus de la fourniture en eau courante, parce que, malgré les coupures intempestives, on nous envoie des factures et nous refusons de les payer. Nos démarches pour le règlement de cette affaire sont restées sans suite et nous avons décidé de suspendre les abonnements en eau courante. Nous avons un problème de personnel enseignant, parce que notre école ne dispose que de trois logements pour les enseignants. Il n'y a ni eau ni électricité au dispensaire. Le personnel soignant est donc inexistant. Une seule des cinq pompes hydrauliques du village est fonctionnelle, ce qui entraîne des palabres entre les femmes qui vont puiser de l'eau?, a-t-il dit à Affi N'Guessan, en lui demandant d'user de tous ses pouvoirs pour sortir le village de cette situation.
Auparavant, le vieux Bédié s'était déclaré heureux de voir le président du FPI à Pépressou, non seulement en tant que fils du N'Zi-Comoé, mais aussi en tant que président du parti au pouvoir. Selon le vieux, le monde est fait de changements et lorsqu'une nouvelle situation se présente, il faut s'adapter.
En réponse, M. Affi N'Guessan a dit que le FPI a été créé pour trouver des solutions à tous les problèmes des Ivoiriens. C'est pourquoi, il effectue ces tournées dans les départements du pays afin de connaître les réalités que vivent les populations. Le président du FPI estime donc qu'étant à Daoukro, il était de son devoir de se rendre à Pépressou pour saluer ses parents? et leur expliquer le programme du FPI. M. Affi N'Guesan était accompagné dans ce déplacement par Mme Henriette Lagou, directeur départemental de campagne pour le président Gbagbo, et M. Téki Kouamé, conseiller économique et social, tous deux fils de la région. Ils ont certainement pu noter le caractère insolite des doléances, vu que le bâtisseur de Pépressou est un des hommes les plus riches du pays. Il possède des centaines d'hectares d'hévéa réalisés sur des terres prises aux paysans dans la région d'Ettrokro. Sans compter ses grandes plantations de café, cacao et palmier à huile dans les régions du sud et du sud-ouest. Il est le seul homme politique ivoirien à avoir fêté des milliards bien avant de parvenir au pouvoir.





Paul D. Tayoro (envoyé spécial)

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