jeudi 23 août 2007 par Notre Voie

Les hommes de Konan Bédié continuent de harceler les militants du FPI. Le président du FPI l'a constaté. Il a demandé l'arrêt immédiat de cette pratique d'un autre âge, sinon

Ceux qui terrorisent les militants du FPI doivent arrêter. Nous pouvons leur créer des ennuis mais si nous ne faisons rien contre eux et contre les autres, c'est parce que nous voulons des rapports intelligents avec eux. Mais, s'ils n'arrêtent pas leur jeu et que cela continue, nous allons réagir?, a déclaré M. Affi N'Guessan, mardi dernier, dans le village de N'Zanzansou, sous-préfecture d'Ettrokro.
Le président du FPI, connu pour son calme et sa mesure, a dû frapper du poing sur la table devant une pratique indigne de la démocratie et qui a cours dans ce village.
A N'Zanzansou, le chef de village Kouakou Kokoré II est menacé de destitution depuis 2001 pour s'être rendu dans le village de Samanza, afin d'accueillir Affi N'Guessan, alors Premier ministre de la République de Côte d'Ivoire et qui y effectuait une visite à l'invitation de la population. A son retour de la fête, le chef a été immédiatement accusé d'être militant du FPI et considéré par des villageois comme désormais indigne de diriger le village. La cérémonie de sa destitution est prévue pour le mois de janvier prochain.
Quelque temps après la menace, un jeune homme ramasse, dans la brousse, la chaise sacrée qui ne doit jamais toucher le sol. Les villageois, alertés, la ramènent et vont vérifier dans la case où sont stockés les attributs royaux. Ils constatent la disparition de plusieurs objets et engagent une procédure de destitution du chef pour manque de vigilance à l'endroit des objets sacrés dont il a la garde. Immédiatement, un individu est désigné pour assurer l'intérim du chef en attendant l'investiture d'un autre. Du coup, un bicéphalisme s'installe à la tête du village et toutes les démarches menées par les cadres pour ramener le calme restent vaines.
M. Konan Kouadio Assué Jean, un des plus farouches partisans de la destitution de Kouakou Kokoré II, soutient que leur action n'est pas guidée par la politique. Mais M. Lambert Yao, jeune cadre originaire du village, maintient que cette destitution est due au séjour du chef à Samanza pour recevoir Affi N'Guessan. Les gens l'ont donc soupçonné d'être un militant du FPI et ils ont ourdi un complot qui a consisté à violer des attributs de la chefferie afin de l'accuser d'avoir mal géré les biens du village et d'obtenir sa destitution. C'est le seul chef de la région qui a son arrêté de nomination signé par le préfet de Daoukro. Il est donc légalement le chef de N'Zanzansou mais en pays akan, on ne destitue pas un chef. Il est là à vie. La raison fondamentale est que le chef a été destitué parce qu'il est militant du FPI?, soutient-il.
Selon lui, la présidence de la mutuelle de développement du village avait demandé une enquête de la gendarmerie. Un gendarme est donc arrivé, mais il n'a pas entendu le chef. Parce qu'il s'est directement rendu chez M. Moïse Ekra, le secrétaire général de la section locale du PDCI, qui est, également, membre du groupe de ceux qui veulent destituer le chef. Et c'est de là qu'il a demandé à des enfants de faire venir le chef afin qu'il l'interroge.
Le président de la mutuelle, présent dans le village, a trouvé que cette méthode n'était pas sérieuse et a demandé au chef de ne pas bouger tant que le gendarme se trouve chez l'autre et refuse de se déplacer. Le gendarme s'est donc contenté d'enregistrer les déclarations de Moïse Ekra avant de retourner à Daoukro. C'est une pseudo enquête. Toutes les parties n'ont jamais été entendues?, conclut Lambert Yao, qui affirme que les objets volés ont été retrouvés. Avant de se demander pourquoi le voleur les a abandonnés en chemin, sans les cacher.
Pour lui, le voleur savait très bien ce qu'il faisait. Il avait donc un objectif précis.
Dans cette affaire, tous les regards sont tournés vers Maurice Bessin Koffi, député PDCI d'Ettrokro-Ouellé et fils du village. Ancien directeur des travaux à la Motoragri, ancien directeur de la logistique et des infrastructures à PALMINDUSTRIE, ancien directeur du projet clef en main de la culture de l'hévéa dans le N'Zi-Comoé, il s'est suffisamment enrichi et est devenu la mamelle actuelle du PDCI dans la région. A N'Zanzansou, personne ne doute qu'il est l'instigateur des difficultés actuelles du chef légitime. Il n'a d'ailleurs jamais posé le moindre acte pour ramener l'ordre et la justice.
Cette situation irrite le président du FPI au plus haut point. Ce n'est pas parce que tu as été à la tête d'une société d'Etat et que tu t'es enrichi illicitement que tu peux te permettre d'écraser les autres. Si nous décidons de fouiller dans tes affaires, on parlera de chasse aux sorcières?, a-t-il martelé.
Ce député a pourtant de la chance. Son village est électrifié depuis 1988 avec un groupe électrogène qui ne fournissait l'électricité que de 19 h à 6 h. En 2004, grâce au programme présidentiel, il a été relié au réseau national en même temps que Ouelle-Kounanou, Sika-Komanankro, Ettien-Kouadiokro et la ville d'Ettrokro. N'Zanzansou dispose, en outre de deux écoles de six classes chacune, un dispensaire et une maternité. Il ne nous manque plus que le téléphone?, apprécie un jeune homme.
Malgré cela, le député était absent au moment du passage d'Affi N'Guessan. Il a même mené campagne pour que les villageois ne reçoivent pas leur illustre hôte. En pure perte.
Sur la place publique noire de monde, les villageois ont exécuté plusieurs danses traditionnelles pour honorer le président du FPI. Cette visite est pour nous comme un rêve. Au début, l'on pensait ici que le FPI était un amusement. Aujourd'hui, nous avons tous compris qu'il n'en est rien. Mais nous autres avons beaucoup souffert. Pour avoir prononcé le mot FPI, un jeune homme a été publiquement battu ici. Mais nous avons lutté pour avancer avec l'aide de plusieurs cadres?, a déclaré le secrétaire général de la section, avant d'affirmer que le village de N'Zanzansou compte, à lui seul, cinq comités de base du FPI. Avec des structures spécialisées comme la JFPI et l'OFFPI.
Au nom de la communauté villageoise, M. Aboh François, président de la mutuelle de développement, indiquera que le village souffre du très mauvais état de la piste, de l'absence d'une retenue d'eau, de la construction inachevée du centre polyvalent, de l'insuffisance de la capacité du château d'eau et du besoin crucial d'extension du réseau électrique du village vers la zone du projet de l'habitat rural.
Avant N'Zanzansou, la délégation du président du FPI s'est d'abord rendue à Tchokonou. Ce village a réservé un accueil tout aussi enthousiaste à Affi N'Guessan. Au nombre des danses traditionnelles qui l'ont honoré, un ballet exécuté par de jeunes femmes. On a toujours fait appel à des gens qui ne viennent jamais à nous. Affi n'est pas comme eux. Quand on lui fait appel, il vient. Il est un nid d'oiseau qui contient tout. Que l'homme intelligent s'installe dans la maison d'Affi et que le sot s'en éloigne?, ont-elles chanté sous des applaudissements.
Pour Gérard Ekra Komenan, secrétaire général de la section locale du FPI, c'est la première fois qu'un président de parti se déplace jusque dans leur village. Il a donc baptisé l'événement du nom de Contact direct?. Il a, également, apprécié que dans le village, les choses aient changé dans le bon sens. Nos bourreaux d'hier nous rejoignent et le FPI s'enracine chaque jour davantage?, a-t-il situé.
Comme à N'Zanzansou, les cadres originaires de Tchokonou ont effectué le déplacement au village pour vivre l'événement.
M. Ali Dramane, cadre aux Impôts, a remercié Affi N'Guessan, au nom du village, pour le combat du FPI pour le développement de la Côte d'Ivoire.
Vos parents de Tchokonou restent attentifs à vos actions?, a-t-il dit.
Poursuivant, il a déclaré que la mutuelle du village demande le concours d'Affi N'guessan pour l'électrification du village. Tchokonou est, en effet, le seul village de la contrée à ne pas être électrifié. Alors que les lignes de moyenne tension passent à 5 km du village.
Le président de la mutuelle a, également, souhaité de l'aide pour la réhabilitation de la retenue d'eau et le reprofilage des pistes du village.






Paul D. Tayoro (envoyé spécial)

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