samedi 25 août 2007 par Fraternité Matin

Privée de locaux depuis l'incendie qui a ravagé dans la nuit du 24 avril la sous-préfecture, Mme Aka Sonoh Julie, sous-préfet de Bonoua est depuis lors sans bureau. Toujours sollicitée par ses administrés que le sinistre a transformés pour certains, en sans-papiers, c'est à son domicile que l'administrateur reçoit les usagers du service administratif. Ils y défilent, à l'image de Ehoulan Jean Marc que nous avons rencontré au portail, ce jeudi 23 août, pour des raisons diverses. Pour les uns, il s'agit d'obtenir l'authentification de certains actes administratifs, pour d'autres c'est la quête d'information sur la conduite à tenir en vue de l'obtention de copies d'extrait de naissance ou de jugement supplétif. Nombre de ces visiteurs viennent surtout au domicile de Mme Aka Julie pour se procurer un certificat de recherches infructueuses pour éventuellement se faire délivrer le double de leur acte. De fait, avec l'incendie de la sous-préfecture, l'ensemble du patrimoine de l'état-civil est parti en fumée. Après des recherches infructueuses, indique Mme Aka, les concernés se rendent au tribunal de Grand-Bassam, ou encore aux archives des services judiciaires, sis à l'immeuble de la Pyramide à Abidjan. Dans l'espoir bien mince d'y trouver le double de leur acte. Malheureusement les recherches s'avèrent la plupart du temps infructueuses. Car nombre de ces actes n'ont pas de double dans l'un ou l'autre desdits services. A preuve, informe l'administrateur, sur les 161 cas traités depuis le sinistre de la sous-préfecture, seulement une dizaine ont pu être satisfaits. La situation cause de nombreux désagréments aux natifs de Bonoua ayant établi leurs actes à la sous-préfecture. Des hommes et des femmes n'ont pu, pour certains, passer des concours, pour d'autres célébrer leurs mariages ou recevoir des décorations pour raison de dossiers incomplets auxquels manquent souvent un extrait de jugement supplétif. Le sous-préfet dit éprouver beaucoup de peine lorsqu'elle pense au cas de ces nombreux enfants nés en 2000 et déclarés à la sous-préfecture. Ces gamins et gamines pour qui, si rien ne se fait, ne pourront s'inscrire au CP1 à cette rentrée scolaire 2007-2008. Puisque, justifie-t-elle, à ceux-là qui seront âgés de 7 ans, on demandera une copie récente de leur extrait pour leur inscription. Le personnel de la sous-préfecture, quant à lui, reste sans activité, faute de local. Secrétaires, gardes et man?uvre se tournent les pouces et observent, la mort de l'âme, les va et vient des usagers au domicile de leur patronne. En dépit de ses rapports et nombreuses correspondances adressés à qui de droit depuis l'incendie, aucun début de solution ne se dessine à l'horizon pour apaiser Mme le sous-préfet. Pour les cas de recherches infructueuses, Mme Aka Julie attend les indications du juge de Grand-Bassam. Qui, en la matière, devrait indiquer la procédure à suivre pour satisfaire les malheureux usagers. Au moment où la rentrée des classes pointe du nez avec sa liste de dossiers à constituer, la ferveur électorale à l'horizon 2008 avec son lot de papiers administratifs à actualiser, il est à craindre un sinistre administratif plus sérieux à Bonoua. A moins que, comme le souhaite le sous-préfet, des mesures idoines soient prises avec diligence pour résoudre ce problème administratif à Bonoua.

Arsène Kanga
correspondant régional

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