lundi 27 août 2007 par Notre Voie

Chers amis, chers frères et s?urs. Je voudrais vous remercier et vous saluer de votre présence massive et distinguée. Ce n'est pas la première fois que nous nous rencontrons sur cette même place. Ce n'est pas la première fois que, personnellement, je viens à Daoukro. En tant que fils du N'Zi-Comoé, en tant que fils de Bongouanou, je suis chez moi ici à Daoukro.
Mais c'est avec beaucoup d'émotion que je prends aujourd'hui la parole car, cette rencontre revêt pour moi, une signification particulière et représente un enjeu historique à cause du moment et du contexte. Depuis quatre jours, je suis avec vous ici à Daoukro. J'ai sillonné le département dans tous les sens, rencontré les populations de la quasi totalité des villages, parcouru plus de 1000 kilomètres de pistes et animé plus d'une trentaine de meetings. Partout, vous nous avez reçus avec ferveur et enthousiasme et dans la chaleur fraternelle. Partout, les populations sont sorties massivement, avec chants et danses, les chefs de tribu, les chefs de village et les notabilités en tête.
Vous nous avez écoutés, vous avez offert de nombreux présents, dont plus de cent moutons, des cabris, des poulets, des Gin, des pagnes Kita, etc. A tous et à toutes, nous disons infiniment merci. Merci à tous les villages, merci à tous les chefs de village, merci à tous les présidents de jeunes, à toutes les notabilités, à tous les responsables locaux du Front populaire ivoirien, aux femmes, aux jeunes, à tous ceux qui se sont mobilisés pour que cette tournée dans le département de Daoukro soit une réussite.
Merci particulièrement aux populations de Lékikouadiokro qui, à elles seules, nous ont offert 10 moutons. A celles de Samanza, chef-lieu de la tribu N'Djé, et d'Adiaou. Je voudrais saluer les parents d'Ettrokro, d'Ananda et de Katimansou, chef-lieu de la tribu Abê, et son chef, Nanan Yapo II, qui n'a pu être là ce matin. Je salue également les populations de N'Gattakro qui nous ont reçus hier avec ferveur et enthousiasme.
Chers parents, vous nous avez fait aussi partager vos soucis et vos difficultés. Comme dans tous les villages de Côte d'Ivoire, ce sont des problèmes de route, d'électrification et d'éclairage public, d'école, de dispensaire, d'eau potable, d'emploi pour les jeunes et les femmes, de revenus pour tous. Mais plus encore, ici à Daoukro, j'ai senti, dans vos regards, le sentiment d'abandon et de solitude qui vous anime depuis la chute du PDCI-RDA en décembre 1999. Des interrogations sur l'avenir, la direction à prendre et l'attitude à adopter.

Le PDCI-RDA est mort, mais il meurt mal.

Je vous l'ai dit lorsque je vous ai rendu visite. Je le répète aujourd'hui ; 1999 n'est pas un accident de parcours, un épiphénomène. 1999, c'est la fin d'un règne, d'une époque, d'un système, d'une idéologie. Le PDCI-RDA est mort. Le PDCI-RDA est mort, mais il meurt mal, dans la douleur et la souffrance, dans la mesure où lui-même assiste- impuissant, à sa mort lente mais inexorable.
Le temps de Henri Konan Bédié est fini !
Il dit qu'il n'est pas fini, mais moi, je vous dis qu'il est fini.
Il est fini parce que le PDCI est fini.
Son fétiche est fini.
Il est fini parce que le FPI est debout.
De Dimbokro à Prikro, le FPI est en marche dans le N'Zi-Comoé. C'est notre nouveau fétiche. C'est l'espoir de la renaissance de notre région et de Daoukro.
Je suis venu vous dire aussi que Henri Konan Bédié, c'est un passé digne d'éloges, même si tout ce qui brille n'est pas forcément de l'or. Henri Konan Bédié, c'est le sous-directeur de la Caisse de compensation des prestations familiales dès qu'il est sorti de l'école au début de notre indépendance. C'est l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire aux Etats-Unis jusqu'en 1966. C'est le ministre de l'Economie et des Finances pendant plus de 10 ans, de 1966 à 1977. C'est le conseiller du président de la Banque mondiale, Mc Namara, de 1977 à 1980. C'est le président de l'Assemblée nationale pendant 13 ans, de 1980 à 1993. C'est enfin le président de la République de Côte d'Ivoire, de 1993 à 1999, pendant près de six ans. 30 ans aux affaires, c'est beaucoup, c'est assez ! Je vous l'ai dit et je le répète, il y a un temps pour chaque chose. Un temps pour servir et un temps pour la retraite. Un temps pour apprendre et un temps pour entreprendre.
Le N'Zi-Comoé a la chance d'avoir les deux chefs des deux principaux partis politiques de Côte d'Ivoire : Henri Konan Bédié du PDCI-RDA, héritier d'Houphouet Boigny, en fin de parcours, et Pascal Affi N'Guessan du Front populaire ivoirien, fils spirituel de Laurent Gbagbo.
Nous avons pleuré la chute du PDCI-RDA. Réjouissons-nous de la montée en puissance du Front populaire ivoirien avec Laurent Gbagbo et Affi N'guessan.
Je suis venu vous dire que le temps est venu pour moi d'assumer, non pas l'héritage d'Henri Konan Bédié, Le temps est venu pour moi... mais la succession, le leadership du N'Zi-Comoé, et de conduire le destin de Daoukro. Je suis venu vous faire don de ma personne et de mon combat au sein du Front populaire ivoirien. Depuis 20 ans, j'ai appris aux côtés de Laurent Gbagbo, un leader charismatique, véritable génie politique. Comme membre de la direction de son parti, j'ai participé à tous les grands combats du Front populaire ivoirien pour son accession au pouvoir. Comme directeur de cabinet, j'ai été aux côtés de Laurent Gbagbo, au centre de la définition de sa stratégie et de l'organisation de son accession au pouvoir. Comme son Premier ministre, le seul Premier ministre qu'il s'est choisi volontairement, j'ai organisé et réussi la restauration politique et économique du pays après la transition militaire. Aujourd'hui, j'hérite du Front populaire ivoirien, le parti qu'il a fondé et qui lui a permis d'accéder au pouvoir et d'engager la refondation de la Côte d'Ivoire. Dans la tempête, les violences de la guerre et de la déstabilisation, j'ai préservé la cohésion du Front populaire ivoirien et j'ai entamé méthodiquement sa modernisation, sa redynamisation et son extension pour assurer une victoire claire et nette de Laurent Gbagbo au premier tour de l'élection présidentielle prochaine.
Chers parents, j'ai fait mes preuves, je suis prêt. Séchez donc vos larmes, rejoignez-nous au Front populaire ivoirien, aux côtés d'Henriette Lagou, de Téki Kouamé, de Kouakou Bah Denis, d'Alloco Thomas et du fédéral Suamé ainsi que de tous les camarades, de tous les cadres de Daoukro qui oeuvrent pour le rayonnement du Front populaire ivoirien, afin que nous engagions ensemble la renaissance du N'Zi-Comoé par le renouvellement de l'élite et la refondation de sa politique.
Cher parents, avec cette gigantesque mobilisation, votre présence massive, je peux proclamer que les murs de Jéricho sont tombés. Vive la liberté, vive le progrès économique et social de Daoukro, en avant pour la refondation du N'Zi-Comoé !
Merci donc, chers parents, d'être venus. Je vais, enfin, vous adresser quelques mots en baoulé, c'est-à-dire en agni. Mais auparavant, je voudrais saluer le chef du village de Pépressou, notre doyen Bédié Koffi Marcellin. Il nous a reçus par deux fois. D'abord en privé, ensuite au cours d'un meeting public dans son propre village. Je précise que Bédié Koffi Marcellin est le frère aîné du président Henri Konan Bédié. Certains ont pu penser que ce village nous serait interdit, que le chef Bédié ne se rangerait pas dans le courant qui emporte l'ensemble de Daoukro. Que non ! Non seulement il nous a reçus publiquement pour que nous puissions délivrer notre message et que lui aussi, en retour, nous fasse partager ses préoccupations, ses difficultés, et qu'il nous demande de porter au président Laurent Gbagbo l'ensemble des problèmes dont il nous a parlé ; et qu'il se mettait à sa disposition pour éventuellement répondre à une invitation si le président en exprimait le désir ; mais il nous a reçus aussi en privé. Il nous a offert le champagne. Je crois qu'il a témoigné par cet acte, qu'il est dans la voie de la liberté et du renouveau de Daoukro. Il veut, avec Daoukro, tourner la page, cette page qu'il faut nécessairement tourner pour avancer.





Propos recueillis à Daoukro par Paul D. Tayoro

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