mercredi 29 août 2007 par Notre Voie

Après la tournée qu'il vient d'effectuer dans le tout nouveau département de Zouan-Hounien, le fédéral Plamin Serge Anderson explique dans cet entretien, le comportement de son parti, le FPI, sur le terrain après 5 ans de guerre. Notre Voie : Vous revenez d'une tournée politique dans votre zone avec vos militants, quels étaient les objectifs de ce périple?
Plamin Serge Anderson : Du 12 au 15 juillet 2007, nous avons effectué dans notre département, une mission de mobilisation de nos troupes et de redynamisation de nos structures de base. Elle a eu pour objectif principal, le recensement général de nos militants avec en prime le recensement de nos militants déplacés de guerre. Notre objectif était aussi l'harmonisation du nouveau découpage sectoriel de notre zone et un regard sur le travail accompli par nos secrétaires de section après deux mois d'activité. Car, nous avons 32 secrétaires de sections et 163 comités de base répartis dans 144 villages. Les points focaux de notre tournée ont été constitués par deux grandes réunions techniques à Bin-Houyé et à Zouan-Hounien portant sur le recensement des militants, la mise en place des comités d'accueil des militants déplacés devant retourner chez eux, la mise en place des comités de réconciliation, la désignation de nos militants, membres de la CEI locale, la formation des bureaux des sections etc. Nous avons également tenu deux meetings dans les sous-préfectures de Banneu et Téapleu où nous avons expliqué aux parents les raisons profondes de la guerre et comment ils ont été entraînés sans leur volonté, dans une guerre qui n'était pas la leur. Nous leur avons expliqué aussi les onze points de l'Accord de Ouaga en leur demandant leur ferme adhésion à cet accord qui nous apporte la paix à pas de géant. N. V : Quelles sont les réalités du terrain concernant la vie du FPI dans votre fédération?
P.S.A: Les conditions de vie demeurent encore précaires. Les maisons détruites, les villages en reconstruction, les champs et plantations longtemps laissés à l'abandon, le dénuement total des populations, les infrastructures détruites et inexistantes. Le décor est triste et affligeant. Mais au milieu de toute cette grisaille, les militants restent volontaires, déterminés et prêts pour reprendre la bataille où la guerre les a stoppés, il y a cinq ans. Se sentant orphelins et abandonnés pendant cinq ans, ils sont heureux et retrouvent la sérénité, face à leurs adversaires politiques de l'UDPCI, du RDP et du RDR du fait de notre présence devenue régulière sur le terrain. NV. Quelles ont été les préoccupations de vos militants pendant votre visite?
P.S.A: Elles sont nombreuses et se résument pour l'essentiel à la reconquête du terrain, l'organisation des actions d'éclat, l'aide aux déplacés de guerre, l'aide aux militants ayant tout perdu, l'hommage au militants disparus et l'aide à leur famille, la construction d'un siège local, la dotation des secrétaires de section et des responsables des comités de base de moyens de mobilité et de communication. N. V. : Quelles leçons tirez-vous de cette mission ?
P.S.A: Beaucoup d'enthousiasme, beaucoup d'espoir. Le terrain est plus que favorable. Le temps c'est un autre nom de Dieu, disait la Président Gbagbo. Cette assertion se vérifie de façon brillante pour notre région. Nos parents ont été abondamment et pendant longtemps abreuvés de mensonges honteux et grossiers, de déclarations accusatrices infondées et loufoques par nos adversaires. Face à l'avancée vertigineuse de la paix, et face à notre présence constante sur le terrain, apportant la contradiction par l'exposé des vérités cachées, et face à la visite du vrai fils héritier du général Guéi, nos adversaires ont désormais les pieds menus et la langue mince. On ne les voit plus trop parader et parler, eux dont les actes majeurs de développement régional consistent à tuer les boeufs par dizaine dans la zone. Nous pouvons donc retenir que le FPI est de retour. N.V. : Le président du conseil général de Danané, militant UDPCI, vient d'organiser un meeting de soutien à l'accord de Ouaga dans votre localité. Comment appréciez-vous cette manifestation?
P.S.A : L'excellence des accords de Ouaga ne finira pas de si tôt de nous donner de voir des situations heureuses mais insolites dans leur essence. Certains sont restés longtemps dans l'hostilité injustifiée vis-à-vis du FPI et du Président Laurent Gbagbo. Les accords Ouaga sont une occasion pour eux de dessiller les yeux et de se soumettre, impuissants, à la force et la rigueur de la vérité. Car la vérité finit toujours par rattraper le mensonge comme l'amour finit toujours par dissoudre la haine et l'hostilité.
Cette situation est semblable à celle d'un paysan généreux qui défriche un grand champ. Il demande inlassablement à ses frères de l'aider à terminer les travaux afin qu'à la récolte, tous puissent jouir du bon riz. Ils refusent. Mais voici qu'un jour, n'ayant pu réussir à faire leur propre champ, les frères s'invitent eux-mêmes aux labours. Le paysan n'en sera que très heureux, lui qui est toujours rempli d'amour et d'esprit de partage. Car qui n'est pas contre nous est avec nous. Il en est ainsi des militants du FPI et de certains de nos frères des autres partis dans le département de Zouan-Hounien. Nous accueillons donc avec joie toutes initiatives tendant à soutenir les actions du Président Gbagbo. Nous saluons le courage de ceux qui comprennent ces choses et retournent leur veste.


Entretien réalisé par Etienne Ban etienneban@yahoo.fr

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