lundi 3 septembre 2007 par Le Front

A la faveur de l'édition 2007 du Festival de la chanson et de la danse du monde bété, nous avons échangé avec M. Zago Liati Alexandre, un mordu des arts et de la culture, fils de la région et directeur général adjoint chargé de la mobilisation et de la sensibilisation de la population de la sous-préfecture de Bayota. Pour l'événement.

L'on vient d'assister à la proclamation des résultats au sortir de laquelle la sous-préfecture de Ouragahio a enlevé la première place. Un mot sur le niveau de la compétition.

Je tiens tout d'abord à remercier votre journal et tous les autres journaux qui ont dépêché leurs représentants ici à Gagnoa pour couvrir cet événement. Cela démontre l'intérêt qu'ils lui accordent. Je ne suis pas membre du jury mais je puis dire que le niveau est satisfaisant. Dans la mesure où le public a répondu présent. C'était cela mon premier souci. Puis au niveau de l'organisation, les moyens ont été dégagés pour les directeurs généraux adjoints. Cette édition est nettement au-dessus de celle de l'an dernier.

Peut-on savoir d'où est venue l'idée de création d'un tel projet?

Le festival fait partie du programme d'activités du conseil général de Gagnoa. C'est pour le mettre en application que ce festival se déroule depuis l'an dernier. Pour l'édition 2007, il y a eu des innovations beaucoup plus attrayantes. Avec l'arrivée des départements- frères de Soubré, de Daloa, d'Issia et même du département de Sinématiali qui est arrivé avec une forte délégation. Et nous a fait danser le dimanche. Personnellement, il y a des pas du boloye que je n'avais jamais vus. Ce festival m'a donné l'occasion de les découvrir. Je suis prêt à encourager le conseil général à continuer sur cette lancée.

Durant cette 2e édition, la presse a travaillé dans des conditions très difficiles pour la couverture de l'événement. L'on a l'impression qu'un accent particulier n'a pas été mis sur le volet communicationnel.

Je préfère vous répondre en toute franchise. Je ne veux pas m'aventurer dans des explications que je ne maîtrise pas. Dans la mesure où ce volet ne fait pas partie des tâches des DGA. Il y a un comité d'organisation auquel nous appartenons. Mais, nous sommes spécialement chargés de la sensibilisation et de la sélection de nos festivaliers. Et surtout de les transporter jusqu'au lieu où se déroule l'événement. Afin que la participation de nos sous-préfectures soit effective.

Avez-vous personnellement des projets en faveur de la jeunesse de votre sous-préfecture de Bayota?

(Il hausse le ton) Bien sûr! On dit souvent que quand tu veux entreprendre quelque chose, il faut débuter avec un échantillon. Pour l'instant, je m'occupe de Bayota. En ce qui concerne les projets en faveur de la jeunesse, nous avons construit en fin d'an dernier un centre culturel. Afin que les jeunes viennent se divertir. Ce centre culturel a une capacité de cinq cents (500) places. A l'extérieur, nous avons mis un espace ouvert sous forme de maquis. Les jeunes et nous, nous nous sommes mis ensemble. Ils ont apporté les moyens humains et nous, les moyens financiers. Au bout de trois (3) mois, le centre a été mis en place. Aujourd'hui, c'est là-bas que les enfants s'entraînent.

Etes-vous inscrits cette année à Variétoscope ou Podium?

Pour l'instant, je puis vous confirmer que nous avons inscrit Bayota au concours Variétoscope 2007. Nous sommes allés compétir à San-Pedro. Sur les neuf (9) groupes, nous avons été les premiers qualifiés. C'est vous dire que nous faisons un travail très sérieux. Les jeunes en sont très fiers. Au moment où je vous parle les Genitos de Bayota sont en répétition. Ils compétiront le 09 septembre prochain. Nous encadrons la jeunesse à plein temps. Nous avons aussi un projet sportif pour la jeunesse. Nous sommes en train de construire une académie de football à Bayota. Pour empêcher que nos jeunes s'adonnent à la délinquance et au vol. C'est une manière pour nous de les occuper sainement. Cette académie comprend deux (2) terrains, un collège (de la 6e à la 4e), un centre de métier qui comprend en même temps un hôtel de cinquante (50) places. Les travaux ont démarré. Le centre est déclaré à la Fédération ivoirienne de football (FIF). Nous l'avons équipé d'un mini-car de transport. Avant la fin de l'année, le dortoir et le réfectoire seront prêts. Ceci permettra aux jeunes de jouer, de se reposer et répartir en famille. Nous avons décidé de prendre en charge la scolarité des jeunes que nous allons recruter. Nous nous occuperons à 50 % de leur scolarité. C'est pour les encourager aux sports et aux études. Je ne peux pas concevoir que quelqu'un joue au football et refuse d'aller à l'école. Même dans les villages, il y a des enfants qui demandent à leurs parents de les mettre à l'école. En jouant, on arrive à des moments d'interviews. Il faut savoir s'exprimer. C'est très important. Le joueur ne peut pas parler dans son patois aux journalistes. Nous voulons donc allier sport et études. C'est un projet qui nous tient à coeur. Pour que je m'investisse activement dans la formation de ces jeunes, j'ai passé ma licence d'entraîneur de football en mai dernier. J'ai été major de ma promotion. J'ai la licence C1 et l'année prochaine, je passerai la C2. Afin que je puisse contrôler le travail des entraîneurs que je vais recruter.

Selon vous, que voulez-vous que l'on retienne du festival que vous organisez chaque année?

Personnellement, le festival est le bienvenu pour nous rappeler la tradition? Moi, je suis né au village. J'y ai vécu. C'est après mon bac que j'ai connu Abidjan. J'étais tambourinaire et je dansais aussi. Aujourd'hui, quand vous allez dans nos villages, il n'y a même plus de tam-tams. Sans les tam-tams, on ne peut pas exécuter les pas de l'Aloukou, du Zagrobi. Le Festival est un éveil de conscience. Il permet aux uns et aux autres de se souvenir que nous sommes en train de perdre notre culture. J'ai organisé des mini- festivals dans ma sous-préfecture, Bayota. Chaque village a été primé pour lui permettre de s'acheter des instruments traditionnels de musique. Quand on arrive dans chaque village, on y trouvera les tam-tams. Le festival nous permet de revenir en arrière. C'est une initiative à saluer et à encourager car nombreux sont des spectateurs qui ont découvert pour la première fois des pas de danse ou des tam-tams. Une oeuvre humaine n'est jamais parfaite. Nous nous servirons des erreurs de cette édition pour nous améliorer l'année prochaine.



Réalisée par Dago Diké (Envoyé spécial à Gagnoa)

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