L`élection du président Laurent Gbagbo est déjà chose faite. L`enjeu n`est qu`une question de suffrage honorable, telle est la conviction du député-maire de Mankono, Mme Enise Kanaté. "Dieu a déjà choisi Gbagbo pour ce qu`il a enduré. Pour ce que son père a fait pour les Français qui combattaient les Allemands et ce sont ces Français qui veulent l`humilier. L`élection de Gbagbo est déjà faite. L`enjeu c`est un score honorable", a déclaré samedi dernier, le député-maire de Mankono, Mme Enise Kanaté Fofana, à l`investiture de la Direction locale de campagne (DLC) du candidat Laurent Gbagbo à Bonon. Direction confiée à Mme Simone Hué Lou Kouablé, directrice générale adjointe de la Refondation. Marraine de cette cérémonie d`investiture, Enise Kanaté a souligné qu`elle est sortie du maquis pour entrer dans la République. Elle se référait ainsi à sa rupture avec son ancien parti, le Rassemblement des républicains. Pour elle, les Ivoiriens doivent reconnaître les qualités et le mérite du président Laurent Gbagbo. Parce que, a-t-elle fait savoir,"tous les Français, tous les Blancs ont fait une coalition contre la Côte d`Ivoire parce que ce pays a voulu diversifier ses partenaires. Tous les Blancs sont complices pour assujettir l`Afrique noire. Il faut dire non". Propos accueillis par un tonnerre d`applaudissements de la foule. Selon l`intervenante, les colons et les néo-colonialistes se sont servis du Nord pour accomplir ce à quoi le monde entier assiste en Côte d`Ivoire depuis septembre 2002. Dans la foulée, elle a battu en brèche l`idée selon laquelle les populations du Nord sont exclues et marginalisées en Côte d`Ivoire. Une idée qui a servi de prétexte à la crise. "Mes parents sont nombreux à Bonon. Nous devons éviter d`être koyaka, bété, gouro avant d`être Ivoirien. Soyons d`abord des Ivoiriens avant d`appartenir à une région. Nous parlons d`exclusion au Nord. Nous ne sommes pas exclus, nous nous sommes exclus", a rétorqué Enise Kanaté. Pour le député-maire de Mankono, personne ne peut exclure le Malinké. Et d`indiquer que ce sont les intellectuels originaires du Nord qui ont manipulé et instrumentalisé les populations.
La marraine a demandé aux populations d`adhérer au Front populaire ivoirien, FPI, le parti qui peut apporter un mieux-être à leurs régions. A titre d`exemple, elle a cité l`école gratuite. Les disparités dont il est question en Côte d`Ivoire, ne sont pas, selon Enise Kanaté, du fait du président Gbagbo. Mais, à l`en croire, ces disparités existaient bien avant Laurent Gbagbo, qui veut les réparer maintenant à travers les conseils généraux. "La Refondation, c`est d`essayer de mettre de l`ordre dans les choses, innover, réparer ce qui était gâté et créer ce qui n`existe pas", a-t-elle expliqué. S`adressant à Mme Simone Hué Lou, la marraine lui a demandé d`être comme la Première dame Simone Ehivet Gbagbo à Bonon. C`est-à-dire, une directrice de campagne qui lutte pour faire gagner Laurent Gbagbo avec 100 % des voix. A son tour, la DLC de Bonon, Simone Hué Lou, a rassuré qu`elle fera en sorte que son candidat s`en sorte avec une victoire éclatante et sans tâche. Tout en mesurant le poids de la responsabilité, elle a promis d`offrir également une majorité confortable à Laurent Gbagbo aux élections locales. "Ici à Bonon, nous devons faire le plein, une victoire totale". Mais, celle-ci passe par l`union, la solidarité, la générosité, l`abnégation qui sont, selon elle, le prix à payer pour atteindre ces objectifs. Aussi, Simone Hué Lou a rappelé que dans l`immédiat, les défis auxquels son équipe et les militants doivent faire face, sont les audiences foraines et la formation aux techniques électorales. La directrice locale de campagne de Bonon a remercié le directeur départemental de campagne, M. Firmin Kouakou pour la confiance qu`il a placée en elle. Elle a aussi rendu un hommage au président du FPI, M. Pascal Affi N`guessan qui, selon elle, fait du FPI, le rouleau compresseur qui détruit les adversaires à travers ses longues et pénibles tournées. Pour finir, elle a présenté son équipe qui a la charge de mener la campagne de Gbagbo à Bonon. Bien avant son intervention, de nombreux militants recrutés au PDCI ont été présentés et les anciens militants du FPI ont reçu des diplômes d`encouragement et de reconnaissance. Intervenant, M. Firmin Kouakou, directeur départemental de campagne a salué le vieux Kouamé Bi Séri pour, selon lui, son engagement aux côtés du FPI dès la proclamation du multipartisme. 17 ans après, a reconnu Firmin Kouakou, du chemin a été parcouru et couronné de gloire avec l`accession du FPI au pouvoir. Le directeur départemental de campagne n`a pas passé sous silence, la résistance des Ivoiriens face à ce qu`il a qualifié de racisme, de mépris et d`imposture. Faisant allusion à la crise ivoirienne. Il a fait savoir que la lutte n`est pas pour autant terminée. Car, il reste à confirmer le choix du président Gbagbo à la prochaine présidentielle. Sur ce chapitre, Firmin Kouakou a annoncé les missions du parti qui vont quadriller le pays pour expliquer l`utilité des audiences foraines destinées, selon lui, aux personnes jamais déclarées à l`état-civil afin de leur donner des pièces administratives pouvant leur permettre de prendre part au vote. Quant au secrétaire général de la fédération FPI, Michel Goré Bi, il a lancé un appel à ses frères et s?urs pour rejoindre son parti et Laurent Gbagbo qui ?uvrent, à l`en croire, au développement de Bonon et Bouaflé. Allant dans le même sens, le député Ya Bi Gohi Robert a plaidé pour l`union des militants du FPI afin de remporter la bataille de la mairie de Bonon. Pour lui, depuis la mort d`Houphouet, le PDCI n`existe plus. Et le RDR a fait de la violence, son projet de société. La cérémonie a été une démonstration de force en ce sens que la mobilisation a été exemplaire. Les cadres de la région conduits par le ministre Théodule Lia Bi Douayoua et son épouse, le député de Zuénoula M. Kouadio Bi Bati et tous les cadres FPI de Bouaflé ont apporté leur soutien à Hué Lou. Les associations de femmes, de nombreuses danses, et les mouvements de soutien à Laurent Gbagbo ont créé la ferveur autour de cette investiture.
Benjamin Koré (envoyé spécial à Bonon)